Petit abécédaire de la RDA (9/34). E comme Education.

10 août 2013

Petit abécédaire de la RDA (9/34). E comme Education.

Une même école pour les enfants de 6 à 16 ans - Une éducation liée au milieu productif - Un tutorat très actif

« L’école de dix classes est obligatoire pour tous les enfants et constitue un droit. L’école générale donne une solide instruction et jette ainsi les bases de l’épanouissement de l’individu. L’éducation intègre les derniers acquis des sciences. La formation générale comprend la langue maternelle, les mathématiques et les sciences exactes, les langues étrangères vivantes, la littérature, l’éducation artistique et la culture physique » [1].

En avril 77, nous effectuons un voyage d’étude spécifiquement sur les réalisations de la R.D.A dans le domaine de l’éducation, à Parchim, dans le Nord du pays. Le voyage comprend la visite d’écoles maternelles, des primaire et secondaire court, regroupées ici dans l’école de 10 classes, de lycées, mais aussi de crèches et d’établissements pour handicapés. L’école primaire que nous visitons, nous surprend par sa situation : en plein milieu d’un quartier H.L.M, entourée des quatre côtés par les hautes barres des immeubles, comme si l’on avait voulu que les parents puissent observer, de la fenêtre de leur appartement, leurs enfants pendant leurs études ou leurs jeux dans la cour de récréation. Ce serait d’autant plus facile qu’il n’y a pas un arbre de planté dans ce vaste espace plutôt triste. Notre second motif d’étonnement, c’est de voir mêlés des enfants de 6 et de 16 ans, des tout-petits et des adolescents. Les enseignants à qui nous en faisons part sont eux-mêmes surpris de notre remarque, cela ne semble pas leur poser problème.

Sinon, cette école ressemblerait presque à n’importe quelle école de chez nous. Les élèves sont gentils, proprets, bien peignés, lèvent le doigt bien sagement pour prendre la parole. Seule différence, quelques-uns uns portent l’habit des « Pionniers de Thaelmann » : chemise ou corsage blanc et pantalon ou jupe bleu marine, et le foulard bleu autour du cou.

Autant que je puisse en juger, le niveau du cours semble plutôt élevé. Chaque matin, les élèves participent à la cérémonie de la levée des couleurs, les pionniers faisant le salut, bras levé, plié, mais sans que la main touche le front, une espèce de croisement hybride entre le salut hitlérien et le salut militaire. Avec notre vieux fond antimilitariste, cela met mal à l’aise !

Au sein de l’école polytechnique de 10 ans, si tous les élèves participent à des activités dans des ateliers de travaux manuels, les plus âgés travaillent carrément dans des entreprises une demi-journée par semaine. Nous visitons ainsi une petite usine de la région dans laquelle les tracteurs anciens sont entièrement démontés, les pièces récupérées, ré-usinées ou changées selon leur état, puis l’ensemble est remonté pour faire un tracteur tout neuf. Dans les ateliers de l’usine, des élèves participent aux différents travaux, tour, fraisage... Cela devrait leur permettre d’apprendre à connaître ce qu’est la vie active à l’inverse de notre enseignement qui fait tout ce qu’il peut pour couper l’école de la production.

L’appui aux élèves, en dehors de la classe, est également très organisé. Chaque élève reçoit l’aide d’un élève plus âgé comme tuteur. En outre, pour les élèves en difficulté, les professeurs sont tenus d’aller visiter l’élève dans sa famille, en s’appuyant sur le conseil des parents qui peut faire des démarches vis à vis de l’enfant et de ses parents.

En les habituant à se passer de lumière, elle les oblige
à envoyer tout leur vert dans leurs couronnes.
L’aptitude
à respirer par tous ses rameaux,
le talent
d’avoir simplement des branches pour le plaisir
s’étiolent.
Elle filtre l’eau, pour prévenir
une soif sans discernement.
Elle laisse grandir les arbres
cime contre cime ;
aucun ne peut voir plus que l’autre,
au vent ils disent tous la même chose.
Bois. [2].