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Notes d'Itinérances
13 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (5/24). Les pyramides, principal témoignage de la civilisation maya.

Une fonction sacrementelle et non funéraire - Des formes les plus variées - Mais une technique de construction unique, des gradins successifs de remblais

 

 

Les pyramides sont apparues dès le Ier millénaire avant notre ère, à la fin de la période dénommée par les spécialistes du « préclassique moyen ». Contrairement aux pyramides égyptiennes, bâties deux millénaires plus tôt (début du IIIe millénaire avant notre ère), leur fonction n’était pas d’être un tombeau funéraire. Les pyramides mayas sont composées d’un socle à plusieurs degrés, au sommet duquel est disposé un petit temple.

 

La seule fonction du socle pyramidal serait de permettre de rehausser le temple vers les Dieux et d’assurer aux prêtres une place d’intercesseur entre les Dieux et les hommes.

 

Il est néanmoins vrai que, dans un certain nombre de pyramides, des tombes avaient été aménagées, c’est le cas à Palenque dans la pyramide dite « des inscriptions » qui renferme le tombeau du roi K'inich Janaab' Pakal Ier (603 / 683), plus connu sous le nom de « Pacal le Grand ». L'archéologue mexicain Alberto Ruz Lhuillier avait remarqué l’existence d’une grande dalle à l’arrière du Temple. En faisant creuser la pyramide, il découvrit un escalier qui s'enfonçait au cœur du monument. Il débouchait alors sur une chambre contenant les restes de six individus sacrifiés puis dans une crypte comprenant une lourde dalle de pierre. Dessous, celle-ci renfermait un squelette couvert de bijoux et d'ornements précieux ; les inscriptions permirent d’identifier le personnage. Cette pratique funéraire doit être rapprochée de celle des Chrétiens du Moyen-âge plutôt que de celle des Egyptiens, les plus éminents individus se faisant inhumer sous les dalles des églises. Il s’agissait vraisemblablement d’entretenir le culte du personnage décédé, de lui permettre de continuer à participer aux cultes, ou d’être inhumé dans un lieu sacré et non d’être un monument funéraire.

 

Bien qu’elles soient très nombreuses, les pyramides mayas vous surprennent par leurs formes particulières. Elles peuvent avoir une double symétrie, avec des escaliers sur chacune de leurs faces comme le « Castillo » de Chichén Itzá ou la pyramide dite « du monde perdu » à Tikal mais, plus généralement, elles n’en possèdent qu’un, voire deux sur leurs faces opposées. Néanmoins, même dans le cas d’une double symétrie, un élément rappelle toujours qu’elle est la face principale : escalier plus décoré ou plus grand nombre de portes du temple sommital.

 

Généralement à angles aigus, elles peuvent parfois présenter des formes arrondies et adoucies, comme la pyramide « du Devin » d’Uxmal, sans que l’on en connaisse la signification. Si elles comportent souvent neuf gradins de hauteurs égales (« Castillo » de Chichén Itzá), en référence au nombre des infra-mondes, elles peuvent en avoir moins (trois ou quatre). Ceux-ci peuvent être aussi de hauteurs inégales (pyramide « du Devin »). Leurs pentes peuvent également être très différentes, entre 38 et 55° souvent, mais aussi parfois beaucoup plus pentues comme celles de Tikal (70° environ). Leurs hauteurs sont également très variables, les plus hautes avoisinant les 70 mètres. Enfin, elles sont réparties différemment, parfois isolées au sein d’un vaste espace, parfois groupées l’une à la suite de l’autre, ou jumelées face à face, ou en groupe en forme de E.

 

Assez fréquemment, notamment pour les plus grandes, les pyramides sont composées de deux ou plusieurs structures superposées (cinq pour la pyramide du devin à Uxmal !). Sur une base plus ancienne, vient se rajouter une nouvelle pyramide, bien évidemment plus large et plus haute, s’emboitant à la manière de poupées russes. Ceci permettait à la fois de conserver l’organisation globale du site, mais aussi de profiter des structures anciennes sans avoir à les reconstruire totalement. Pour limiter l’importance des structures à élever, les pyramides peuvent également être adossées à une colline, comme l’acropole de Bonampak. C’est qu’il n’était certainement pas facile de construire d’aussi grands édifices à une époque où n’étaient pas connus les outils de fer et que la roue n’était pas utilisée. La structure de la pyramide est composée de remblais superposés de pierres et de terre, en gradins, limités chacun par un mur en maçonnerie dont la face extérieure présente un parement de pierres lisses ou sculptées. Enfin, il faut imaginer que ces pyramides étaient couvertes de stucs colorés ! Le temple au sommet est petit et ses chambres sont décorées de stucs et de peintures ; un excellent exemple étant celui de Bonampak où le public peut pénétrer dans le temple et admirer les peintures (pour combien de temps encore ?). A Tikal, les ouvertures dans les murs des temples pourraient avoir été conçues pour faire « résonateur » et permettre ainsi à la voix d’un prêtre d’être entendue d’autres prêtres situés dans les différentes pyramides.

 

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