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Notes d'Itinérances
16 septembre 2020

Esquilino et Monti Nord - Des perles dans un écrin banal (9/13). Monti - Entre palais, églises et jardins.

Le palais Brancacio - L'église San Martino ai Monti - La piazza San Martino 

 

Rome Monti Nord Palazzo Brancaccio

Le palais Brancaccio, via Merulana, est l’un des derniers palais construits par les grandes familles de la noblesse romaine (1880). La princesse Mary Elisabeth Brancaccio, d’origine américaine, fit appel à l’architecte Gaetano Koch, auteur d’une trentaine de palais, de la piazza della Repubblica et ayant participé à la construction du Vittoriano. C’est une copie massive et prétentieuse d’un palais florentin de la Renaissance avec ses deux premiers niveaux à bossage. Après le décès de la princesse, en 1909, le palais a été découpé en logements [1]. Une partie du palais sert à des événements mondains dans ses plus « belles » salles : mariages, défilés de mode, conventions d’entreprises... Si j’en crois le site internet du palais, un salon décoré avec un mauvais goût somptueux pour nouveaux riches peut être loué pour des mariages ou des évènements familiaux. Dans la partie du parc restée propriété des Brancaccio, un nymphée avait été construit au début du XXe siècle. Il est composé de cinq niches et de six colonnes. La niche centrale représente une grotte d’où l'eau coule sur des rochers couverts d’une végétation abondante. De chaque côté, une niche contient des statues de travertin. La statue de gauche représente une imposante figure d'Hercule qui contraste avec celle de droite qui représente David. Le tout est dominé par une frise avec triglyphes et métopes décorés d’animaux marins.

Par le Largo Brancacio on atteint la Piazza San Martino ai Monti où les deux tours qui s’y dressent pourraient nous faire croire que nous sommes à San Giminiano. Ce sont les tours des familles aristocratiques Capocci et Graziani, d’une trentaine de mètres chacune et toutes d’eux construites en réutilisant les briques des termes de Trajan. Au Moyen-Âge, Rome aurait compté jusqu'à trois cents tours, chaque famille noble tenant à signifier ainsi sa puissance. La plupart de ces tours ont disparu ou ont été intégrées dans des ensembles de bâtiments.

Via del Monte Oppio est située la façade baroque de Santi Silvestro e Martino ai Monti. Conçue par Filippo Gagliardi, en 1650, elle est insignifiante, deux niveaux séparés par un entablement en fort relief et surmontés d’un fronton. Verticalement, l’ensemble est compartimenté en trois parties par des pilastres. La porte est surmontée d’un fronton triangulaire brisé, et la fenêtre du premier niveau d’un fronton courbe brisé. D'abord oratoire consacré à tous les martyrs au IVe siècle, l'édifice est reconstruit au VIe siècle, puis agrandi en église aux VIIIe et IXe siècles. L’intérieur, à plan basilical, est vaste et très chargé. Les colonnes corinthiennes séparant les trois nefs sont vraisemblablement originaires de la première église des années 800. La décoration intérieure remonte au milieu du XVIIe siècle, lors de la rénovation du bâtiment qui a fait appel à des artistes tels que Filippo Gagliardi et Paolo Naldini, un disciple du Bernin. Sur les murs, une série de fresques, de Gaspard Dughet, montre des scènes de la vie du prophète Élie dans des décors de la campagne romaine du XVIIe siècle [2].

Comme il est d'assez bonne heure, l’office se prépare et j’assiste ainsi à l’arrivée d’un autel à roulettes ! Au XVIIe, la mise en évidence de la crypte sous le chœur a entraîné l’abaissement du sol de la première partie de la nef. Pour accéder à la crypte, un escalier majestueux a été réalisé qui sépare le cœur de la nef. Pour éviter cette coupure physique entre l’officiant et les fidèles, le prêtre utilise cet autel à roulettes que l’on pousse dans la nef pour les offices et que l’on fait disparaître ensuite. Le sous-sol de la basilique conserve une grande salle rectangulaire en brique, divisée en trois nefs par six piliers. Il s'agit d'un édifice romain, du IIIe siècle, faisant partie des thermes situés à proximité et utilisé plus tard à des fins commerciales, un marché couvert ou un entrepôt. Au début du IVe siècle, il était utilisé pour le culte chrétien. Un niveau inférieur de sous-sol est non fouillé.

Par la gauche, par la petite via delle Sette Sale, on peut rejoindre directement Saint-Pierre-aux-Liens et, de San Giminiano, vous passez brutalement dans une zone quasi champêtre. A droite, ce sont des maisonnettes entourées de jardins et protégées par de hauts murs de pierre ou des entrepôts dont on se demande s’ils ont une quelconque activité. A gauche, c’est le parc archéologique du Colle d’Opio avec de beaux arbres [3].


[1] Le piano nobile du palais Brancacio a accueilli le Musée national d'art oriental Giuseppe Tucci de 1958 à 2017, avant qu’il soit transféré au Musée des Civilisations dans le quartier de l'EUR.

[2] Churches of Rome Wiki. « San Martino ai Monti ». Église ouverte de 8h30 à 18h00.

[3] Sovrintendenza capitolina ai Beni Culturali. « Colle Opio ».

Liste des promenades dans Rome et liste de la promenade Esquilino et Monti Nord

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