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Notes d'Itinérances
3 janvier 2014

URSS 1988 (17/28). Les boutiques et le restaurant du Goum, le « grand magasin » de Moscou.

Un magasin composé de boutiques accolées - La boutique des pin's - La gargote du Goum

 

 

Le « Goum » est un vaste bâtiment de la fin du XIXe qui présente toutes les enflures architecturales propres à cette époque, mais ici en style néo-russe ou « boyard ». Les entrées sont encadrées de fortes colonnes, courtes et pataudes, avec des renflements, supposées évoquer les portes des Isbas. Hundertwasser s’en serait-il inspiré pour ses immeubles en les colorant de teintes vives, et en détournant ainsi ce manifeste de la bourgeoisie nationale triomphante ?

 

Le « Goum » n’est pas un grand magasin du type de nos « Galeries Lafayette », mais un ensemble de boutiques « indépendantes », comme au « Gostiny Dvor » de Leningrad. De fait, aujourd’hui, l’ensemble constitue un seul magasin d’Etat, même si chaque ancienne boutique a conservé une spécificité dans les produits qu’elle propose, ses présentations et ses caisses.

 

Les boutiques sont disposées le long de trois longues galeries parallèles, sur deux niveaux, le tout éclairé par l’intermédiaire d’une longue verrière. Au second niveau, de petits ponts légèrement cintrés, suggérant des ponts japonais, permettent de passer d’un côté de la galerie à l’autre. Un court passage perpendiculaire permet de passer d’une galerie à une autre.

 

Au croisement du passage et des  galeries glougloute une fontaine à la margelle octogonale, surmontée d’une vasque d’où coule des filets d’eau. C’est manifestement le lieu de rendez-vous des Moscovites qui attendent, ou se reposent, en s’asseyant sur le rebord de la margelle.

 

Les étalages du Goum, comme ceux de Leningrad, sont plutôt maigres et la foule tournoie, désespérée, à la recherche de marchandises à acquérir. Il doit néanmoins y avoir quelques produits intéressants à acheter puisque, de-ci, de-là, de courtes queues se forment. Mais, habitués à voir tous les produits en abondance sur les étalages, nous n’arrivons pas à comprendre quels seraient les produits rares, ou particulièrement recherchés par les Moscovites.

 

Contrairement à ce que claironnent les mauvaises langues, tous les étalages ne sont pas faiblement achalandés ! La boutique des médailles, décorations, pin’s et insignes divers est, elle, particulièrement bien pourvue. Outre des étoiles rouges à foison, des monceaux de drapeaux rouges, des tonnes de faucilles et des marteaux, des quantités de bustes de Lénine, des piles d’emblèmes de l’Union soviétique, des montagnes de croiseurs Aurore, des amas de matriochka symbolisant le festival de la jeunesse de Moscou, on y trouve aussi de délicates et amusantes médailles illustrant des contes russes.

 

Sur le coup de midi, ayant un petit creux d’autant plus naturel que nous marchons et visitons la ville depuis plusieurs heures, nous cherchons un restaurant, un snack ou une brasserie dans le Goum, supposant que cela devrait bien exister dans ce temple moscovite de la consommation socialiste de masse.

 

Nous finissons par dégotter, au fonds d’une des galeries, une... ? Voyons, comment dire ? Une gargote ? Une taverne ? Un bouillon ? Une soupe populaire ? Enfin, bref, un endroit où l’on peut quand même se restaurer. La chose est si rare à Moscou que, malgré l’aspect peu engageant du lieu, nous n’hésitons pas trop longtemps. C’est plutôt sombre, ça sent le chou et la graisse froide. L’on mange debout sur des tables hautes à la surface grasse, après être allé chercher son « repas » à un comptoir derrière lequel s’affairent les cuisinières autour de leurs bassines.

 

Pour un prix absolument dérisoire, nous avons droit à deux grosses saucisses, elles aussi grasses à souhait, sur une assiette rectangulaire de carton. Il nous faut alors bien admettre que, malgré leur rigueur planificatrice et leur organisation taylorienne, les hôtels de Leningrad et Moscou nous ont jusqu’ici habitués à mieux. Mais nous avons voulu goûter aux délices de la découverte touristique de Moscou en liberté, il faut donc savoir en payer le prix ! Le prix « gastronomique » s’entend, car pour ce qui est du prix en roubles, cela n’aura pas grevé notre budget vacances.

 

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