Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
7 mai 2022

Borgo - Au pied du Vatican (10/16). Le Vatican - Le palais apostolique et la Scala Regia.

Le palais et son entrée monumentale

 

 

 

En s’approchant de la basilique, les hauts murs du palais apostolique (palais de Sixte Quint), à droite, dominent la place. Ils abritent les appartements du pape d’où, tous les dimanches, celui-ci apparait au troisième étage pour la récitation de l’Angélus et donner sa bénédiction aux pèlerins.

 

La résidence papale était initialement située dans le palais du Latran, la basilique San Giovanni in Laterano étant la première église et la cathédrale de Rome. Au Ve siècle, le pape Quintus Aurelius Symmaque fit construire un palais pontifical à côté de la basilique constantinienne de Saint-Pierre laquelle devint une résidence alternative au palais du Latran. 

 

Dans une Rome déchirée par les guerres entre factions rivales, Eugène III di Montemagno (1145 / 1153), après avoir dû quitter Rome et se réfugier en France, fit fortifier le palais dont il subsiste une tour à l'angle de la cour del Papagallo. A l’occasion de leur retour à Rome, après le premier intermède de la papauté en Avignon (1309 / 1377), les papes s’installent d’abord à Santa Maria  Maggiore, le palais du Latran ayant subi deux incendies, en 1307 et 1361, et n’étant plus habitable. Le pape Nicolas V Parentucelli (1447 / 1455) fait restaurer complètement l'ancien palais-forteresse d'Eugène III pour y édifier un nouveau bâtiment, le Palais du Vatican actuel. 

 

De fait, aujourd’hui, il s’agit moins d’un palais que d’une série de constructions monumentales, désordonnées, ajoutées les unes aux autres au fil de époques, s’interpénétrant et se superposant autour d’une vingtaine de cours intérieures comprenant mille quatre cents salles occupées majoritairement par les musées du Vatican.

 

L’entrée principale du Palais apostolique est située à l'extrémité du bâtiment qui relie, à droite, la basilique Saint-Pierre et la colonnade de la place Saint-Pierre (Portone di Bronzo - Porte de Bronze). Le corridor, qui longe la place Saint-Pierre, conduit au vestibule de la Scala Regia (l'escalier royal), œuvre du Bernin. 

 

Avec la Scala Regia (1664 / 1666), Le Bernin n’hésita pas à reprendre l’idée d’une réalisation architecturale de Borromini : la perspective du palais Spada (1660). Seuls quelques « élus » ont la possibilité d’admirer ce lieu : ceux qui possèdent le « privilège » d’être reçus par le pape ; les autres ne peuvent qu’entrevoir, de très loin, l’entrée du palais pontifical. Cet escalier est traité en trompe-l’œil car la surface dont disposait le Bernin était réduite, irrégulière et en biais, mais elle devait néanmoins donner au visiteur l’illusion d’une très grande solennité. 

 

Comme au palais Spada, mais cette fois-ci à une beaucoup plus grande échelle, les colonnes et la voûte diminuent insensiblement de taille au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’escalier afin d’exagérer l’effet de perspective. Celui-ci est également accru par le rythme des colonnes qui encadrent l’escalier, lesquelles sont de plus en plus rapprochées les unes des autres. Enfin, le fond de l’escalier, comme avec le jardinet du palais Spada, est largement éclairé pour accroître l’effet de profondeur (voir dessin et coupe).

 

Au pied de l'escalier, est placée une statue équestre de l'empereur romain Constantin (Le Bernin, 1663 / 1670) à la bataille du Ponte Milvius, entre les troupes de Constantin et de Maxence dans une de ces guerres de succession pour l’accès au trône des Césars. A la veille de l’engagement, dans la nuit du 27 octobre 326, Constantin aurait eu une vision avec l’apparition d’une croix accompagnée d’une voix lui disant (en grec) « Par ce signe, tu vaincras ». Il aurait alors fait apposer une croix sur les boucliers de ses légionnaires et remporté le combat. Le style de la statue n’est pas sans rappeler celle que Le Bernin exécuta pour représenter Louis XIV : un cheval cabré, tourné vers la droite. Mais évidemment, si la pose du cavalier Louis XIV évoque l’impétuosité et la détermination, bras gauche tenant les rennes, bras droit ouvert avec le bâton de commandement, regard horizontal, celle de Constantin souligne la révélation et l’étonnement, bras repliés, mains ouvertes, visage tourné vers le ciel. Dans les deux cas, la pose a pour objectif de figer un instant dans une action dynamique. C’est d’ailleurs ce qui avait si fort déplu à Louis XIV et qui avait abouti à remiser sa statue au fin fond du parc de Versailles ! Pas assez de solennité et de majesté !

 

Liste des promenades dans Rome et liste des promenades dans le rione de Borgo.

Télécharger le doTélécharger le document intégral

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 365