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Notes d'Itinérances
19 mai 2014

Cuba, oriente (15/34). Holguín.

Francisco García de Holguín - Une façade de petite ville tranquille

 

 

La ville doit son nom au conquistador espagnol Francisco García de Holguín. Il a été l'un des fondateurs de la municipalité de Bayamo à la fin de 1514. Il faisait également partie, en 1518, de l'expédition organisée par Hernán Cortès, le conquérant de l’empire aztèque, et commandait un brigantin. Le courage et l'audace qu’il a montrés lors de la conquête du Mexique lui valurent d’être récompensé par Diego Velazquez qui lui octroya, en 1523, des terres dans l’ancien territoire de Bayamo.

 

Lors de son retour à Cuba, aux environs de 1535, Francisco García de Holguín fonde une colonie sur ses terres, avec son épouse et un groupe de 50 à 80 personnes, colonie qu’il place sous le patronage de San Isidoro, le 4 avril 1545.

 

Ce site sera celui de la ville qui se développera autour de son église, achevée le 3 avril 1720 et placée sous le double patronage de Notre-Dame-du-Rosaire et de Saint-Isidore. En 1726, la ville comptait 60 maisons.

 

En 1731, les habitants demandent à être une ville de plein droit avec la création d’un conseil municipal, mais il faudra attendre vingt-six ans pour, que par décret royal de février 1757, la ville d’Holguín soit créée et soit indépendante de celle de Bayamo.

 

L’église de 1720 fut reconstruite en briques en 1730, puis complétée et agrandie en 1800. Elle domine toujours le Parque de Las Flores, une des trois délicieuses placettes autour desquelles s’organisent la ville et les activités de ses habitants. De ses origines rurales elle a conservé une solide assise et une décoration des plus simples. Curieusement, à l’intérieur, ce n’est pas un Christ crucifié, un Christ souffrant, qui est situé dans le chœur, mais un Christ triomphant, portant une bannière frappée d’une croix. S’il est « l’agneau de Dieu », il devient ainsi « l’agneau vainqueur » !

 

La rue qui longe les trois places, à l’Est, la Calle de la Libertad, a été transformée en rue piétonne pour permettre aux Holguineros de flâner, de s’asseoir à une terrasse de café ou de faire leurs courses dans les nombreux magasins qui la borde. A l’occasion de l’anniversaire de la création d’Holguín, le 4 avril, toutes les routes d'entrée de la ville devraient faire l'objet d’améliorations, notamment la route de l'aéroport international Frank Pais, la construction du Musée de la Résistance devrait être terminé, ainsi que la rénovation d’une centaine de maisons du centre-ville.

 

Mais Holguín n’est pas non plus en dehors des grands bouleversements du monde, ni des grandes questions qui agitent le pays. Juan Carlos Reyes Ocaña, un journaliste de la petite agence « Holguín Press », a été arrêté dans la matinée du 29 janvier 2010 par la Police Nationale Révolutionnaire (PNR), et emmené dans une caserne sous les inculpations « d’outrage », « désobéissance » et « activité économique illicite ». Remis en liberté le lendemain, il observerait une grève de la faim dans l’attente de son jugement qui pourrait lui valoir la prison ferme [1]. Toutefois, depuis, plus rien.

 

La région d’Holguín produit du maïs, des fèves, de la canne à sucre et du tabac ainsi que du lait. Les éleveurs de la province se sont même engagés, en 2010, à recueillir quelque 35 millions de litres de lait pour la population, l'industrie, les programmes sociaux, le tourisme et la transformation du lait. Cette production devrait être assurée par l’extension des pâturages sur six mille hectares, dont 80 pour cent seront d’anciens champs de canne à sucre.

 

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