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Notes d'Itinérances
16 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (12/24). Des calendriers très performants.

La fin du monde en 2012 ? - Les cycles courts, longs et très longs...

 

 

Actuellement, le net bruisse de mille messages sur le calendrier maya, c’est que, excusez du peu, les Mayas auraient prédit la fin du monde pour le 21 ou 23 décembre 2012 ! Il n’était donc que temps d’aller visiter les cités mayas pour s’assurer de la réalité de la chose et s’y préparer ! Essayons d’être un peu sérieux et de savoir comment les Mayas pouvaient nous prédire notre fin prochaine ?

 

Comme nous l’avons vu avec l’écriture, les Mayas n’étaient pas nécessairement des gens simples. Cela se confirme aussi au niveau du calendrier [1], car ils n’en utilisaient pas moins de trois simultanément ! Le premier, le plus important, à caractère religieux, dénommé « tzolk’in », était composé d’une « année » de vingt mois [2] de 13 jours, soit 260 jours. Le second, à caractère civil et agricole, dénommé « haab’ » comportait dix-huit mois de vingt jours, plus cinq ou six jours additionnels qui permettaient de se caler sur l’année solaire.

 

La révolution de la Terre autour du soleil étant un peu plus longue que 365 jours (très précisément = 365,242201), il faut rajouter un jour tous les quatre ans (année bissextile) mais ne pas en rajouter les années bissextile se terminant par 00 pour éviter les décalages et qu’au bout de quelques millénaires on ne fête noël en plein été et le 14 juillet sous les frimas de l’hiver. Les calculs des Mayas sur la durée de la révolution terrestre étaient suffisamment précis pour qu’ils prévoient quand il fallait ajouter 5 ou 6 jours additionnels. Avec ces modifications prévues et planifiées, l’année aztèque était de 365,2423 jours, alors que le calendrier grégorien aboutit à une durée de 364,2425. Le calendrier « haab’ » était donc plus précis que notre actuel calendrier !

 

Les deux calendriers se synchronisent toutes les 52 années solaires, soit tous les 18 980 jours, ce qui pourrait donner un système de référence semblable à nos siècles. Sur les stèles à la gloire des rois, les évènements du règne sont donnés en utilisant les deux systèmes simultanément permettant ainsi de les situer très précisément à la fois dans l’année religieuse et dans l’année solaire.

 

En sus, ils utilisaient un troisième calendrier pour les comptes longs. Celui-ci comportait cinq unités emboitées : le k'in (un jour), le winal (période de 20 jours), le tun (18 winal x 20, soit une période de 360 jours pour correspondre à peu près à l’année solaire), le k'atun (7 200 jours, soit 20 tun) et le bak'tun (144 000 jours ou 20 k'atun). Les Mayas semblaient penser que les divinités refaisaient plus ou moins régulièrement les hommes dans diverses matières (bois, maïs…) et qu’ils réorganisaient périodiquement les forces du cosmos. La n-ième création était prévue pour durer 13 bak’tun, soit 260 k’atun ou 5 200 tun ou 1 872 000 jours solaires, soit environ 5 125 ans. Les Mayas possédaient donc une année 0.0.0.0.0 pour leurs comptes longs, une année mythique bien sûr.

 

Mais quelle correspondance faire entre le calendrier maya et le nôtre ? D’autant que la civilisation maya ayant disparu avant l’arrivée des Espagnols, il est devenu impossible de comparer les deux calendriers. Curieusement la question, pourtant fondamentale, est rarement posée dans tous les blogs ou sites prophétiques.

 

Heureusement, les Aztèques utilisaient le même calendrier que les Mayas et ils ont connu un évènement dramatique, commun avec les Espagnols : la chute de Tenochtitlan (la capitale de l’empire aztèque sur le site actuel de Mexico) le 13 août 1521 ou le 1-coatl d'une année 3-calli du calendrier aztèque. Les archéologues en ont alors déduit que la date 0.0.0.0.0 du calendrier maya correspondrait au 11 ou 13 août 3 114 av. J.-C du calendrier grégorien. En conséquence, si les archéologues ne se sont pas trompés dans leurs calculs, le 21 ou 23 décembre 2012, nous devrions rentrer dans un nouveau cycle long du calendrier maya. Comme les Dieux refont les hommes en des matières différentes, nous pouvons faire l’hypothèse que nous nous acheminons vers le cycle de « l’homme papier-monnaie »… à moins que nous ne soyons aussi totalement dématérialisés et que nous ne devenions « l’homme monnaie-électronique » ?

 


[1] Musée du Quai Branly. « Mayas, de l’aube au crépuscule ». Catalogue de l’exposition 21/06 – 02/10/2011.

Stéphane Foucart. « La fin du monde aura bien lieu, mais pas tout de suite ». Le Monde. 31/01/2012.

[2] Le système numérique maya est vingésimal (à base 20) correspondant aux dix doigts des mains et des dix doigts des pieds.

 

Liste des articles sur les Mayas

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