Cuba, oriente (18/34). Gustav, Ike, Paloma et Katrina... et rôle des autorités nationales.

Des cyclones dévastateurs - Aux dégâts limités grâce à la gestion des autorités nationales - L'exemple n'est pas flatteur pour les USA

L’automne 2008 aura été terrible pour Cuba, avec son cortège de cyclones, de raz de marée et de tempêtes tropicales. Si la saison des ouragans est traditionnelle dans cette région des Caraïbes celle de 2008 aura été la pire de ces dernières années. Les ouragans les plus violents ont été Gustav (fin août), Ike (début septembre) et Paloma (novembre).

Les dégâts matériels ont été très importants. Près de 125 000 logements avaient été partiellement ou totalement détruits par l’ouragan Gustav. Ike en a endommagé 323 800. 70 000 habitations seraient totalement à reconstruire.

Lors du passage de Ike, environ 2,6 millions de personnes, soit 20% de la population cubaine, ont été évacuées vers des abris provisoires dans des régions plus élevées et éloignées des côtes. En effet, Ike est passé pratiquement sur tout le pays, dans toute sa longueur, entre le 8 et le 9 septembre, une semaine après l’ouragan Gustav qui avait affecté plutôt l’Ouest. Des vents de 100 km/h et des précipitations de 200 à 400 mm se sont abattus sur le pays. Le 10 septembre, alors que Ike s’éloignait de Cuba, des pluies abondantes sont encore tombées sur l’île, accroissant les inondations et les dommages causés auparavant.

La province de Camaguey a été la plus touchée par le cyclone avec des vents qui ont soufflé jusqu’à 195 km/h en rafale. Au total, 4 500 poteaux électriques ont été abattus, 530 transformateurs et 5 000 réverbères endommagés, 55 700 hectares de différentes cultures (tubercules et canne à sucre), ont été perdus, 3 414 cases de tabac ont été détruites, 1 590 endommagées, et plus de 800 tonnes de tabac ont été perdues. Plus de 180 000 hectares de forêts ont été endommagés.

A Baracoa toutes les maisons avaient perdu leurs toitures qui gisaient éparses dans les rues, à Gibara la pêcherie était totalement détruite.

Deux ans plus tard, aucune trace visible ! Pas plus à Baracoa qu’à Gibara ! Les rues ont été déblayées, l’électricité est distribuée, les maisons ont retrouvé leurs toitures, les murs ont été redressés et repeints. Le fait est d’autant plus remarquable que La Nouvelle-Orléans, ville de la première puissance mondiale, est toujours marquée par l’ouragan de 2005 ! Certes, si Baracoa n’est qu’une toute petite ville, Cuba ne possède pas néanmoins la richesse des Etats-Unis !

Malgré ces destructions et des besoins humanitaires immenses, notamment alimentaires, l’Administration du Président Bush a refusé de lever le blocus que les États-Unis imposent à Cuba depuis 46 années. Condoleezza Rice a même déclaré à la presse, avec cynisme : « Je ne crois pas que, dans les circonstances présentes, le moment soit venu de lever l’embargo »

.

A la décharge de l’administration Busch, il faut bien reconnaître que celle-ci n’avait pas été plus attentive aux malheurs de la population de la Nouvelle-Orléans ! Non seulement, le Président et son administration avaient été particulièrement incompétents dans la gestion prévisionnelle de l’Ouragan Katrina et parfaitement absents au cours de l’évènement, mais ils avaient aussi été monstrueusement indifférents aux conséquences des destructions sur la vie de ses habitants. La Nouvelle-Orléans ne s'est d'ailleurs pas encore totalement relevée de l'incurie de l'administration Busch pour gérer la crise.

Liste des articles sur Cuba Oriente.

Télécharger le document intégral