Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
18 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (24/47). Philanthrope ou homme d’affaire peu scrupuleux ?

Thomas Terry, un curieux personnage - Un théâtre d'importance

 

 

Toujours sur la place José Marti, il faut visiter le Théâtre Tomas Terry !

Tomas Terry, d’origine vénézuélienne, créa sa fortune à partir de la traite des Noirs. Il aurait débuté sa carrière d’homme d’affaire en rachetant des esclaves malades pour 10.000 $, ce qui devait malgré tout être une belle somme pour l’époque ! Il leur fit administrer des soins et les revendit quand ils furent en bonne santé, en réalisant un gros profit.

 

L’histoire ne dit pas si son objectif était d’abord humanitaire, auquel cas il aurait été récompensé de sa bonne action par la Providence, ou si son objectif était d’abord financier, auquel cas cet affreux aurait fait de l’argent avec n’importe quoi y compris en passant sa belle-mère à la moulinette.

 

Après s’être considérablement enrichi dans le commerce des esclaves, puis du sucre, et enfin dans le secteur bancaire – le passage d’un secteur à l’autre soulignant tout à la fois l’accroissement de sa richesse mais aussi son accès à la respectabilité - il s’est installé à Cienfuegos où il a gagné (encore !) le surnom de « Crésus cubain ». Décédé en 1886, et selon le vœu de Tomas Terry, ses héritiers firent construire un théâtre en lui donnant son nom. Le jury de sélection des projets, composé spécialement pour l’occasion, aurait été uniquement composé de Français !

 

Inauguré en 1890, c’est un théâtre à l’italienne construit, en plus petit certes, sur le modèle de la Scala de Milan. Il pouvait accueillir un millier de spectateurs dont un certain nombre certainement, debout au poulailler.

 

Il présente une façade, rose et blanche, composée de trois étages superposés : au rez-de-chaussée, cinq arches forment une galerie, surmontée au premier étage par cinq hautes fenêtres rectangulaires, les trois fenêtres centrales ouvrant sur un balcon droit ; enfin, le dernier étage est composé de trois frontons galbés sur lesquels sont peints, au centre, la muse de la musique jouant de sa lyre et, de chaque côté, les représentations symboliques de la Comédie et de la Tragédie !

 

Les trois portes centrales de la galerie du rez-de-chaussée, ouvrent sur un petit hall rectangulaire où trône la statue de Tomas Terry. Représenté assis, en frac, mais sans chapeau haut de forme, il se tourne vers les visiteurs et semble les accueillir dans « son » théâtre. La salle, en forme de U, est composée de trois étages de loges, surmontées d’un déambulatoire, et supportées par de très fines colonnettes de fonte. Des peintures allégoriques ornent les plafonds du hall et de la salle de spectacle.

 

Toute l’architecture est conçue pour faciliter la circulation de l’air frais et lutter contre la chaleur : les loges sont fermées par une cloison de bois à claire voie, les balcons des loges sont faits de grilles ouvragées et les fauteuils sont en bois. Les nombreuses ouvertures du déambulatoire permettent d’évacuer l’air chaud.

 

Les plus illustres artistes européens se sont produits au théâtre Tomas Terry. On cite notamment Enrico Caruso, « El Barbaro del ritmo », Sarah Bernarht, « La Divine », et Anna Pavlova, sans surnom connu car il suffit de dire « La » Pavlova !

 

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 989 841
Promenades dans Rome