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Notes d'Itinérances
5 mai 2014

Cuba, oriente (1/34). Deux ou trois choses nouvelles à propos de l'île du lézard vert.

Nouveau voyage - Dans l'est de l'île

 

Cuba Santiago Parque Cespedes

« Navega Cuba en su mapa :
Un largo lagarto verde,
Con ojos de piedra y agua ».
« Cuba navigue sur sa carte :
Un long crocodile vert,
Avec des yeux de pierre et d’eau » [1].

 « De mes années d’école primaire, j’avais gardé l’image d’un crocodile sous la carte de Cuba : les deux silhouettes étaient à peu près identiques. Les provinces occidentales formaient la queue, la partie orientale et montagneuse, la tête de l’animal reposant sur ses pattes de devant. Après avoir décollé, l’avion avait traversé l’île en diagonale jusqu’à la mer des Caraïbes et commence à survoler le ventre du crocodile jusqu’à sa tête rugueuse couverte de crêtes, la vallée de Guantanamo formant une tâche ocre autour de son œil bleu : une baie reliée à la mer par un étroit goulet dans lequel pénétrait, à ce moment-là, un énorme bateau de guerre américain » [2].

Après un premier voyage consacré à l’Ouest de l’île, en 2008, nous décidons, deux ans plus tard, d’aller visiter l’Est de Cuba. Mais, cette fois, nous ne partons plus vers un pays inconnu, dont nous ne savons que penser au travers des articles de la presse. Nous nous sommes construits, lors du voyage précédent, une certaine représentation de l’île, de ses habitants, de son histoire, représentation qui, sans prétendre à une connaissance exhaustive, a néanmoins perdu beaucoup de l’ambivalence qui me mettait tellement mal à l’aise. Les questions sont encore nombreuses certes, mais elles correspondent maintenant à une curiosité bienveillante, affectueuse, vis-à-vis de ce pays et de sa situation économique, sociale et politique.

Les conditions de réalisation de notre voyage ont également changé. Les membres de l’association de solidarité avec Cuba, avec qui nous avions réalisé le voyage précédent, ne sont plus avec nous. Pour des raisons diverses, familiales, économiques ou de santé, ils ont abandonné l’idée de participer à ce second voyage. Nous partons donc avec un couple d’amis de « quarante ans », dans un voyage pour lequel ne sont organisés que les réservations d’avions, d’hôtels et de véhicule de location, sans guide ni même chauffeur.

C’est ainsi que nous retrouvons, début mars 2010, l’aéroport de La Havane, un bâtiment contemporain à la structure métallique apparente, peinte en rouge. Un des écrivains cubains contemporain ironise sur son caractère fantastique :

« … l’aéroport est une machine à remonter le temps, d’où l’on s’en va vers le futur et par où on revient dans le passé » [3].

Alors, espèce d’Alien arrivant d’un monde de l’avenir, je plonge avec délice dans le monde d’antan.


[1] Nicolas Guillén. « Un largo lagarto verde ». 1958.

[2] Arnaldo Correa. « L’appel du pivert royal ». 2010.

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