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Notes d'Itinérances
9 août 2013

Petit abécédaire de la RDA (5/34). C comme coopération économique avec l'URSS.

 Une "amitié" somme toute récente - Dommages de guerre et razzia

 

 

« Le Traité R.D.A - U.R.S.S du 7 octobre 1975, d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle, consacre et intensifie le développement de l’amitié et de la coopération entre les deux pays. Sa mise en œuvre est un apport à la consolidation de la paix, au renforcement de la communauté socialiste, à l’édification du socialisme et du communisme.

Il a été concrétisé par le programme de spécialisation et de coopération jusqu’en 1990, par le resserrement de la coopération économique, scientifique et technique, en particulier dans le cadre de la coordination des plans de développement économique jusqu’en 1990 et par l’extension régulière des échanges, qui étaient en 1983 de treize milliards de roubles » [1].

 

L’amitié et la coopération entre les deux pays sont pourtant récentes. Il semble bien que les Soviétiques aient d’abord consciencieusement fait payer aux Allemands, notamment d’Allemagne orientale, leur adhésion au nazisme. Après l’armistice, dans leur zone d’occupation, les usines, les machines, ont été démontées et expédiées en U.R.S.S. au titre des dommages de guerre. L’importance de ce tribut a été d’une telle ampleur qu’il est encore visible trente ans après la fin de la guerre : là où il y avait autrefois une double voie de chemin de fer, l’une des deux a été démontée et transférée en Union Soviétique, cette seconde voie manque encore fréquemment. Les 213 plus grosses entreprises, représentant 25% de la capacité industrielle de la zone orientale d’occupation, deviendront même propriété de l'Union Soviétique.

 

Reconnaissons toutefois qu'à la différence des Français, les Soviétiques n'ont pas ramené à Moscou le quadrige de la Porte de Brandebourg ! Par contre, ils ont aussi largement puisé dans les musées berlinois, comme les troupes napoléoniennes, avec notamment les bijoux de la collection Schliemann issus des fouilles de Troie (colliers, pectoraux, coupes, bracelets, masques funéraires...). Schliemann avait lui-même spolié l’empire ottoman en ramenant ses trouvailles en Allemagne. Il conviendrait donc que ces pièces inestimables puissent être rendues aujourd’hui, mais à qui ? A l’Allemagne ? A la Grèce ? A la Turquie ?

 

Bref, la coopération R.D.A / U.R.S.S est venue bien plus tard, notamment avec le programme de spécialisation au sein du COMECON et il n’est donc pas rare de trouver des produits soviétiques en R.D.A - des gâteaux secs aux voitures de marque Lada - pour ce que l’on peut voir quand on est touriste.

 

Cette razzia des soviétiques sur les machines et les usines d’Allemagne de l’Est nous apparaît être l’explication du retard de développement économique de ce pays vis à vis de l’autre Allemagne. Sans compter que les provinces de l’Est, avant la guerre, étaient déjà nettement moins industrialisées que les provinces de l’Ouest qui comprennent notamment la Ruhr et la Sarre.

 

La « coopération » entre les deux pays n’en est pas moins aussi un sujet de plaisanteries en R.D.A. En effet, cette coopération ne toucherait pas seulement les domaines économiques et scientifiques mais également tout ce qui relève de l’information et de la culture. A partir du constat d’une différence de prix entre la « Pravda », organe d’information du Parti Communiste d’U.R.S.S qui coûterait 4 kopecks (soit 0,13 mark de R.D.A) et « Neues Deutschland », organe officiel du parti communiste allemand S.E.D (Socialistische Einheitspartei Deutschlands – Parti Socialiste Unifié d’Allemagne) qui coûte lui 0,15 mark, comment expliquer la différence de 20 pfennigs ? Les esprits malicieux incriminent le surcoût des frais de traduction !

 


[1] Panorama DDR. « La RDA se présente ». 1984.

 

Liste des articles sur la RDA.

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