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Notes d'Itinérances
22 janvier 2015

Entre Toscane du Sud et Ombrie (14/22). Où l’on croise nécessairement les Etrusques.

Chuisi, cité du peuple étrusque - L'invention de la voûte en arc

 

 

Chiusi est une petite commune de 8 000 habitants, située à une vingtaine de kilomètres de Montepulciano.

 

Si Chiusi est aujourd’hui une petite ville modeste, elle fut, par le passé, une des douze cités du peuple étrusque connue sous le nom de Clevsi. Elle possède d’ailleurs un important musée où sont exposées les découvertes faites dans les nécropoles funéraires de la région : sarcophages en pierre calcaire, urnes cinéraires, poteries de terre cuite monochromes noires, monuments et vases funéraires, vases grecs à figures noires…

 

Le sous-sol de la vieille ville est parcouru d’un réseau dense de souterrains datant des Ve au Ier siècles avant J.C. Ces souterrains ont été utilisés par la suite par les habitants comme caves, magasins, dépôts, citernes, voire comme chais à vins ! Bien sûr, chacun a alors muré le souterrain pour organiser sa cave et la relier à sa maison. Petit à petit, au XXe siècle, les archéologues redécouvrent le réseau, qui comporte même un petit lac souterrain. A l’origine, ces souterrains devaient servir pour le drainage des sols. Ils deviennent aujourd’hui une attraction touristique avec une salle entière consacrée à une fabuleuse collection d’urnes funéraires étrusques. Ce réseau aurait pu faire partie du tombeau du roi étrusque Porsenna qui envahit Rome au Vie siècle avant JC d’où son nom de « labyrinthe de Porsenna ».

 

L’origine du peuple étrusque est très contestée. Origine autochtone ou orientale ? Les Grecs anciens, dont Hérodote, mentionnaient un peuple établi en mer Egée, sur l’île de Lesbos et en Lydie, peuple qui aurait décidé de migrer à partir de Smyrne (l’Izmir actuelle) suite à une longue famine. La découverte dans l’île de Lesbos d’une inscription dans une langue écrite très proche de l'étrusque, laquelle utilisait des caractères grecs adaptés mais s’écrivait de droite à gauche, vient en appui de cette affirmation antique. Toutefois, cette hypothèse est actuellement relancée avec la découverte récente d’un généticien italien qui constate une fréquence significative d’une séquence génétique particulière chez les Toscans, descendants pour partie des Etrusques, par rapport à celle des autres groupes d’Italiens. Cette séquence génétique particulière se retrouverait également dans le patrimoine génétique des habitants de l’Anatolie.

 

L’apparition mystérieuse des Etrusques, leur disparition dix siècles plus tard par assimilation dans l’Empire romain, mais aussi les inscriptions écrites dont nous avons connaissances essentiellement consacrées à des hommages aux défunts, font que la civilisation étrusque est mal connue. Il semblerait toutefois qu’ils soient à l’origine d’une découverte architecturale majeure, largement exploitée ensuite par les Romains, l’arc en plein cintre.

 

Les Grecs, comme les Egyptiens, utilisaient le linteau et l’architrave, c'est-à-dire une poutre ou une pierre posée horizontalement sur l’imposte d’une porte ou sur un ensemble de colonnes. Cette couverture d’une porte ou d’une salle ne permet pas les portées importantes car la distance est limitée à la taille de la pierre ou de la poutre mais aussi parce que le linteau subit une pression verticale très importante entraînant des risques de cassure en son centre. L'arc permet de dévier les forces qui s'exercent sur lui par le poids des parties supérieures de l’ouvrage sur ses supports et donc de couvrir de vastes espaces. Outre son application aux ouvertures des bâtiments, l’arc utilisé entre des colonnes permet la couverture de loggias et de salles ou, utilisé entre des piliers, la construction de ponts et d’aqueducs. A Volterra, on peut encore voir une porte étrusque, insérée dans la muraillé médiévale, la Porta All'Arco. Elle est réalisée avec de grands blocs de tuf superposés mettant en évidence la clé de voûte et les deux pieds d'impostes avec trois têtes sculptées dans la pierre représentant peut-être Tinia (« La foudre », soit Zeus) en clé de voûte, Uni (l’Héra des Grecs, reine des Dieux) et Mnerva (Athéna, déesse de la Sagesse) en imposte.

 

Les Etrusques se sont aussi illustrés par leurs travaux de drainage permettant la culture sur de vastes espaces récupérés sur les marais. La Cloaca maxima, assurant le drainage du forum romain, était l’œuvre des Etrusques et non des Romains.

 

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