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Notes d'Itinérances
17 septembre 2013

Yémen - Aden Arabie (15/33). Le système éducatif au Yémen.

Un pays à très forte natalité - Une scolarisation faible - Un système quantitativement et qualitativement médiocre

 

 

Le Yémen du Nord a longtemps été une société très fermée, ayant très peu de contacts avec l'extérieur, où l'éducation n'était dispensée que dans le cadre d'écoles religieuses. Ce n'est que lors des vingt dernières années que des possibilités d'éducation ont été offertes et que la scolarisation dans l'enseignement de base a considérablement augmenté.

 

Le Yémen est le pays le plus peuplé de la péninsule arabique avec près de vingt millions d’habitants (2004) et un taux d’accroissement de la population de 3% par an. En conséquence, près de la moitié des yéménites (46%) a moins de 14 ans. S’il est le plus peuplé, le Yémen est aussi le pays le plus pauvre de la péninsule arabique avec plus du tiers de la population (37%) vivant en dessous du seuil de pauvreté.

 

La situation de l’éducation est dramatique. De nombreux enfants ne sont pas scolarisés ; si en moyenne 61,4% des jeunes sont alphabétisés, le taux est plus faible en zone rurale (57,4%) et évidemment la scolarisation des filles est nettement plus faible, moins d’une sur deux est scolarisée (43,9% en moyenne nationale).

 

En théorie, au Yémen, les élèves devraient fréquenter l'école primaire pendant neuf ans, à partir de l'âge de six ans. Ils obtiennent alors un « Intermediate School Certificate ». Après avoir reçu ce certificat, ils peuvent fréquenter l'école secondaire qui comporte trois orientations : le secondaire général en trois ans, le secondaire professionnel en trois ans également, ou la formation professionnelle en 2 ans.

 

Si le secondaire général relève du ministère de l’éducation, l’enseignement technique et la formation professionnelle relèvent d’un ministère spécifique créé en 2001. Ce Ministère a pour objectif d’offrir le plus grand nombre d’alternatives possibles dans des domaines aussi variés que l’industrie, le tourisme, l’agriculture ou le commerce. Toutefois, aujourd’hui, moins de 1% des élèves sortant du primaire suivent une formation dans les instituts professionnels et techniques du pays même si le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle espère pouvoir en accueillir 15% d'ici 2012. Il existe 57 Instituts et centres de formation professionnelle, sous le contrôle du Ministère de l’ETFP dont huit dans le domaine de l’agriculture, mais deux ne fonctionnent pas du tout.

 

Actuellement ces instituts ne répondent qu’à la moitié de la demande de formation et très nombreux sont les enfants qui abandonnent leurs études pour commencer à travailler sans aucune qualification professionnelle. Pour y faire face, 57 centres supplémentaires sont en construction, financés directement par le Ministère de l'ETFP ou grâce à la coopération internationale.

 

Toutefois, l'augmentation du nombre de centre n’est pas nécessairement la seule, ni la meilleure solution, possible. Il semblerait en effet que l’utilisation des centres soit faible, avec un seul créneau d’utilisation, le matin jusqu’à 14 heures, cérémonie du qat oblige. De plus, de nombreux instituts ont des moyens très limités, certains n’ont pas d’eau, d’électricité ou de téléphone. La plupart n’ont pas d’internat pour accueillir les étudiants et aucun n’en possède pour les filles. Les équipements pédagogiques et techniques sont très limités et aucune collaboration n’existe avec le secteur professionnel pour l’impliquer dans la formation.

 

Mais le problème de l’éducation au Yémen n’est pas que quantitatif et matériel, il concerne également la qualité de l’éducation que différents rapports jugent très médiocre. L’enseignement est encore très marqué par la mémorisation par cœur, des stéréotypes et des traditions dépassées. Il n'y a pas assez de bâtiments scolaires, les salles de classe sont bondées, en particulier dans les villes. Les établissements manquent de ressources, de matériel didactique, de salles de laboratoires comme de salles de sport et d’activités artistiques. Même les manuels scolaires manquent. Quelques 60 millions d'exemplaires de chaque manuel sont nécessaires, et le déficit est estimé à 20 millions d'exemplaires, le tiers !

 

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