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Notes d'Itinérances
20 mai 2014

Cuba, oriente (16/34). Gibara et son festival international du « cinéma pauvre ».

Un ancien port sucrier - Le « Festival International du Cinéma Pauvre »

 

 

Les exportations du sucre produit dans la région de Holguín s’effectuaient autrefois par le port de Gibara, situé à 35 kilomètres. C’était un port très prospère et très actif au long des quais duquel venaient accoster des cargos à vapeur. Le premier accosta en 1834 et donna lieu à l’organisation d’une cavalcade dans toute la ville.

 

Gibara prétend également au titre de première halte de Christophe Colomb sur l’île de Cuba, mais ne peut exhiber de preuve comme Baracoa avec sa croix vieille de 500 ans !

 

C’est aujourd’hui une petite ville tranquille, endormie, qui semble vivre de la pêche, d’une petite manufacture de cigares et un peu du tourisme, mais où n’accostent plus ni paquebots, ni cargos.

 

La petite place centrale a conservé tout son charme, dominée par la façade de l’église San Fulgencio érigée en 1850. Ses ombrages protègent une statue de fonte en mémoire de la lutte d’Indépendance. Représentée sous les traits d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien, elle brandit une torche. Pour plus de réalisme peut-être, la torche a été électrifiée et un fil électrique lui court tout au long du bras levé et dans le dos !

 

La place est entourée d’un ensemble de maisons coloniales à colonnades ou à marquises, l’une bleue aux chapiteaux et métopes peints en jaune, une autre verte aux colonnes marrons, encadrée de deux peintes en bleu aux toits rouge écarlate, d’autres encore blanches soulignées de filets bordeaux. L’église étant plus sobrement peinte en blanc avec les deux dômes de ses tours et sa coupole couleur grenat.

 

Mais chaque année, la belle endormie s’éveille avec le « Festival International du Cinéma Pauvre », sous-entendu « à petit budget » ! Cette année, aura donc lieu, du 19 au 25 avril, la huitième édition du festival, lequel sera dédié au producteur Nelson Rodríguez.

 

L'Institut Cubain de l'Art et de l'Industrie Cinématographique (ICAIC), le ministère de la Culture et les Gouvernements d'Holguín et de Gibara, soutenus par un groupe de collaborateurs nationaux et internationaux, participeront à l’organisation de la manifestation. Les œuvres lauréates étant récompensées par une aide à la production ou à la distribution. Ce sont plus de 160 œuvres qui sont présentées, de divers formats, genres, pays, styles et regards, dont plus de 70 dans la section officielle divisée en différentes catégories : fiction, documentaire, animation et art vidéo [1].

 

Il s'agit d'un cinéma militant ou de recherche, bien évidemment sans concession aux « valeurs marchandes » et « capitalistes » !

 

Il paraît que, le soir, des écrans sont installés sur la place publique, dans les rues où à la maison de la culture, pour assurer les projections. Parallèlement, se déroulent différents spectacles tous les jours : danse classique, afro-cubaine, moderne, expositions de peintures, concerts et des débats sur la distribution, la production, le financement des films, la manière d'obtenir de l'aide, ou des rencontres et échange d'expériences entre réalisateurs.

 


[1] Site du festival international de Gibara.

 

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