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Notes d'Itinérances
17 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (14/24). Cités mayas : Tikal et Yaxhá.

Tikal, une des plus grandes cités mayas - Yakha, encore enfouie dans la jungle

 

 

Tikal est l'un des sites majeurs de la civilisation maya. Fondée au VIe siècle avant J.C, la cité atteignit son apogée au cours de la période dite « classique » entre 200 et 900. Sa population est alors estimée à 120 000 personnes dans un rayon de 12 km du centre du site (soit une densité de 265 habitants par kilomètre carré [1]) et à 425 000 personnes dans un rayon de 25 km (216 habitants au kilomètre carré). Ce sont des densités faibles pour une ville qui soulignent que l’urbanisation était très lâche, comportant des jardins et des cultures.

 

Le centre de la cité comprend des temples, des palais et des places publiques auxquelles on accède par des escaliers et des rampes. Des vestiges d'habitations subsistent autour du centre. Tikal a longtemps dominé politiquement, économiquement et militairement, la majeure partie de la région maya, tout en développant des relations avec d’autres régions de Mésoamérique comme la grande cité de Teotihuacan dans la vallée de Mexico.

 

Mais cette domination est néanmoins chaotique, avec des périodes fastes mais aussi des revers importants, notamment contre Teotihuacan. Au IVe siècle, Sivah K’ak (« Grenouille fumante ») et « Hibou propulseur » de Teotihuacan ont vaincu le roi de Tikal Chak Tok Ich'aak (« Grande patte de jaguar »). Toutefois, la nouvelle lignée royale issue du fils de « Hibou propulseur », Yax Ayiin Nuun I (« premier Crocodile ») se serait assez rapidement « mayanisée ». Autre revers, celui contre les cités de Caracol et Calakmul, en 562, entraînant une interruption dans l'écriture des inscriptions et la construction de grands monuments à Tikal pendant 120 ans. La majorité des pyramides actuellement visibles a été construite à la suite de cette période dite de hiatus. A noter toutefois que, comme dans les autres sites mayas, ces nouveaux monuments ont souvent été édifiés sur des structures plus anciennes, d’avant le hiatus.

 

Les pyramides de Tikal, souvent de grande hauteur, sont généralement beaucoup plus pentues que dans les autres sites (70% de pente à la pyramide I), le temple du sommet étant surmonté lui-même d’une crête faitière imposante pour accentuer encore la hauteur et donner l’impression de grandeur.

 

Contrairement à Palenque, et bien qu’étant l’une des plus grandes cités mayas, Tikal avait la pluie pour seule ressource en eau, laquelle était collectée sur les monuments et les places, dirigée dans des canaux aux revêtements de stuc et stockée dans dix grands réservoirs. Si la pluviométrie est relativement élevée à Tikal (2 000 mm [2]), la cité était néanmoins vulnérable aux périodes de sécheresse prolongée lesquelles pourraient avoir joué un rôle dans l'effondrement de la cité.

 

Yaxhá, découverte en 1904, est également une cité de très grande taille, comprenant trois acropoles, neuf temples-pyramide, deux terrains de jeu de balle et de larges routes qui relient les trois centres. Les terrassements pour la construction des pyramides, des places et des voies sont très importants car le site est vallonné, situé entre deux lacs. Très nombreuses sont les structures qui ne sont pas dégagées et la visite s’effectue dans la forêt tropicale avec les bruits des singes-hurleurs, les bruissements de feuilles des déplacements des singes araignées, les cris des haras et des toucans. Les lacs de Yaxhá abritent aussi la plus grande population de crocodile de Morelet (Crocodylus moreletii).

 

Le site de Yaxhá est intégré dans un parc national pour le protéger. De fait, le parc est constamment menacé par l’avance du front pionnier agricole qui empiète toujours un peu plus sur la zone, avance qui est accompagnée de feux de forêt pour faire des défriches-brûlis, par l'utilisation illégale des produits forestiers et par le braconnage… Le gouvernement guatémaltèque ne semble pas mettre en œuvre les mesures de protection qui s’imposent. Il est vrai qu’il faudrait s’attaquer prioritairement au problème de la pauvreté ! En conséquence, le plus souvent, les installations sont tolérées ce dont profiteraient des groupes organisés, poussant des paysans pauvres à s’installer, pour ensuite acheter les terres pour lesquelles ils auraient obtenus des droits de propriété et les transformer en pâturages.

 


[1] Densité de population des villes actuelles : Paris, 26 031 ; New-York, 10 630 ; Berlin, 3 861. Densité de population des pays : France : 112 ; Allemagne, 231 ; Royaume-Uni, 247 ; Pays-Bas, 393.

[2] Pluviométrie en France de 500 à 1 500 mm/an selon la situation et l’altitude.

 

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