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Notes d'Itinérances
17 août 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (35/37). Passage au nouveau millénaire !

Mondialisation du Père Noël et du nouveau millénaire chrétien - Célébration intergalactique à Colombo !

 

 

On avait cru pouvoir échapper à la folie des fêtes du nouveau millénaire en allant très loin, en pays bouddhiste.

 

Erreur, au bout du monde comme à Montpellier ou Paris, tout nous le rappelle ! A Nuwara-Eliya, outre le père Noël et le sapin, nous avons également droit à un orchestre, avec musique de danse pour mères-grands comprenant tous les bons vieux succès occidentaux des années 30 à 50. Même le tout petit hôtel d’Embelitipiya, dispose de deux boites à musique, électroniques, débitant infiniment les airs traditionnels de Noël. Comme les deux boites sont situées chacune à une des extrémités de la salle de restaurant et que, nécessairement, elles ne sont pas synchrones, cela donne lieu à une jolie cacophonie de Noël ! A Unawatuna, pour le Jour de l’An, l’hôtel propose à ses clients un orchestre disco, « un des meilleurs de l’île » si l’on en croit l’information du gérant, et qui jouera toute la nuit pour la fête du millénaire, avec attractions et, clou de la soirée, l’élection de « Miss Millenium » ! De fait, chacun ici cherche à rappeler à ces malheureux touristes, loin de leurs maisons et de leurs familles, leur environnement familier. Nous qui cherchions le dépaysement !

 

Il n’y a plus de bout du monde.

 

Le pompon, c’est bien évidemment à Colombo que nous le connaissons. Honneur de la capitale oblige. Notre chambre est située juste derrière l’immense scène, façon « fête de L’Humanité », qui est montée sur l’esplanade qui longe la mer, le mail. La fête est donnée par la municipalité et la chaîne nationale de télévision. Des sonos tonitruantes encadrent la foule qui se presse, debout, entre des barrières métalliques. Une minute avant minuit, nous avons droit à l’égrainage des secondes, en cinghalais bien sûr ! Nous comprenons que nous sommes en l’an 2 000 au moment où la foule explose de joie et où le feu d’artifice se déclenche, embrasant la reproduction d’une fausse caravelle portugaise échouée à côté de la grande scène. Puis, une vingtaine de fusées sont tirées, espèces  de gros pétards tonitruants suivis d’un long sifflement et enfin de l’explosion du bouquet. Cela fait penser à la fête du 14 juillet d’un bourg rural de la France profonde. A Saint Bonnet-sur-Gironde, dans les années 50, le maire, aidé de ses adjoints, tirait lui-même le feu d’artifice de la fête nationale au fond du stade de foot.

 

Après le spectacle pyrotechnique est présentée l’attraction clef de la soirée : un camion grue soulève des coulisses une sorte de station orbitale, bleue métallisée, clignotante de lumières colorées, pour la déposer lentement, délicatement, sur le plateau. Faute de voir ce qui se passe sur la scène, nous le regardons à la télévision qui retransmet la fête. La capsule spatiale descend mollement dans un tonnerre de roulements de batteries et les flashs des projecteurs, doucement, tout doucement. Ca dure, ça dure, enfin elle se pose, elle s’est posée et, miracle, la porte de la capsule s’ouvre, elle aussi très lentement, lentement, toujours dans les grondements des batteries et les éclairs lumineux. La porte s’entrouvre, formant escalier, laissant entrevoir une jeune femme et un jeune homme qui saluent la foule de la main. Ils descendent enfin de leur véhicule d’attraction de manège et sont accueillis par une délégation aux accoutrements étranges. Tous sont habillés de vêtements mi-sari, mi-combinaison spatiale. Faut-il comprendre que la scène symbolise la rencontre de deux délégations interplanétaires ? Mystère. Le jeune homme s’approche du micro et déroule alors un magnifique parchemin « ancien » qu’il lit. Est-ce une déclaration de paix entre les peuples, des vœux de nouvel an ? Dans l'absence de traduction, le mystère reste insondable.

 

Après ce spectacle, nous avons droit à une fête disco qui se termine à 5 heures du matin faute de combattants. Si les musiciens continuent à jouer sur la grande scène - ils sont payés pour cela - le public lui est rentré sagement se coucher depuis longtemps, et la grande place est toute vide.

 

La même mésaventure semble s’être déroulée à l’hôtel lui-même. Pour fêter dignement le nouveau millénaire, la direction de l’hôtel avait imaginé que des orchestres joueraient pendant 24 heures, toute la nuit du réveillon et toute la journée du Jour de l’An. Des mesures exceptionnelles de sécurité avaient été prises : fermeture totale de l’hôtel dès 19 heures, érection d’une palissade devant l’hôtel et lettre du directeur à ses clients les informant de ces dispositions. Las, si le grand bal de la nuit de la Saint Sylvestre a bien attiré la bourgeoisie de Colombo et les coopérants étrangers, au matin, il n’y a plus personne, les derniers fêtards repartant au moment du petit déjeuner.

 

La grande fête « non-stop » tourne court. Ouf !

 

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