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Notes d'Itinérances
20 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (31/47). « Casa de la Trova » ou Maison de la musique.

Trova, contradanza cubana, danzon, son et changüi - Difficile de s'y retrouver !

 

 

Chaque ville possède sa « casa de la Trova », ou maison de la musique, où se réunissent les passionnés de rythmes cubains, cha-cha-cha, mambo, charanga et autres rumba.

 

La « Trova » est un modèle espagnol de ballade qui a donné naissance, vers 1850, à un mouvement de chanteurs interprètes, les « Trovadores » (troubadours), chantant à une ou deux voix. Ce mouvement était influencé par les chansons populaires mais aussi la musique hispanique et française : romances espagnoles, flamencos et quadrilles.

 

La musique cubaine apparaît au milieu du XIXe siècle avec la « contradanza cubana » et son dérivé le « danzon », des danses à figures issues des danses de salon françaises et de la contredanse. C'est dans cet environnement que se développe le « son », aux origines duquel sont associés des rythmes bantous utilisés dans les fêtes paysannes, le « Changüi ». Celui-ci était alors joué avec des instruments élémentaires : le « tres » (guitare rudimentaire taillée dans un cageot de morue avec trois paires de cordes !), la « marimbula » (des lamelles de métal sur une caisse de résonance type boite de cigares), les maracas et un « guiro » (calebasse évidée sur laquelle sont creusées des stries).

 

Le « son » est joué généralement par trois musiciens, un tres, des gombos et un guiro, il est basé sur un rythme à quatre temps. La rumba fait son apparition au XIXe. Dans les années 30, naissent le mambo puis la conga, danse de rue pratiquée à Santiago. Le cha-cha-cha apparait en 1954 et la salsa au début des années 70.

 

La nuit, le centre de Trinidad devient le domaine de la musique, dans les cafés, les restaurants, les « Maisons de la Musique », les discothèques, les clubs. L’un d’entre eux s’est installé dans les ruines du théâtre Brunet où il mêle musique et représentation du Vaudou, avec la lutte entre Oggún, le dieu forgeron, et Shangó, le señor de la guerre. Sur la droite de la Iglesia Parroquial, en retrait, en haut d’un escalier aux très larges marches, est situé un café en plein air qui, chaque soir, devient une discothèque particulièrement encombrée. Il faut bien avouer que la très grande majorité des auditeurs de ces différents spectacles sont des touristes. Ce qui n’exclue pas d’y écouter des groupes intéressants même s’ils ont parfois une propension à exagérer soit sur les décibels, soit sur le « chan-chan », ou les deux !

 

Il suffit toutefois de s’éloigner un peu de la place, pour retrouver des rues calmes, peu éclairées, aux pavés inégaux, avec les habitants qui prennent le frais sous les vérandas et les auvents, ou qui regardent la télé, toutes fenêtres ouvertes pour faire entrer l’air frais.

 

Si les musiciens sont très nombreux, très présents, ils ont tendance à faire plaisir aux touristes en jouant à satiété du « Compay segundo ». Il faut bien vivre !

 

Mais il n’est pas rare non plus de trouver des groupes originaux. A l’occasion de la visite de la vallée de San Luis, la vallée« des moulins à sucre » (« valle de los ingenios »), au Nord-est de Trinidad, un groupe tout à fait intéressant se produit dans la « finca Iznaga », une belle maison coloniale aux façades ocre, aux plafonds blancs et aux puertas ventanas bleues. Si leur technique du chant n’est pas parfaite, du moins leurs compositions sont très originales.

 

Liste des articles sur Cuba Ouest.

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