Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
1 octobre 2019

Chine - Les surprises d'un touriste (16/25). Q comme QR code.

La dématérialisation des échanges

 

 

Le marché aux poissons de Xiamen, très traditionnel en apparence, comprend de multiples petites échoppes avec leurs étals sur lesquels sont présentés les différentes espèces de poissons proposées aux clients, mais aussi des bacs dans lesquels l’eau est filtrée et oxygénée pour des poissons, des crustacés ou des coquillages vendus vivants. Chaque vendeur, même le plus modeste, même itinérant, affiche à côté ou au-dessus de son comptoir un petit panneau reproduisant son code informatique (QR code) et les acheteurs effectuent le plus souvent leurs paiements avec un smartphone en scannant le code affiché.

 

Le code QR est un code-barres en deux dimensions (2D) constitué de modules noirs disposés dans un carré à fond blanc généralement utilisé en Europe pour transmettre des informations. Lisible par les smartphones et les téléphones mobiles équipés en Chine d'une application de lecture particulière (WeChat Pay ou AliPay), s’ils permettent aussi de transmettre des informations, ils effectuent également des paiements.

 

Le code QR est placardé dans tous les endroits où peut s’effectuer une transaction commerciale : à la caisse des supermarchés, au comptoir des plus grands magasins de luxe comme sur la devanture des petits vendeurs du marché aux poissons de Xiamen. Pour payer, rien de plus simple : à partir de l’application de votre smartphone, il suffit de scanner le code QR du magasin et de taper la somme due. Ou, autre possibilité, afficher votre propre code QR sur votre smartphone et le faire scanner par le commerçant. Un contrôle par empreinte digitale ou par code secret permet de valider la transaction. Avec le code QR, on peut payer une sucrerie achetée sur le trottoir, 500 g de maquereaux acquis au marché aux poissons, une course de taxi, la location d’un vélo en libre-service, un repas au restaurant, un ticket de métro ou une bouteille d’eau dans un distributeur automatique… à condition de ne pas dépasser 500 yuans d’achats par jour (70 €).

 

Créées par les sociétés Alibaba (effectifs : 70 000 personnes) et Tencent (effectifs : 46 000 personnes), les deux géants chinois du commerce en ligne, les applications Alipay et Wechat Pay détiennent l’essentiel des parts de marché du paiement mobile sur le territoire chinois. Les titulaires d’une application Alipay utilisent en moyenne ce mode de paiement sept fois par jour. Alipay a également développé des services complémentaires dans son application : outre le paiement dans les commerces, elle permet le transfert d’argent entre particuliers, l’accès à des services administratifs comme le paiement des impôts ou la prise de rendez-vous pour une consultation médicale, et même le placement en bourse. Autre conséquence, il n’est plus besoin de se promener avec tout un lot de cartes de visites, autrefois très prisées en Orient, vous sortez votre smartphone et affichez votre code QR pour que votre interlocuteur puisse le scanner et conserver vos coordonnées.

 

En Chine, sur les dix premiers mois de 2017, le volume des transactions effectuées depuis un smartphone s’élève à 81 000 milliards de yuans (soit 10 300 milliards d’euros), contre 59 000 milliards de yuans pour l’année 2016. 78% des transactions effectuées dans le pays sont désormais réglées par smartphone [1].

 

Pour capter l’argent des touristes chinois, les commerçants européens commencent à mettre en place l’utilisation du code QR par l’intermédiaire d’une banque européenne (BNP Paribas). WeChat Pay et Alipay sont utilisables depuis 2017 dans les deux magasins parisiens du groupe Galeries Lafayette, Galeries Lafayette Haussmann et BHV Marais. Enfin, la RATP a commencé à disposer des codes QR dans toutes ses gares fréquentées par des touristes chinois. L’achat peut s’effectuer en scannant le code QR affiché par le commerçant, mais le fabricant français de terminaux de paiement Ingenico, leader du marché, a également développé des logiciels qui permettent de lire un code QR de smartphone par l’intermédiaire d’un lecteur à main de code-barres, de type « douchette » ou pistolet. 

 

Par contre, en Chine, pour les étrangers, le paiement par smartphone est moins évident. Si vous souhaitez utiliser l’application WeChat Pay ou Alipay, vous devez disposer 1/ d’une carte bancaire éditée en République populaire de Chine (les cartes de paiement internationales ne sont pas acceptées), et 2/ d’un téléphone local relié à votre carte bancaire ! Trop compliqué à mettre en place pour un séjour de 15 jours, mais nul doute que ce sera possible un jour. 

 


[1] Zhifan Liu. « A Pékin, le QR code dans les petits papiers des Chinois ». Libération.12/10/2018.

 

Liste des articles sur Chine, de Shangaï à Canton, les surprises d'un touriste

Télécharger le document intégral

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 201