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Notes d'Itinérances
2 août 2023

Pinciano - Le parc Borghese (10/12). La Galerie Nationale d'Art Moderne et contemporain.

Un aspect extérieur propre à décourager le visiteur – Une riche collection contemporaine

 

 

La Galerie Nationale d'Art Moderne et contemporain (Galleria Nazionale d'Arte Moderna e contemporanea) ou GNAM, est un musée national situé dans le parc de la Villa Borghèse, le seul à être dédié aux œuvres d'art moderne de 1840 à 1970 et à l'art contemporain. La Galerie a été créée en 1883, peu de temps après l'intégration de Rome dans le Royaume d'Italie et sa nomination comme capitale du pays. À cette époque, elle est située dans le Palazzo delle Esposizioni, dans le centre de Rome, Via Nazionale. A l'occasion de l'Exposition internationale de Rome, de 1911, le gouvernement décide d'édifier un nouveau musée dans le parc Borghese. Dès 1912, le musée s'ouvre aux œuvres du XXe siècle [1].

 

J’avoue que la vue de cette grosse meringue prétentieuse, très 1900, bourgeoisie capitaliste triomphante, ne m’avait pas engagé à y pénétrer ! Le musée est situé dans un bâtiment néoclassique, avec des colonnes imposantes en haut d’un formidable escalier, le tout surmonté de statues de la Renommée offrant des couronnes de laurier aux artistes. Plus pompier, tu meurs ! Le bâtiment a été agrandi à deux reprises, en 1933 et 1973. Entre 1995 et 1999, l’ensemble du bâtiment a subi d’importants travaux de restauration et une réorganisation des collections a été effectuée.

 

Dans les années 1970, en Italie, les fonctions muséales ont commencé à être conçues d’une manière différente : le musée n’était plus un espace réservé à la collection d’œuvres, mais aussi le lieu où l’art était produit. La Galerie Nationale d'Art Moderne a participé à la reconnaissance de l’importance historique des différentes avant-gardes italiennes. Les collections de la Galerie sont principalement constituées d'œuvres d'artistes italiens de la deuxième partie du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Les 55 salles du musée présentent ainsi un total de 1 100 œuvres des principaux courants artistiques des deux derniers siècles, du néoclassicisme à l'impressionnisme, du divisionnisme aux avant-gardes historiques du début du XXe siècle, du futurisme et le surréalisme, au noyau le plus remarquable des œuvres d'art italien entre les années 1920 et 1940, du mouvement Novecento à « l’école romaine » (ou Scuola di via Cavour). Parmi les noms d'artistes, nationaux et internationaux figurent, entre autres : Klimt, Pollock, Burri, Canova, Mondrian, Capogrossi, Pascali, Guttuso, de Chirico, Licini, Monet, Duchamp, Courbet, etc. À partir des années soixante-dix, d’importantes donations permettent de créer une série de musées satellites. En 1979, la donation du sculpteur Giacomo Manzù (ouverte au public dans le musée Manzù, à Ardea, en 1981) ; en 1986, la collection de Mario Praz, écrivain et historien de l’art (ouverte en 1995 dans le Musée Praz au Palazzo Primoli – à Rome, Rione Ponte) ; en 1972, la donation Blanceflor de Bildt-Boncompagni (ouverte en 1995 dans le musée des arts décoratifs, la mode et le costume – à Rome, Rione Sallustiano). En 1997, la donation d’Arturo Schwarz, historien de l’art surréaliste et dada [2] (Marcel Duchamp, Max Ernst, Man Ray, Jean Arp), a comblé une lacune dans les collections du musée.

 

Outre la qualité de ses collections, dans le cadre de l’autonomie spéciale acquise en 2014 avec la réforme du ministère du Patrimoine culturel, la Galerie a lancé un projet de réorganisation des espaces, de la mise en place des œuvres, dans un itinéraire non linéaire, un temps disjoint, qui remplace la lecture chronologique traditionnelle. La disposition actuelle des collections, conçue comme une exposition sur le thème du temps, bifurque dans des parcours simultanés où les œuvres sont juxtaposées par assonances, contrastes, références et citations (les bâtisseurs, la violence, le mouvement, le temps, la solitude, l’amante…). L’initiative doit permettre à la Galerie d'expérimenter de nouvelles pratiques et interprétations de l'exposition. Cela autorise des confrontations intéressantes, novatrices, mais désarçonne le visiteur en exigeant de sa part une formation historique et culturelle.

 

Le musée organise également de grandes expositions, par artiste, ou thématique, comme l’exposition « Hot Spot. Caring for a burning world » (Hot Spot. Prendre soin d'un monde en feu) en 2022 / 2023, sur l'échec du projet moderne et de la possibilité d'un développement harmonieux de l'humanité qui est désormais placé au centre du débat contemporain.

 


[1] Viale delle Belle Arti, 131. 

[2] Paolo Vagheggi. « A Roma, i Duchamp di Schwartz ». La Repubblica. 12/11/1997.

 

Liste des promenades dans Rome et Liste des promenades dans le quartiere de Pinciano 

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