Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
20 janvier 2015

Entre Toscane du Sud et Ombrie (12/22). Arezzo, la vie est belle !

Roberto Benigni - Castiglion Fiorentino – Conseils pratiques…

 

 

Le film de Roberto Benigni, « La Vità è bella » (La vie est belle, 1998) se déroule partiellement à Arezzo. Guido Orefice (Roberto Benigni) est un modeste serveur de restaurant qui rêve d’ouvrir une librairie. Quand sont promulguées les lois raciales en Italie, en 1938, il est amoureux de Dora (Nicoletta Braschi), une institutrice, promise par sa famille à un fonctionnaire fasciste qu’elle n’aime pas. Au cours d'une réception au Grand Hôtel d'Arezzo, il parvient à enlever sa belle et ils se marient. De cette union naît un enfant, Giosuè. Cinq ans plus tard, en 1943, deux policiers viennent dans sa librairie arrêter Guido et son fils Giosuè qui vont être déportés dans un camp de concentration allemand. Dora, qui n'est pas juive, exige de les accompagner, mais elle est séparée de son mari. Guido fait alors croire à l’enfant que les activités du camp allemand sont celles d’un jeu dont l’objectif serait de gagner un char d'assaut ! Bien sûr, le camp de concentration tel que présenté dans le film ne correspond pas exactement à un « vrai camp ». On est plutôt ici dans le conte, la fable philosophique. L’essentiel n’est d’ailleurs pas dans la reproduction de la réalité, mais de rendre sensible cette réalité.

 

« Il ne faut rien y chercher de réaliste. Il n’y a rien de plus puissant et de plus terrible que d’évoquer la terreur. Comme dit Edgar Poe, si, parvenu au bord du précipice, on ne regarde pas, l’horreur est incommensurable. Si on la montre, elle devient telle qu’on la montre » [1].

 

Roberto Benigni utilise pour décor du film plusieurs des lieux de la ville d’Arezzo. Le spectateur reconnaîtra la Piazza Grande avec les loges de Vasari ainsi que la place de la cathédrale.

 

Il est né dans le hameau de Misericordia à Castiglion Fiorentino, au sud d’Arezzo. C’est une jolie petite ville plantée sur les premiers contreforts. Commune libre au XIIe siècle, Castiglione subit jusqu'à la Renaissance, les guerres incessantes entre les grandes cités voisines. Après la bataille de Campaldino (1289) entre Guelfes florentins et Gibelins arétins [2], la ville passa sous le contrôle de Florence. En 1303, elle est de nouveau conquise par Arezzo et Sienne et se nomme Castiglione Aretino. Elle retourne brièvement dans le domaine florentin de 1336 à 1344, date à laquelle elle fut conquise par Pérouse et renommée Castiglione Perugino. En 1369, la population se rebelle contre Pérouse et se place sous la protection des Etats pontificaux. En 1384, la ville repasse sous le contrôle de Florence et est renommée Castiglion Fiorentino. Pendant la guerre entre Sienne et Florence au XVIe siècle, Castiglione tombe entre les mains de Piero Strozzi, condottiere florentin au service du roi de France. Puis, aux Médicis succèdent en 1765 les Lorena (maison de Habsbourg-Lorraine de Toscane) qui réclament le Val di Chiana. De cette histoire agitée, Castiglion Fiorentino a conservé ses remparts, de petits palais Renaissance, une jolie placette ornée par des loges de Vasari et un château-fort à son sommet. Sur la place des loges, une plaque située sur la mairie rappelle le souvenir du référendum en Toscane des 11 et 12 mars 1860 sur l’unification de l’Italie avec 366 751 bulletins « oui » sur 386 445 votants

 

Pour profiter du fait que la vie est belle rien de tel qu’une soirée au restaurant, par exemple à « Il Cervo », situé à Arezzo au n°38 de la via Cavour, non loin de l’église San Francesco. Sa devanture est celle d’une antique pharmacie et le rez-de-chaussée est occupé par le traiteur. Le restaurant, lui, se trouve à l'étage. L’accueil est simple mais chaleureux, le décor sans affèterie, le service efficace et les plats frais et délicieux. En sus, une fois n’est pas coutume dans ce blog qui refuse toute publicité, je me permets le conseil d’une excellente adresse pour la location d’un bel appartement, dans une villa récente des environs d’Arezzo, avec piscine, une vue magnifique sur vallée et collines toscanes, et surtout un accueil d’une très grande gentillesse [3].

 


[1] Entretien avec Roberto Benigni.

[2] Guelfes partisans de la papauté et Gibelins partisans de l’empereur.

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 201