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Notes d'Itinérances
8 mai 2014

Cuba, oriente (4/34). A cuba, il faut savoir prendre son temps !

Pas de chomage - Mais une productivité du travail qui semble assez faible

 

Cuba Camagüey Calle Maceo

Après quelques jours passés à La Havane et à Santiago de Cuba, lesquels n’exigeaient pas de moyens de transport particuliers autres que l’utilisation de nos pieds ou la fréquentation de taxis, la poursuite de notre périple dans l’Oriente nécessite la location d’une automobile. Aussi avons-nous fait le nécessaire avec l’agence de voyage pour disposer d’un véhicule à partir de Santiago.

A 9h00, heure précisée sur notre bon de location, nous nous présentons au bureau de l’agence pour prendre possession de notre véhicule. Personne. Le bureau est fermé. Nous nous renseignons dans des bureaux voisins et l’on nous apprend que la responsable de l’agence est partie à l’aéroport pour chercher un véhicule et qu’elle va revenir.

Ce doit être notre véhicule qu’elle est allée chercher. Bien, attendons !

La veille, nous avions pris la précaution de passer à l’agence pour, éventuellement, effectuer les démarches administratives, ce qui nous aurait permis d’aller plus vite ce matin et d’avoir le véhicule plus rapidement à disposition. Mais, notre démarche était manifestement incongrue. Les deux hommes alors présents dans l’agence étaient littéralement scotchés sur un poste de télévision qui diffusait, semble-t-il, un feuilleton. Si l’un des deux consentit à nous répondre, c’était pour nous confirmer qu’il fallait revenir le lendemain à l’heure convenue. En effet, pourquoi faire aujourd’hui ce qui peut être fait demain par quelqu’un d’autre ?

Bref. Au bout d’une demi-heure d’attente, un vieux Cubain qui semble travailler dans une station de lavage d’automobiles située en face de l’agence - une annexe peut-être ? – et qui prend pitié de ces deux étrangers qui font le pied de grue devant l’agence,  confirme que la personne responsable est à l’aéroport, qu’elle va bien venir, et il nous conseille gentiment d’aller boire un café en attendant, car « C’est comme cela à Cuba, il faut prendre son temps ! », nous affirme-t-il. Nos déambulations et nos espoirs déçus à chaque véhicule qui arrive l’ont certainement chagriné.

Finalement, bien entendu, mais avec trois quart d’heure de retard, la responsable de l’agence arrive avec « notre » véhicule. Du moins celui qu’elle nous propose mais dont l’intérieur est d’une saleté assez repoussante. Qu’avaient-ils pu charrier sur les sièges de cette voiture pour en tâcher ainsi les sièges de sang ? Un blessé ? Un cadavre ? Des carcasses de viande ? Bref, nous refusons le véhicule et il nous faut donc encore attendre plusieurs heures pour obtenir, enfin, un nouveau véhicule en bon état.

Manifestement, à Cuba, de très nombreuses personnes sont dans une situation de sous-emploi et d’attente : les gardiens divers et variés qui sont très – trop ? – fréquents : gardiens de musées, de parking, d’immeubles, d’administrations, mais aussi les personnels d’entreprises, de la fonction publique, des commerces et des hôtels. Les fenêtres ouvertes des immeubles nous permettent de constater que, dans les bureaux, les salariés regardent la télévision, discutent, voire dorment tout simplement sur leur table !

Au Bar « La Isabellitta », à Santiago, bar suffisamment renommé pour être conseillé par les guides touristiques, une chaîne ferme l’entrée et un gardien ne laisse entrer les consommateurs qu’à leur demande expresse, et même celle-ci doit être assez insistante ! A l’intérieur, nous serons les quatre seuls clients mais avec, pour s’occuper de nous, outre le gardien de la chaîne, un serveur, trois autres derrière le bar pour préparer les commandes, une comptable, un musicien, une dormeuse dont nous ne saurons jamais quelle est la fonction. Cela nous rappelle la situation des pays socialistes d’Europe. En RDA, lors des soirées dansantes (les boites de nuit étant rarissimes ou inexistantes), les musiciens avaient droit à des pauses d’un quart d’heure toutes les demi-heures ; en Tchécoslovaquie, malgré l’importance du nombre des clients, la moitié des tables des restaurants étaient toujours vides, protégées par un panneau « Réservé », tout simplement pour réguler la fréquentation des établissements aux normes à remplir par employé !

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