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Notes d'Itinérances
21 juillet 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (8/37). Hindouisme et bouddhisme, des religions (à priori !) tolérantes.

Tolérance et recherche du divin

 

 

15% des Sri-lankais sont hindouistes, alors que 70% sont bouddhistes, mais l’hindouisme imprègne totalement les cultures indienne et cinghalaise qui en sont issues, y compris dans le bouddhisme. Les dieux anciens de l’Inde interviennent à de nombreuses reprises dans la vie même de Bouddha, lequel respecte  l’ensemble des divinités védiques et les croyances religieuses. La pensée hindouiste s’est constituée pendant une très longue période. Les premiers textes védiques datent de 1 500 ans avant notre ère, les grands poèmes épiques du Râmâyana et du Mâhâbarata ont commencé à prendre forme vers le Ve siècle avant notre ère.

 

Un des principes de base de l’hindouisme est que la vérité n’est pas une et qu’en conséquence, elle n’est jamais accessible en totalité à l’esprit humain qui ne peut en découvrir que des aspects particuliers. La réalité transcendante, que l’on peut appeler « Dieu », ne peut être totalement saisie, ni comprise, car nos facultés humaines sont insuffisantes et trop imparfaites pour la connaître.

 

Néanmoins, plus les humains multiplieront les approches de cette réalité divine, plus nous pouvons espérer avoir des aperçus du divin. Pour illustrer cette démarche, les textes hindouistes prennent fréquemment l’exemple des approches qu’il nous faut faire pour pouvoir apprécier et décrire une statue. Si nous regardons une statue sous un seul angle, nous en avons bien évidemment qu’une vue très partielle, il nous faut varier les angles d’observation, avec des visions différentes, voire contradictoires, de la statue pour pouvoir nous en construire une image générale d’ensemble. La démarche doit être de même vis-à-vis du divin, plus nous pouvons avoir d’aperçus distincts du divin, à travers des chemins nécessairement variés, plus nous pressentons d’aspects différents du divin. Plus nous voyons de dieux au-delà des formes apparentes de l’univers, plus nous avons de chances de commencer à nous former une idée de ce que peut être, ou plutôt ne pas être, le divin.

 

Les méthodes qui permettent à chacun de se réaliser pleinement, individuellement et socialement, sont donc extrêmement variables et ne peuvent être « dogmatisées ». En conséquence, la pensée hindouiste est fondamentalement tolérante puisque chacun doit chercher ses propres méthodes pour approcher le divin. Bien que non-croyant, ces différents éléments de la pensée hindouiste, la nécessaire multiplication des approches et la tolérance, me séduisent car ils s’appliquent également  à une vision matérialiste du monde et de la connaissance que nous pouvons en avoir.

 

En application de l’affirmation de la nécessaire multiplication des approches du divin, chaque individu peut se choisir un dieu préféré, celui dont il se sent le plus proche dans sa démarche de compréhension du divin. Même si chacun peut avoir son dieu « préféré », l’Hindou admet que les autres dieux soient équivalents parce qu’ils sont aussi nécessairement la manifestation particulière des forces divines. Les dieux des autres hommes ne sont que des aspects différents du dieu qu’il adore lui-même. Cette vision induit qu’au cours de sa vie, l’Hindou, en fonction de son développement spirituel, peut changer de dieu et en adorer un autre, changer de temples, de rituels, car la vérité est toujours relative, contradictoire.

 

D’ailleurs, au cours de l’histoire de l’hindouisme, certains dieux sont apparus, se sont affirmés, puis ont eu moins d’importance, comme Indra par exemple, puis Brahmâ, ou ont disparu, ou ont changé de nature. Ces évolutions ne correspondent toutefois pas à un changement de religion, seulement à une façon de représenter le divin qui correspond mieux à une époque, à une civilisation qu’à une autre. Les mots et les formes pour désigner les dieux peuvent changer, et même évoluent nécessairement avec les civilisations, mais les principes qu’ils représentent sont eux universels Si les mots et les formes changent, c’est qu’ils ne sont que des approximations de la réalité du divin qui est inconnaissable dans sa totalité à l’esprit humain.

 

Les dieux seraient au nombre de trente-trois mille trois cent trente-trois. Le « dieu-roi » est Indra, le dieu du tonnerre, le Combattant infatigable dont le rôle est d’abord de maintenir l’ordre cosmique en éliminant par la violence ses adversaires.

 

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