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Notes d'Itinérances
31 juillet 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (18/37). Dambulla et représentations de Bouddha

Monastère de Dambulla - Images de Bouddha et "grande totale extinction" 

 

 

Les grottes de Dambulla sont creusées sous un énorme rocher de granit, perché à plus de cent soixante mètres d’altitude au-dessus de la plaine environnante. Elles ont servi de refuge au roi cinghalais Valagam Bahu lors de sa fuite devant les envahisseurs tamouls un siècle avant notre ère.

 

La fondation du monastère dans ces grottes date du premier siècle et elles ont été honorées pendant deux mille ans. Elles comprennent plus d’une centaine de statues de Bouddha.

 

« Très anciennes mais régulièrement repeintes à neuf de couleurs criardes ces statues vénérables pour les bouddhistes semblent aux mécréants que nous sommes de mauvais chromos naïfs et monotones » [1].

 

Aujourd’hui, les peintures criardes de ces statues sont un peu passées et s’écaillent donnant l’impression d’un certain abandon. Mais les fidèles ne semblent pas y accorder grande attention, car ce qui compte plus que l’état de la statue ce sont les gestes représentés du Bouddha. L’image du Bouddha n’est qu’une forme utilisée pour concentrer la pensée sur une abstraction.

 

La plupart des statues représentent Bouddha dans la position de la méditation, assis en tailleur, les deux mains posées à plat, paumes tournées vers le haut. C’est dans cette posture que le Bouddha a parcouru les quatre stades successifs de la méditation qui le conduisirent à la pureté totale. Ayant pris conscience de la loi des causes et des effets, il découvre comment y mettre fin et possède alors les quatre nobles vérités : vérité sur la douleur, sur l’origine de la douleur, sur la cessation de la douleur, sur le chemin menant à la cessation de la douleur. Il devient le Bouddha « parfaitement et complètement éveillé ».

 

Quelques statues le montrent debout, la main droite levée, présentée de profil, la main gauche tenant le pli de la robe à l’épaule. Cette figure représente l’enseignement de Bouddha. Après avoir découvert les quatre nobles vérités, Bouddha se demanda auprès de qui il allait enseigner la Loi ? Il songea d’abord à ses anciens maîtres, mais son œil divin lui révéla qu’ils étaient morts. Il songea alors à ses cinq anciens disciples qui étaient à Bénarès et il s’y rendit en traversant le Gange grâce à ses pouvoirs surnaturels n’ayant pas les moyens de payer le passeur. Retrouvant ses disciples près du bois des gazelles, il leur annonça qu’il n’est plus Gautama mais un Tathâgata, « celui qui a acquis la vérité », et qu’il leur enseignerait la Loi.

 

Le premier sermon, consacré aux quatre nobles vérités, est souvent désigné comme « la mise en mouvement de la Roue de la Loi ». La Roue de la Loi est le symbole de la doctrine bouddhiste et de son enseignement, la Roue, Lumière du monde, brille pour tous les êtres comme le soleil éclaire le monde. La scène de la mise en mouvement de la Roue de la Loi est symbolisée par le geste des mains de Bouddha, dît « sceau de la mise en mouvement de la Roue de la Loi » : main droite aux doigts légèrement ployés, pouce et index joints, et main gauche appuyée contre la paume de la main droite. Le Bouddha a alors trente-six ans.

 

Jusqu’à sa « totale extinction », pendant quarante cinq ans, il va parcourir le bassin du Gange pour dispenser son enseignement sans discrimination. De nombreux disciples se convertissent alors.

 

Mahâprajâpatî, la tante de Bouddha qui l’avait élevé, demande également à être admise dans la communauté. Etant la première femme à souhaiter se joindre aux disciples, elle reçoit d’abord un premier refus, le brahmanisme n’acceptant pas l’accès des femmes au renoncement (Ben voyons ! On a trop besoin d’elles à la cuisine et au ménage !). En effet, la condition humaine masculine est nécessaire pour l’acquisition de l’Eveil et d’autre part Bouddha n’a jamais souhaité heurter l’ordre établi dans laquelle la femme vit dans la dépendance d’un membre masculin de sa famille.

 

Si certains aspects de la pensée bouddhistes apparaissent très progressifs, d’autres le sont en revanche nettement moins !

 


[1] André Petit. « Ceylan, l’île dont on rêve ». 1955.

 

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