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Notes d'Itinérances
27 décembre 2013

URSS 1988 (10/28). Une circulation automobile des plus fluides.

Nombreux camions et autocars - Les véhicules personnels restent dans des parkings gardés - Pour les étrangers des routes autorisées

 

 

La circulation automobile est nettement fluide, bien que le nombre de camions et de bus soit particulièrement élevé. C’est, bien évidemment, la proportion de voitures particulières qui fait la différence. Si elles ne congestionnent pas les rues et boulevards, elles n’encombrent pas davantage le long des trottoirs du centre-ville.

 

En face de notre hôtel est situé un vaste parking d’autocars et de voitures particulières. Celui des automobiles est entouré d’un grillage, et surveillé par un gardien !

 

Intrigué par cette pratique, nous interrogeons notre guide qui nous explique que les autorités municipales ont organisé ces parkings pour éviter le stationnement sauvage et assurer la protection des véhicules. Chaque propriétaire doit donc y stationner son automobile. De nombreuses voitures sont d’ailleurs couvertes d’une bâche. Manifestement, ces voitures ne roulent pas tous les jours et doivent davantage servir aux promenades dominicales qu’à des déplacements pour se rendre à son usine ou à son bureau.

 

Le parking constitue une mini exposition des modèles d’automobiles en usage en Union Soviétique. Il y a là des Moskvitch, à allure d’Opel Kadett des années 50, des Skoda 1000, une voiture tchécoslovaque à moteur arrière qui rappelle notre Dauphine Renault, des Lada, un modèle dérivé de la Fiat 124, des Volga aux formes carrées et américanisées avec chromes et longs capot et malle arrière. Le tout avec des couleurs particulièrement criardes, voire franchement laides : des verts acidulés, des jaunes moutarde, des bleus délavés, des rouges tomate, des marrons caca d’oie.

 

Deux autres modèles également très significatifs de la production automobile locale ne sont pas représentés : la Zil, une grosse voiture de type américain, chromée sur tranche, de couleur noire de préférence, avec un moteur V8, et la Tatra, voiture de sinistre mémoire, utilisée notamment par le N.K.V.D., avec une propulsion à moteur arrière, refroidie par air, et une forme aérodynamique comportant à l’arrière un renflement central en forme d’aileron. Ces voitures sont plutôt des véhicules réservés aux « dignitaires » de la nomenklatura qui n’est manifestement pas représentée dans notre petit parking de quartier.

 

Il est désormais possible de se rendre en URSS avec son véhicule. Les éditions du Progrès ont même édité, en 1978, un ouvrage spécial à l’usage des étrangers, en plusieurs langues : « L’URSS en voitures ». Ce guide comporte la description de quinze itinéraires, tous situés dans la partie européenne de l’URSS, avec plan général de l’itinéraire et caractéristiques techniques, situation des pompes à essence, plan des principales villes traversées, nom des hôtels ou campings recommandés, histoire des lieux touristiques majeurs.

 

« Les touristes étrangers empruntent les parcours automobiles d’Intourist, tels que définis par les bons de séjours, comportant pension complète, spécialement conçus pour les voyages en automobiles » [1].

 

En clair, cela signifie qu’il faut négocier préalablement son trajet avec Intourist, en utilisant les routes qui sont autorisées pour les étrangers, et en achetant des vouchers dans des hôtels, ou campings, proposés par Intourist. S’il est possible de composer un voyage en automobile à partir des différents itinéraires décrits, il convient néanmoins de rester dans les limites autorisées, sans sortir des clous. Conséquence : les véhicules étrangers sont inexistants.

 


[1] Leonide Zadvorny. « L’URSS en voiture ». 1980.

 

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