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Notes d'Itinérances
18 juillet 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (5/37). Premières impressions.

Présence militaire - Villages-rues et encombrements routiers - Accueil par Ganesha

 

 

Habitué des voyages en Afrique, ce que je remarque tout de suite, c’est l’état des villages. Les villages-rue sont composés de maisons souvent neuves, presque toujours coquettes, peintes en blanc. Toutes semblent être raccordées au réseau électrique. Partout courent des fils électriques, accrochés par des isolateurs de verre ou de porcelaine à des poteaux de bois, comme cela existait autrefois en France. Dans les petites villes, de riches commerçants en mobilier ou en bureautique, ainsi que des banques, exhibent des mini buildings de deux étages aux façades de verre fumé. La forte pluviométrie cinghalaise salit ces façades sur lesquelles s’installent assez vite des mousses.

 

Les routes principales et secondaires semblent parfaitement entretenues. Malheureusement, il y a bien du monde qui circule sur ces routes étroites, chacun à sa manière et à sa vitesse. De gros bus surchargés qui roulent à toute allure utilisant plus fréquemment leur klaxon que leurs freins, des camions à la cabine ouverte et décorée de peinture vives, des minibus touristiques et quelques rares voitures, mais aussi des motos pétaradantes, des vélos louvoyant ou changeant brutalement de direction, des groupes marchant à pied, des personnes âgées et des enfants traversant la rue. Ajoutez à cela les utilisateurs de la chaussée à d’autres fins que le déplacement, de très nombreux chiens jaunes, faméliques, dorment paresseusement sur le macadam chaud et refusent de se lever pour vous laisser passer, mais aussi des vaches dont l’attache est trop longue et qui, entre deux coups de dents dans l’herbe des fossés, viennent batifoler sur la route. Si vous n’omettez pas les nombreux barrages de l’armée, vous comprendrez bien vite que la vitesse moyenne n’excède pas les quarante kilomètres / heures, tout en étant secoué comme dans un panier à salade et que nous frôlons régulièrement de quelques centimètres camions, vélos, piétons, et vaches dans un gymkhana terrifiant.

 

Chaque village comprend son temple bouddhiste annoncé par un drapeau à bandes colorées, mais aussi des mosquées arborant fièrement l’étoile et le croissant et de grosses églises catholiques aux façades de style baroque portugais, ou pseudo gothique. De temps en temps, à un carrefour, est placée, sous un toit de tuile, une grande statue de Bouddha dans la position de la méditation, soigneusement peinte en blanc. Et, tout à coup, au croisement d’une route, une petite statue de ciment fortement colorée, représentant Ganesha, vous salue, débonnaire.

 

Ganesha est un dieu plutôt sympathique. Il est représenté comme un homme à tête d’éléphant et cette alliance étonnante symbolise l’union du microcosme, l’homme, et du macrocosme, l’éléphant. Il n’a qu’une défense parce que le chiffre 1 représente l’union de l’illusion et de l’instigateur de l’illusion ! Sa trompe est tordue parce que le divin ne peut être directement approché, mais aussi parce que Ganesha s’est fait une réputation de contourner les obstacles, il est le destructeur des obstacles. Autre sujet d’étonnement, il possède 4 bras, les deux premières mains tiennent, l’une, un lacet pour attraper l’erreur, et l’autre, un crochet de cornac pour diriger le monde, les deux autres mains font le signe d’accorder les dons et d’éloigner la crainte. Il a un petit ventre bien rond et rebondi, proéminent, parce que le savoir est en lui. Il est en effet le seigneur des catégories, car tout ce que notre esprit peut saisir peut être classé en catégories, et cette classification permet d’établir des rapports entre les choses. Il est donc aussi le patron des lettres et des écoles. Enfin, sa monture est une souris car celle-ci a pour domaine l’intérieur des choses. Le soi, l’intérieur de l’être, est un voleur car, comme la souris, il s’approprie tous ce que possèdent les êtres. Que Ganesha soit donc le protecteur de ce voyage !

 

A nos yeux, Ganesha est un être hybride assez étonnant, bien qu’il ait l’air bonasse et bienveillant. Sa généalogie est toute aussi surprenante. Il est le fils de Shiva et de sa femme Pârvati, à la suite d’une curieuse histoire de famille. Pârvati, fut un jour dérangée dans son bain par Shiva lui-même. Agacée de n’avoir pas de serviteur pour garder sa porte, elle se frotta le corps et, avec un peu de crasse, elle façonna un être beau comme le jour qu’elle appela Ganesha, son fils, qu’elle utilisa comme gardien. L’enfant prétendant empêcher Shiva de rentrer dans la maison, celui-ci lui envoya ses hordes de démons mais Ganesha leur résista victorieusement, aussi Shiva se glissa derrière lui et lui trancha la tête. Pârvati, en colère, menaça de détruire toutes les forces du ciel. Shiva qui connaissait les immenses pouvoirs de destruction de son épouse ordonna à ses soldats de couper la tête du premier être vivant qu’ils rencontreraient et il la plaça sur la tête de l’enfant. Il se trouve que cette tête était celle d’un éléphant !

 

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