Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (11/47). Les Champs-Elysées en bord de mer : le Malecon !

Une avenue en bord de mer - Mais devenue une autoroute urbaine... avec peu de voitures !

C’est l’avenue la plus connue de La Havane, comme les Champs-Elysées à Paris, une avenue de huit kilomètres longeant le canal de Floride qui sépare Etats-Unis et Cuba.

La construction du Malecon s’est effectuée en plusieurs étapes, au début du XXI siècle avec la création des nouveaux quartiers hors les murs, puis avec la prolongation de la digue en 1921 jusqu'à l'entrée du quartier du Vedado, enfin le boulevard de front de mer atteignait le quartier de Miramar en 1950.

 « …les balcons les plus beaux et les plus originaux de la ville, des frontons sculptés avec les motifs les plus extravagants, des auvents décorés comme des gâteaux de mariage, des grilles en fer forgées par des orfèvres adeptes de tous les baroquismes »[1] .

Le début du Malecon, qui correspond à la fin du Prado, est occupé par de riches maisons construites au début du XXI siècle en y mêlant les styles Renaissance, hispano-mauresque, plateresque et classique ! Mais la surpopulation, l’absence d’entretien et les embruns ont transformé nombre de ces belles villas en véritables ruines dont certaines sont en cours de restauration.

Plus loin, le Malecon est bordé de grands hôtels et d’immeubles des années 50 et 60 avant de buter sur la représentation commerciale américaine, véritable citadelle assiégée, cernée de hauts murs et entourée de panneaux de propagande contre la politique américaine. A son niveau, il a même été monté une vaste tribune pour y présider les manifestations : le théâtre de l'anti-impérialisme !

Pour narguer les Cubains, les américains avaient projeté une affiche lumineuse à la gloire des Etats-Unis sur la façade l’immeuble. Quelques jours plus tard, réponse du berger à la bergère, commençait la construction d'une plate-forme de 138 drapeaux noirs ornés d'une étoile blanche, chaque drapeau symbolisant un cubain mort suite à des actions terroristes américaines, ceci afin de masquer la façade lumineuse !

Pour le cinquantenaire de la révolution, en décembre 2008, les autorités cubaines ont lancé un projet de réaménagement du Malecon en créant des espaces de loisirs. Il était temps, car cette fabuleuse promenade, malgré sa remarquable situation, n’est qu’un trottoir étroit coincé entre la mer et une autoroute urbaine à deux fois trois voies, ce qui n’apparait pourtant pas indispensable compte-tenu d’une circulation des plus fluides !

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[1] Leonardo Padura. « L’automne à Cuba ». 1998.

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