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Notes d'Itinérances
19 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (25/47). Punta Gorda, Cuba Libre, Pinacolada et Mojito.

Le Prado de Cienfuegos - La Punta Gorda et son palais mudéjar - Paladares et cocktails cubains

 

 

Au bout du Prado, qui devient parfois « Malecon » comme à La Havane quand il longe la baie, la pointe de la Gorda. C’est un lieu de villégiature composé de délicieuses villas fleuries, entourées de hautes frondaisons, mais comprenant aussi quelques palaces : tel l'hôtel « Jagua », un parallélépipède de béton autrefois propriété du frère de Fulgencio Batista et alors lieu de rencontre réputé de la mafia locale comme de la mafia américaine.

 

A côté de cette masse de béton sans grâce, séparé seulement par la largeur d’un parking et quelques palmiers majestueux, se dresse un extraordinaire palais mudéjar : le Palacio del Valle. Joyau architectural du début du XXe siècle, lubie d’un richissime espagnol, il accumule tous les éléments d’architecture arabo-andalouse : fines colonnettes, arcs outrepassés, kiosques perchés, coupoles, murs décorés de sebkha, de zelliges et de stuc ciselé. A quoi s’ajoute quand même aussi, en prime, des éléments gothiques, arcs brisés, mâchicoulis et créneaux,  ou baroques, pilastres décorés, acrotères tarabiscotés. Bref, du pseudo néo-machin-chose comme le XIXe finissant et le XXe prometteur en ont semé un peu partout dans le monde. Curieuse période, à la fois capable de toutes les audaces techniques et architecturales, auto, avion, viaduc de Garabit et Tour Eiffel, mais en même temps reproduisant sans génie les grands monuments du passé, Versailles, l’Alhambra ou le Parthénon. Pire même, il fallait masquer les éléments modernes de la construction, colonnes en fonte ou ossatures de fer, sous les stucs et l’accumulation de décorations diverses. Cuba n’y a pas échappé, d’autant moins que l’île comptait quelques très grosses fortunes qui devaient étaler leur richesse et leur « bon goût ». Bien avant Sarkozy, l’époque était déjà « bling bling ».

 

Après des hôtels certes sympathiques mais sans caractères, nous sommes logés à Cienfuegos dans une grosse maison bourgeoise, construite en 1921, ex résidence privée d’un riche « Baron » du Tabac. En 2004, elle a été rénovée, peinte en pièce montée bleue et blanche, et transformée en un petit hôtel composé de sept très belles chambres. Toutefois, faute d’un restaurant dans l’hôtel, nous devons utiliser les services des « paladares » voisins. Tant mieux. Les Paladares sont de petits restaurants familiaux, privés, mais autorisés par le gouvernement. Ils sont toutefois strictement réglementés : 12 places maximum et une alimentation exclusivement traditionnelle cubaine, entendez : sans langoustine ou blanc de poulet théoriquement réservés aux hôtels de touristes. Ils supporteraient en sus des impôts mensuels élevés. Mais, quand ils sont bien situés, c’est un excellent moyen pour les Cubains d’avoir accès aux pesos convertibles sans avoir nécessairement de la famille en Floride.

 

Les hôtes nous accueillent chez eux, un pavillon coquet entouré d’un jardinet, dans leur salle à manger, pendant qu’ils s’activent dans la cuisine. L’équipement de la maison n’a rien à envier à une famille française à revenus moyens. Ils vous font attendre dans leur salon si vous n’avez pas réservé et, s’ils sont néanmoins disponibles, vous proposent pour vous faire patienter, contre une honnête rétribution bien sûr, de vous composer quelques cocktails cubains. Le « Cuba Libre », le plus connu, est composé d’une mesure de rhum blanc, de cinq mesures de Coca-cola, du jus d'un demi-citron vert et des glaçons. Pour une « Pinacolada », verser dans un shaker de la glace pilée, une mesure de rhum, deux mesures de jus d'ananas et une demi-mesure de crème de coco. Le « Mojito » enfin est composé d’une demi-cuillère à café de sucre, du jus d'un demi-citron vert, d’une mesure de rhum blanc, de feuilles de menthe, d’eau minérale gazeuse et des glaçons.

 

La production de rhum augmente régulièrement depuis 1997 (elle aurait été de 740 000 hectolitres en 2004). La hausse de la demande sur le marché international et la croissance du marché domestique tirent la production. La construction de nouvelles distilleries permettrait de répondre à la demande. Le marché compte une quarantaine de marques de rhums produites et commercialisées sur l’île. La plupart ont été élaborées depuis 2000 pour être vendues sur le marché en devises. Elles sont commercialisées par des sociétés cubaines. Ces dernières font preuve d’un certain dynamisme sur le marché local, mais seraient faiblement représentées sur les marchés internationaux.

 

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