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Notes d'Itinérances
13 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (4/47). De places en couvents, des travaux de restauration.

La vieille ville de La Havane - La Place d'armes - Le Palais des Capitaines Généraux - Le square et ses bouquinistes - Le couvent de Santa Clara

 

 

 « La Havane centre restait toujours aussi belle et pimentée, attendant un peu de maquillage »[1].

 

Autrefois, cœur de la cité avec le palais des Capitaines généraux, puis laissée à l’abandon après l’Indépendance, la Place d’Armes a été remise en état en 1935. En s’inspirant d'anciennes gravures, un square central a été créé, composé de quatre parties comprenant chacune un kapokier, un palmier royal et une fontaine avec, au centre, la statue du Père de la Patrie, Carlos Manuel de Céspedes. La place et ses bâtiments viennent de bénéficier d’une nouvelle rénovation : la Capitainerie générale, l’Intendance des finances, la maison del Conde de Santovenia

 

Exceptionnellement, devant la Capitainerie générale, demeure des gouverneurs de Cuba, les pavés de la rue sont de bois, ceci afin d’assourdir le son des roues des calèches et des sabots des chevaux et de ne pas troubler le repos du gouverneur, de sa famille ou de ses hôtes illustres.

 

 « Les premières heures de la matinée et les dernières de l’après-midi étaient généralement les plus fertiles pour les vendeurs de livres anciens, cantonnés sur la Plaza de Armas, à l’ombre des faux lauriers, de la statue du Père de la patrie et des palais austères d’où partaient autrefois les rênes d’un pouvoir colonial qui avait considéré l’île comme un des plus précieux joyaux de sa couronne impériale »[2] .

 

Tout autour du square central, les bouquinistes installent leurs présentoirs de livres. Comme en France, ce qu’ils proposent est relativement récent, avec néanmoins de nombreux livres politiques, notamment sur le Che. Cela doit correspondre à la demande des touristes qui semblent composer l’essentiel de leur public. Rien que de très normal. Il n'y a là aucune de ces éditions trouvées par El Conde dans la bibliothèque des Montes des Oca (« Les brumes du passé »), ces livres  rarissimes sont naturellement interdits d’exportation, même si Leonardo Padura, laisse entendre qu’un trafic avec l’étranger aurait existé quand, dans la période spéciale, les Cubains recherchaient tous les moyens de survivre et qu’ils vendaient leurs bibliothèques.

 

Mais toute la vieille Havane n’est pas encore restaurée, loin s’en faut, y compris ses monuments anciens. Le couvent de Santa Clara est un ensemble architectural impressionnant qui ne comprenait pas moins de quatre cloîtres juxtaposés ! Avec le développement de la cité, les notables de la ville s’inquiétaient de l’éducation de leurs filles afin de les préparer dignement à leur rôle futur d’épouse et de mère. En 1610, ils sollicitèrent le gouverneur Pedro de Valdés pour que celui-ci obtienne du Roi d’Espagne l’autorisation d’implanter un couvent de sœurs Clarisse afin d’y accueillir et éduquer les jeunes filles. L’autorisation accordée en 1629, l’église fut consacrée et le couvent ouvert en 1643. Celui-ci devait fonctionner jusqu’en 1920, avec succès puisque s’étendant progressivement sur tout le pâté de maison et la construction de trois autres cloîtres. Le premier et deuxième cloîtres, entourant des jardins ombragés laissés à l’abandon, ont été restaurés progressivement à partir de 1982. Ils accueillent le centre national cubain pour la conservation, la restauration et la muséologie du ministère de la culture. Ils abritent également une petite auberge, la Residencia Académica de Santa Clara, considérée comme une des meilleures adresses de la ville pour un prix des plus modiques. Le troisième cloître est à l’abandon, menaçant l’effondrement, même s’il existe un projet d’extension des ateliers de restauration. Quant au quatrième et dernier cloître, il a tout simplement été rasé et sert aujourd’hui de parking pour les personnels et les machines de chantiers !

 

Tout le quartier est dans un état extrêmement médiocre : de nombreuses maisons sont manifestement insalubres quand elles ne sont pas tout simplement effondrées, laissant des places vides comme des chicots dans une bouche édentée.

 


[1] Pedro Juan Guttiérez. « Le roi de La Havane ». 1999.

[2] Léonardo Padura. « Les brumes du passé ». 2005.

 

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