Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
18 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (23/47). Une ville fondée par un Bordelais, Cienfuegos.

Une première exploration en 1494 - Puis une fondation de la ville en 1818 et un nom donné en hommage à son premier gouverneur

 

 

La baie de Jagua - terme qui voudrait dire « beauté » dans la langue des indiens autochtones - où se niche la ville de Cienfuegos a été explorée pour la première fois par Christophe Colomb en 1494 lors de sa seconde expédition vers les Amériques.

 

Malgré sa situation privilégiée sur la mer des Caraïbes et sa protection aisée vis à vis des pirates, cette zone est restée quasiment inhabitée jusqu'au début du XIXe siècle. C’est à un bordelais, Louis de Clouet, que revient le mérite de fonder la ville en 1818 avec une quarantaine de colons français.

 

Ils furent rejoints par d'autres Français venus de Louisiane suite à la vente de cette province et d’une grande partie des territoires à l’ouest du Mississipi par la France aux Etats-Unis en 1803. Louis de Clouet baptisa la nouvelle ville : « Fernandina de Jagua ». Deux ans plus tard la ville fut presque totalement détruite par un ouragan, mais immédiatement reconstruite par les colons.

 

Elle devait changer de nom, non pas en hommage à Camilo Cienfuegos l’un des trois commandants de la révolution cubaine de 1959 avec Fidel et Raoul Castro, mais dès 1832 en hommage à José Cienfuegos qui fut son premier gouverneur !

 

Comme de nombreuses villes coloniales ou militaires, Cienfuegos présente un plan en damier au fond d’une baie très profonde qui abrite un port aux eaux particulièrement tranquilles où transitent sucre et pétrole.

 

« Ce port doit être un des plus calmes du monde. On n’y voit que la rue rose et jaune, quelques cantinas et la grande cheminée d’une raffinerie de sucre… »[1].

 

Son « Prado », de quatre kilomètres, au long de la baie, est l’un des plus long paseo de Cuba. Il traverse la ville par la calle Bolivar, longeant le cœur de la cité.

 

Les rues du centre, très animées, débouchent sur une magnifique place rectangulaire, dénommée inévitablement « Parque José Marti ». C’est une petite merveille de composition architecturale néo coloniale. Imaginez donc un petit parc rectangulaire, avec grands arbres, palmiers élancés, arbustes, massifs de fleurs, allées serpentantes, bancs de bois peints en bleu, réverbères 1900, fontaine, porte monumentale dédiées par les travailleurs de Cienfuegos en 1902 à la gloire de la république cubaine, bustes d’un grand homme et statues diverses.

 

Ajoutez-y un kiosque à musique rose et blanc, façon petit temple antique, rond à colonnes ioniques surmontées d’une demi coupole, et entourez le tout de monuments néoclassiques : le collège San Lorenzo, gris et blanc, précédé d’un attique monumental, le palais du gouverneur, également gris et blanc, mais surmonté d’une coupole inspirée du duomo de Florence, le palais Ferrer, une pièce montée délicieusement bleue nappée de crème chantilly. Enfin, pour compléter l’ensemble quelques riches maisons coloniales à colonnades. Placez derrière tout cela la toile d’un vaste ciel bleu, saupoudrez d’un soleil éclatant…

 

N’est-ce pas magnifique ?

 


[1] Graham Greene. « Notre agent à La Havane ». 1965.

 

Liste des articles sur Cuba Ouest.

Télécharger le document intégral

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 616