Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
13 juillet 2013

Rome baroque (12/21). Sant'Yvo alla Sapienza.

Un bijou dans un écrin de Della Porta - Simplicité et complexité

 

 

Par les petites rues qui passent derrière le Panthéon, on débouche sur la piazza Sant’Eustachio sur laquelle donne l’arrière du palazzo alla Sapienza. Si vous avez un peu de chance, la porte située sous le second balcon, via del teatro Valle, sera ouverte. Sinon, il vous faudra faire le tour du bâtiment.

 

La façade principale du palais, sur le Corso Rinascimento, est simple et austère, la porte d’entrée peu majestueuse laquelle n’incite pas vraiment à entrer. Mais, si vous osez, quel éblouissement ! La cour, dessinée par Giacomo della Porta, est entourée sur trois côtés d’un double étage d’arcatures d’inspiration florentine. L’église (1642 / 1650), œuvre extraordinaire de virtuosité de Borromini, ferme le quatrième côté. Elle s’insère tout à la fois dans la rigueur de la cour par son dépouillement extérieur qui reprend le dessin des arcades, mais marque aussi une rupture avec sa façade concave, le tambour de la coupole et le lanternon terminé par une flèche hélicoïdale.

 

La forme extérieure de la chapelle s’inscrit dans un carré (1) dont un côté donne sur la cour. Cette façade est concave (2) afin de s’inscrire dans un demi-cercle qui termine la cour intérieure. La forme intérieure de la chapelle est délimitée par un cercle (3) qui détermine à son tour les dimensions d’une étoile de David (4). Enfin, au centre de cette étoile à six branches s’élève la coupole (5) à fortes nervures saillantes. Le cœur et les deux premières chapelles latérales, sont de forme semi circulaire concave (6), alors les autres chapelles (7) sont traitées avec des formes semi circulaires convexes. 

 

 

 

 

L’extraordinaire complexité de la structure interne [1] demande un bon moment d’adaptation pour comprendre la logique de l’architecture, mais avec ce mélange très équilibré de lignes droites, d'arêtes, de courbes convexes et concaves, Borromini signe ici son ouvrage à la fois le plus savant mais aussi le plus harmonieux. La décoration interne est particulièrement sobre malgré les pilastres cannelés, la corniche à redents, les étoiles et les angelots ailés du dôme, c’est qu’il n’y a point ici de marbres, de bronzes ou de dorures, mais uniquement des murs blancs. Cette contradiction entre une architecture des plus savantes et cette simplicité interne font de Sant’Ivo un des plus remarquables exemples d’architecture du baroque romain, marqué essentiellement par l’inventivité des formes, la théâtralité des volumes, sans avoir nécessairement recours à l’exubérance décorative et à la pompe de riches matériaux accumulés.

 

Borromini fut plutôt l’architecte du pape Innocent X Pamphili (1644 / 1655) et Le Bernin celui d’Urbain VIII Barberini (1623 / 1644) et Alexandre VII Chiggi (1655 / 1667). Mais, néanmoins, c’est bien Urbain VIII Barberini qui confia l’ensemble de la réalisation de Saint-Yves à Borromini. L’abeille, emblème des Barberini, orne l’édifice. On peut aussi constater que la forme générale du bâtiment s’inscrit dans le dessin géométrique d’une abeille.

 


[1] L’église est, hélas, très rarement ouverte ! 

 

Liste des promenades dans Rome et liste des promenades dans la Rome baroque

Télécharger le document intégral

Commentaires
I
J'ai visité ce lieu cet été <br /> <br /> c'est un lieu magnifique<br /> <br /> merci de me le remettre en memoire
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 989 314