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Notes d'Itinérances
21 janvier 2024

Ripa - Jours tranquilles sur l'Aventin (17/18). Les églises de l’Ile Tibérine et le pont Cestio.

La madonelle miraculeuse – Le puits du temple d’Esculape - Le sac de Rome de 1527

 

 

L’ile Tibérine est traversée par une rue ; à gauche, la tour de Caetani, reste de l'ancienne fortification que possédait la famille Corleoni sur l'île de Tibérine, à droite, l'église San Giovanni Calibita dont l’existence est attestée depuis 1018. Avec la construction des bâtiments des Frères hospitaliers, au XVIe siècle, l'église est insérée dans l’édifice et fonctionne à la fois comme chapelle du couvent et de l'hôpital. Elle a été entièrement reconstruite en 1640. La façade, très simple, de 1644, est attribuée à Martino Longhi le Jeune. La porte d'entrée centrale est encadrée, de chaque côté, par une paire de pilastres doriques flanqués ; les deux portes latérales sont en arc cintré. Au second niveau, une grande fenêtre centrale, rectangulaire, est encadrée de pilastres flanqués sous un fronton triangulaire. En façade, à la base du clocher, est placée une copie de la Madonna della Lanterna miraculeuse.

 

L’intérieur de l’église, à nef unique, est richement ornée de marbres polychromes. Dans la première chapelle à droite, est conservée la madonnelle miraculeuse, la Madonna della Lanterna. Initialement placée à la base du clocher, la madonelle s’est retrouvée immergée lors d’une crue du Tibre le 14 janvier 1577. Toutefois, la petite lanterne de la madonelle est restée allumée même immergée dans l'eau ! Après la crue, lorsque la peinture de la Madone est réapparue, l'image peinte sur la toile était plus fraîche, comme si elle venait d'être peinte. 

 

A gauche, s’ouvre une place, légèrement en contrebas, bordée par l’église San Bartolomeo al Isola (saint Bartholomé de l’ile). L’église a été érigée, en 998, sur l’emplacement du temple antique dédié à Esculape. D’abord consacrée à saint Adalbert de Prague, l’église accueillit les reliques de plusieurs saints dont celles de saint Bartholomée qui finirent par lui donner son nom. Elle a été restaurée à plusieurs reprises, notamment par suite des crues du Tibre. Urbain VIII Barberini (1623 / 1644) l’a fit restaurer une nouvelle fois, en 1624, par l'architecte Martino Longhi le Jeune, avec Orazio Torriani qui conçut la façade. Le premier niveau de la façade possède une loggia avec trois entrées de même forme, séparées par des avancées composées chacune de deux colonnes doriques en granit gris, posées sur de hauts socles et encadrant des niches arrondies. L’entablement comporte une large inscription latine rappelant que « Dans cette basilique repose le corps de saint Barthélemy l'Apôtre ». Le second étage comporte cinq fenêtres rectangulaires, les trois centrales possèdent des frontons, courbes aux extrémités et triangulaire au centre. Un fronton triangulaire couronne la partie centrale correspondant à la nef centrale et deux élégantes volutes les parties latérales.

 

L'intérieur est de type basilical à trois nefs soutenues par deux rangées de colonnes antiques d’origines diverses. Le plafond, de 1624, à caissons, est finement sculpté et peint. L’abside est surélevée et, au centre des marches de l'escalier, se trouve la margelle d’un puits situé à l'endroit où, dans le temple d'Esculape, se trouvait la source sacrée du dieu, riche en eau miraculeuse. Sculpté au XIe siècle dans une colonne antique, la margelle présente quatre figures en relief : le Christ au livre ouvert, un saint en habits d'évêque et le livre fermé (photo), l'empereur Otto III portant l'image de l'ancienne église et enfin San Bartolomeo avec le livre ouvert et le couteau de son martyre.

 

Un pont relie ensuite l'île Tiberine au quartier du Trastevere, « l’autre côté du Tibre ». Construit en 46 av. J-C, il fut restauré par les empereurs Valentinien, Valens et Gratian en 365. C’est par ce pont qu’étaient entrés dans Rome les spadassins et lansquenets protestants de Charles Quint, empereur pourtant très chrétien, lesquels saccagèrent et pillèrent la ville, en mai 1527. Sans commandant, tué au cours de l’assaut, sans solde, pour partie constituées de luthériens détestant les papistes, les troupes se livrèrent au pillage de la ville pendant un mois, dérobant argent, bijoux et orfèvrerie, ruinant les palais, saccageant les édifices religieux, violant les tombes, faisant 15 000 victimes dont les cadavres abandonnés favorisèrent la peste. A la fin de 1527, la ville ne comptait plus qu’un cinquième de sa population et les troupes impériales la moitié de ses soldats. en travertin et il montre, sur son parapet, des dédicaces aux empereurs qui l’ont restauré. Endommagé en 1849 suite aux combats entre défenseurs de la République romaine et troupes françaises, il fut totalement reconstruit, en 1892, avec ses matériaux d’origine, sous l’appellation Ponte Cestio. Sa forme fut modifiée afin de s’adapter aux nouvelles berges surélevées et à l’élargissement du fleuve, avec trois arches de tailles comparables au lieu d’une grande arche centrale encadrée de deux petites

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