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Notes d'Itinérances
8 août 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (26/37). Comment gagner de l’argent avec les touristes ?

Les méthodes  "traditionnelles", "imaginatives" - Enfin, celles du "capitalisme mondialisé"

 

 

Ceylan accueille chaque année près de 400 000 touristes qui dépensent 200 millions de dollars (1 300 millions FF), soit une somme équivalente au 1/6 de la production agricole du pays[1].

 

Le Sri Lanka, même s’il semble connaître un développement économique certain, reste néanmoins un pays où la vie est difficile. De nombreuses familles vivent très modestement, voire pauvrement. Le revenu annuel moyen par personne est de 4 000 FF. Bien que le touriste soit quand même une engeance assez rare elle permet, par ses achats, à une partie de la population de vivre. Aussi, celle-ci espère-t-elle récupérer quelques miettes du passage de ces Européens ou Américains fortunés qui viennent de si loin et exhibent caméras et appareils-photos sophistiqués.

 

Certes, il ne faut pas être naïf, une grande partie des dépenses faite par les touristes bénéficie d’abord aux pays développés eux-mêmes. Première à se servir, l’entreprise française ou occidentale qui organise le voyage, les frais de transports bénéficient ensuite aux constructeurs d’avions qui sont américains ou européens, les investissements hôteliers exigent également des achats de matériel ou des services dans les pays développés, jusqu’aux consommations des touristes qui proviennent des pays riches, soit directement par des importations, soit par des achats de licence de production ou d’utilisation. Ce qui reste finalement au pays est souvent faible.

 

Les méthodes utilisées pour essayer de capter une partie des devises de ces riches étrangers, vont des plus traditionnelles aux plus imaginatives, tant il est vrai que l’imagination peut-être sans limite quand il s’agit de gagner un peu d’argent pour manger.

 

Premier cas, les méthodes dites « traditionnelles ». Elles regroupent toutes ces méthodes largement connues et diffusées dans l’espace et dans le temps, comprenant notamment la mendicité. Celle-ci est toutefois assez rare au Sri Lanka et est pratiquée, soit par ce que les Occidentaux peuvent identifier comme de vieux ascètes barbus, soit à la demande insistante de jeunes enfants pour obtenir des bonbons ou des stylos, notamment dans le centre du pays.

 

On y trouve aussi, bien évidemment, la vente de cartes postales dont les prix proposés peuvent varier du simple au double, la vente de statuettes d’éléphants avec « papa, maman et bébé éléphant », de chapeaux de soleils pour touristes insouciants, ainsi que toutes les formes de pourboires. Pourboire au chauffeur, aux bagagistes, au joueur de flûte du restaurant, à l’orchestre « latino » de l’hôtel, aux guides touristiques de la forteresse de Sigiriya ou du jardin botanique de Kandy, au pêcheur d’Una Watuna, perché sur son échasse qui attendait plus le touriste voulant faire une photo que le poisson, au garde du parc naturel d’Uda Walawe… sans oublier toutes les consignes des chaussures à chaque visite d’un temple bouddhiste. Bref, c’est à tous moments qu’il faut mettre la main à la poche avec, à chaque fois, la même interrogation fondamentale : combien faut-il donner ? Est-ce trop ? Pas assez ?

 

Second cas, les méthodes dites de « La grande tradition » : il s’agit de méthodes qui, si elles permettent de récupérer une partie des devises des touristes, exigent néanmoins l’investissement d’un capital de départ parfois non négligeable. Elles vont de la promenade à dos d’éléphants à la construction d’une échoppe de bois pour y vendre des boissons, des pellicules photos, dans des points stratégiques judicieusement choisis : parking d’autocars, entrée de site touristique ou, mieux encore, au sommet d’une colline après une ascension faite en plein soleil pour la visite d’un temple.

 

Troisième cas, les méthodes dites « imaginatives ». Elles regroupent des méthodes novatrices, rares, parfaitement adaptées à des situations locales ou strictement temporaires, comme par exemple la location d’un parapluie pour rejoindre l’autocar alors qu’une pluie diluvienne vient de vous surprendre à la sortie d’un temple… Ou c’est un « montreur de varan » qui appâte un de ces gentils animaux avec des poissons pour le faire sortir d’une rivière, près d’un pont routier, où les touristes pourront le prendre en photo, ou enfin la vente de billets de loterie pour la fête de Noël !

 

[1] Le secteur du tourisme s'est développé rapidement dans les années 2000, jusqu'à atteindre 3 millions de personnes en 2018 (un demi-million en 2000) et 50% des rentrées de devises en 2019. La pandémie de Covid de 2019, puis la grave crise économique de 2022 ont très fortement réduit cette activité.

 

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