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Notes d'Itinérances
7 mai 2014

Cuba, oriente (3/34). Rencontre cubaine.

Plaisir de rencontrer des habitants de l'île - Et déplaisir des conditions de la rencontre

 

Cuba Santiago

Les voyages à Cuba sont chaque fois l’occasion d’aller apporter le bonjour de montpelliérains à leurs amis cubains. La qualité des contacts, la gentillesse et le caractère serviable des Cubains ont développé des amitiés durables même si les rencontres ont généralement été brèves. Aussi, chacun nous confie-t-il un courrier, parfois un petit cadeau, pour ces brèves mais inoubliables rencontres.

Le service qui nous est demandé est plutôt agréable puisqu’il nous permet de rencontrer ainsi des familles cubaines, parfois d’être reçus dans des foyers. 

Cette fois, nous devons remettre un courrier à une professeure de langues vivantes, anglais et français, ce qui facilitera grandement la conversation, aucun de nous ne maîtrisant suffisamment bien l’espagnol.

Compte-tenu de son emploi du temps, c’est à l’hôtel que cette professeure nous propose que nous nous rencontrions pour lui transmettre ce courrier, profitant ainsi de l’occasion pour discuter avec elle.

A l’heure prévue, elle nous attend dans le hall de l’hôtel. Après les indispensables préalables d’une présentation réciproque, nous lui proposons d’aller prendre ensemble une consommation au bar de l’hôtel, au bord de la piscine, pour continuer cette prise de contact et échanger entre nous. 

Mais, au moment où nous nous dirigeons vers le bar, le portier s’adresse à elle en manifestant son désaccord. Croit-il qu’il s’agît d’une prostituée que nous engageons ? Ne connait-il pas la nouvelle directive nationale autorisant la fréquentation par les Cubains des hôtels réservés jusqu’alors aux seuls touristes ? Toujours est-il qu’il faut que la dame s’explique et que cela ne va manifestement pas tout seul ! Finalement, il donne son autorisation au vu de sa bonne mine, de la nôtre, de la qualité des arguments développés ?

« Ici tout doit être sous contrôle. Si tu montes un groupuscule, par exemple de buveurs de sodas à la paille, on te regarde de travers ». [1]

Si nous échangeons quelques informations sur nos activités respectives, le contenu de la conversation, très anodin, ne risque pas de faire du tort à l’État cubain. La dame étant fort discrète sur ses conditions de vie et de travail. Mais nous ne sommes pas venus à Cuba pour faire un « scoop » sur les conditions de vie des Cubains pour la presse française !

Reste que l’incident laisse un souvenir désagréable. D’une part, il manifeste que tous les Cubains n’ont pas intégrés les nouvelles évolutions de la politique nationale cubaine et continuent à se comporter en flics ou en indics, gardiens de l’orthodoxie et des bonnes mœurs ; d’autre part, il souligne que cette période de contrôle policier et tatillon de la population a bien existé et qu’elle devait être particulièrement difficile à supporter. Sans parler de l’imbécilité de la mesure devenue un repoussoir idéologique et politique à l’intérieur du pays et entraînant une image déplorable de la révolution cubaine à l’extérieur !


[1] Eduardo Del Llano. « Greenpeace ». 1996.

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