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Notes d'Itinérances
15 mars 2017

Grèce antique (9/18). Il y a bien d’autres choses intéressantes à Némée en dehors des lions !

Les vins Agiorgitiko – Le site antique – Retour sur la question de la voûte en berceau

 

 

Depuis l’affaire du lion, on n’entend plus parler de la région de Némée sinon pour en vanter ses vins Agiorgitiko, « giboyeux, longilignes, aux tanins élégants et fondu », à gouter avec modération toutefois. Selon la tradition, le vin de Némée serait issu du sang du fameux lion ! Laissons aux vapeurs d’alcool la responsabilité de pareilles affirmations qui n’enlèvent toutefois rien aux plaisirs de la dégustation des nectars locaux !

 

« La gamme des vins de Neméa Agiorgitiko inclut des vins rouges de trois types : rouge sec, rouge demi doux et rouge doux, tous riches et faciles à boire. Les vins rouges secs tranquilles Nemea-Agiorgitiko accompagnent parfaitement tout type de viande grillée, du porc à l’agneau, mais il ne faudrait pas manquer non plus l’occasion de les goûter également avec des saucisses et de la volaille. Et pour accompagner vos plats du fromage, ouvrez une bouteille d’un vin rouge Nemea-Agiorgitiko de style plus léger. A votre santé ! » [1]

 

A dire vrai, la région de Némée offre un site des plus riants, avec un ciel lumineux, de hautes collines couvertes à leurs pieds de rangées de vignes, des maisons coquettes. Némée est une région où la vendange se fait encore à la main dans une campagne parsemée de caves artisanales, pour la plupart des entreprises familiales de producteurs.

 

Enfin, ce qui ne gâte rien, Némée possède des ruines antiques, certes modestes, mais intéressantes. C’est que Némée était aussi un lieu où se déroulaient des jeux tous les quatre ans, les jeux néméens. Jeux isthmiques à Corinthe, jeux néméens à Némée, jeux pythiques à Delphes et jeux olympiques à Olympie. Mais ces Grecs faisaient donc des jeux sportifs chaque année !

 

Opheltes (ou Archemoros) était le fils de Némée, roi de Lycurgue, et de la reine Eurydice. Pour assurer la santé et le bonheur de son fils, l'oracle de Delphes avait ordonné que l'enfant ne touche jamais le sol jusqu'à ce qu'il ait appris à marcher. Drôle de conseil ! Les paroles de l’oracle avaient-elles été bien interprétées ? Il arriva ce qui devait arriver, un jour, sa nourrice ayant rencontré sept généraux marchant contre Thèbes qui lui demandaient de leur montrer la source la plus proche, déposa Opheltes sur un lit de céleri sauvage. Le serpent qui gardait la source en profita pour étrangler Opheltes. Les sept généraux décidèrent alors d’organiser des jeux pour honorer sa mémoire. Conclusion : le site de Némée possède des installations sportives à l’image de celles d’Olympie avec stade, vestiaire, sanctuaire de Zeus, hôtellerie et thermes.

 

La piste du stade est bordée d’un talus sur lequel se pressaient les spectateurs et dans lequel, côté Ouest, est creusée une galerie qui, une trentaine de mètres plus loin, derrière cette butte naturelle, débouche sur un petit bâtiment, un vestiaire à l’usage des athlètes. Cette galerie est tout à fait intéressante à plus d’un titre. D’abord elle montre, comme à Olympie, que les athlètes antiques, comme nos athlètes modernes, arrivaient dans le stade par l’intermédiaire d’un tunnel, passant ainsi de l’ombre à la lumière, du recueillement à l’action, de la discrétion à la renommée ! De plus, dans cette galerie, sur ses murs, ont été retrouvés des graffiti antiques émouvants vantant les victoires ou la beauté de tel ou tel athlète. Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses intérêts, cette galerie montre que les Grecs connaissaient et utilisaient la voûte en berceau !

 

Mais alors, si les Grecs connaissaient la voûte en berceau pourquoi ne l’utilisaient-ils pas dans leurs monuments comme les Romains pour ériger des temples ou construire des théâtres ? La voûte serait née au Proche-Orient au IIe millénaire mais il semble que les Grecs n'en ont pas généralisé l'emploi car leurs architectes ne maitrisaient pas le problème des poussées latérales de la voûte sur les piédroits [2], ils n’employaient que des constructions à poussées verticales avec colonnes et linteaux [3]. En conséquence, ils ont réduit l'emploi de la voûte aux édifices qui ne posaient pas de problème de poussées latérales, à savoir les constructions souterraines dans lesquelles ces poussées sont contrecarrées par de grandes masses de terre.

 


[1] Le Petitjournal.com – Le média des Français et francophones à l’étranger. 26 novembre 2013. 

[2] Le piédroit est la partie latérale d’une ouverture, ou le mur vertical supportant une voute.

[3] Le linteau est une pierre horizontale qui sert à soutenir les matériaux du mur au-dessus d'une porte ou d'une fenêtre.

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