Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
20 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (32/47). Election de Raùl Castro.

En route pour Sancti Spíritus- Election de Raùl Castro à la Présidence de l’Etat 

 

 

Sancti Spíritus est située dans la région centrale de l'île, sur la rivière Yayabo. Fondée par Diégo Vélasquez en 1514, c’est un centre de transformation et de commerce où l'on fait également la culture de la canne à sucre, du tabac et l'élevage de bétail.

 

L'économie de la province s'écroulait au XIXe siècle lorsque les propriétaires terriens et les industriels voulurent moderniser la transformation du sucre en utilisant la machine à vapeur et le transport par train, mais les raffineries de la région ne purent gagner la compétition contre celles de l'Ouest.

 

Autre cause du déclin, la « Guerre de Dix Ans » contre l’Espagne commencée en 1868 et qui fit plus de 300 000 morts côté Cubain. En 1875, une armée de 1 000 hommes, menée par le Général Máximo Gómez, venant de la province de Oriente, envahissait la province de Sancti Spíritus. S'ensuivirent plusieurs combats mais les divisions et l'indiscipline entraînèrent la dispersion des troupes. Quelques-uns poursuivirent néanmoins la guérilla contre les colonnes espagnoles.

 

Mais, aujourd’hui, date de notre arrivée à Sancti Spíritus,  un évènement nouveau se produit à Cuba. Après 19 mois d'intérim, Raùl Castro, 76 ans, est élu Président de l'Etat cubain par la nouvelle Assemblée, pour un mandat de cinq ans, succédant ainsi à son frère Fidel, 81 ans.

 

Refusant symboliquement de s’asseoir à la tribune dans le fauteuil de Fidel, Raùl déclare : « Fidel est ici, comme toujours, l'esprit bien clair et avec sa capacité d'analyse et de prévision plus qu'intacte, renforcée », laissant entendre ainsi qu’il poursuivra la ligne tracée par son frère.

 

Il faut dire que la situation ne doit pas être très commode pour Raùl. On peut imaginer en effet qu’une partie des bénéficiaires du régime, les cadres du parti et de l’armée notamment, ne souhaitent pas de grands bouleversements, ni même de changement.

 

Ce ne sont évidemment pas deux semaines passées dans des conditions exceptionnelles, avec des contacts rares avec les Cubains, qui peuvent nous permettre de connaître l’opinion de la population. En dehors de nos observations visuelles, notre principale source d’information, c’est notre chauffeur qui n’est pas nécessairement représentatif de la population cubaine compte tenu de ses relations avec des touristes étrangers et la possibilité d’obtenir ainsi des revenus secondaires certainement plus élevés que son salaire. Celui-ci semble souhaiter quelques changements dans le régime et sa politique : des facilités pour acquérir un téléphone portable ce qui est quasi impossible actuellement, ou pour changer de véhicule, les procédures étant, d’après lui, particulièrement longues et aléatoires. Rien d’autre ?

 

 « ...Quoi qu'il arrive, la succession tout en douceur qui s'installe à La Havane étale l'échec, sinon par certains côtés l'innocuité de la politique américaine de « changement de régime » fondée sur l'embargo appliqué depuis 1962 (un embargo que le régime cubain ne se sera pas privé d'instrumentaliser politiquement). Elle met à mal la vue de l'esprit qui a consisté pour Washington et la diaspora anticastriste de Miami à penser que Fidel était l'État et que son départ causerait, dans la seconde, des bouleversements majeurs. Les détracteurs du castrisme font l'impasse « sur les sources de la légitimité de Fidel », écrivait début 2007 l'experte Julia Sweig dans une analyse sans complaisance publiée par la revue Foreign Affairs : le citoyen cubain est hautement instruit et, par comparaison, en très bonne santé ; les institutions cubaines emploient une fonction publique éduquée, des officiers aguerris, un corps diplomatique capable et une main-d’œuvre qualifiée... La résilience de l'État cubain, disait-elle, ne se réduit ni à un homme ni à son appareil de répression »[1]

 


[1] Guy Taillefer, « Fidel Castro, à demi disparu ». « Le Devoir » (Québec, Canada), 23 février 2008

 

Liste des articles sur Cuba Ouest.

Télécharger le document intégral

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 554