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Notes d'Itinérances
14 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (8/24). Campeche et la côte du Golfe du Mexique.

Campeche, un objectif pour les corsaires - Un centre ville historique et agréable

 

 

Campeche, au bord du Golfe du Mexique, est la capitale d’un Etat dont les ressources sont multiples : tourisme, pêche à la crevette, sel, mais surtout pétrole pour la zone côtière, bois, chewing-gum, agriculture, élevage et tourisme pour les zones de montagne, pêche et canne à sucre pour les zones de vallées.

 

La ville a été fondée très tôt, en 1540, par Francisco Montejo El Mozo, au Sud-ouest du territoire maya qui venait d'être exploré et occupé par les conquérants espagnols en 1517. Son port était un point de départ pour des expéditions maritimes autour de la péninsule du Yucatan ou terrestres vers la région de Petén.

 

Son importance commerciale n’échappa évidemment pas aux pirates comme aux corsaires à la solde des puissances ennemies de l’Espagne (Angleterre, Hollande ou France) qui tentèrent à plusieurs reprises de l’investir.

 

En 1633, Jan Janszoon van Hoorn, Pie de Palo et Diego Lucifer, à la solde des Hollandais, attaquent Campêche à la tête de treize navires. Ils débarquent une troupe de flibustiers hollandais, français et anglais qui marchent sur la ville mais se replient en désordre à la première contre-attaque. Ce n’était qu’une ruse pour faire sortir les défenseurs de la ville, défenseurs qu’ils taillent alors en pièce. Ils capturent vingt-deux navires dans le port de Campeche. En 1660, le pirate anglais Lewis Scott s'empare de Campêche qu'il pille et rançonne. En 1663, ce sont les pirates Myngs et Mansfeld qui débarquent mille flibustiers à quelques kilomètres de la ville et l’attaquent. Si Myngs est blessé dans l’assaut, Mansfeld investit la ville, capture quatorze vaisseaux et emporte un imposant butin. En 1672, les habitants sont réveillés en pleine nuit par l’incendie d’une frégate en construction, une ruse de pirates pour illuminer l'entrée du port et entrer dans la ville. Le lendemain, un navire marchand chargé de 120 000 pesos en argent, ignorant la chute de la ville, rentre dans le port pour être immédiatement dépouillé de sa fabuleuse cargaison. En 1685, les corsaires Grammont et De Graaf, à la solde des Français, s'emparent à leur tour de la ville mais, comme il n’y a rien à piller, Grammont fait brûler, en l’honneur de la Saint Louis, un important stock de bois précieux en attente d’exportation vers l’Espagne.

 

Après une histoire aussi mouvementée, on comprend que la couronne espagnole ait fait construire, de 1686 à 1704, une impressionnante fortification pour protéger la ville. C’est l’ingénieur français Louis Bouchard de Becour qui a unifié et renforcé les fortifications existantes avec une muraille hexagonale d'un périmètre de 2 500 mètres, d'une hauteur de 6 à 8 mètres et d'une épaisseur de 2,5 mètres. Le tout est complété par deux fortins, sur deux collines voisines, permettant d’allonger le tir vers d’éventuelles flottilles ennemies. Il semblerait que les attaques de pirates et de corsaires sur la ville aient alors cessées !

 

La ville est classée au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, depuis 1999. A l’intérieur de la fortification, le plan urbain en damier des villes de colonisation et militaires a été conservé, avec une place centrale, quadrangulaire, entourée d'édifices gouvernementaux et religieux [1]. Les rues sont bordées de maisons coloniales généralement en rez-de-chaussée, parfois d’un étage, avec de hautes fenêtres protégées par des grilles et des vérandas. Leurs façades sont agrémentées de pilastres, de consoles, de corniches, de frontons, de portails, souvent de couleur blanche, sur des fonds verts, jaunes, bleus, rouilles ou roses. Campeche ressemble beaucoup, dans son urbanisme comme dans son architecture, aux villes coloniales cubaines, Santiago de Cuba, Camagüey ou Cienfuegos.

 

Entre Campeche et Villahermosa s’ouvre une longue côte basse, bordée de sable fin, restée assez sauvage. Au large, on aperçoit les plateformes de forage pétrolier. En 1979, l’une d’elles, Ixtoc-1, après son explosion, a provoqué une gigantesque marée noire ; entre 470 000 et 1 500 000 tonnes de pétrole se seraient alors déversés dans la mer [2].

 


[1] UNESCO. « Ville historique de Campeche ». liste du patrimoine mondial de l’Humanité. 1999.

[2] Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux.

 

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