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Notes d'Itinérances
15 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (10/24). Cités mayas : Palenque et Bonampak.

Le site grandiose de Palenque - Les fresques de Bonampak

 

 

La cité de Palenque a été fondée entre le IIIe et le Ve siècles et a connu son apogée entre 500 et 700, époque à la fin de laquelle furent construits ses principaux monuments. Cette période est celle du plus célèbre des rois mayas, « K'inich Janaab' Pakal I » (603 / 683) qui accéda au trône en 615 à un moment où la cité était en pleine décadence. Alors âgé de douze ans, sa mère exerça vraisemblablement une régence. Il développa la cité, éclipsant même Tikal, en édifiant la majeure partie des palais et des temples de Palenque, dont le « Templo Olvidado » (« Temple oublié », à 5 km au sud du Palais) ou le « Temple des inscriptions » qui abritait son sarcophage de pierre.

 

Situées dans la jungle tropicale, les ruines de Palenque s’étendent sur trois km2, mais seuls 10% du site serait exploré. La construction de la cité a donné lieu à d’importants travaux de terrassements non seulement pour la construction des pyramides mais aussi pour constituer des terrasses sur lesquelles sont édifiées des palais, et pour canaliser un affluent de l’Usumacinta, l’Otulum, qui traverse le site dans une galerie en encorbellement de plus de cinquante mètres de long. Le nom maya de la cité est « Lakam Ha » qui signifie « Grandes eaux », en référence à la rivière Ottulum et aux nombreuses sources voisines. Cette région bénéficie de précipitations importantes (moyenne annuelle : 2 156 mm) et de températures moyennes élevées (26 C) permettant certainement une production agricole supérieure aux besoins alimentaires des habitants. Toutefois, la cité était abandonnée lors de la conquête du Mexique au XVIe siècle et il faudra attendre 1773 pour qu’il y soit fait référence.

 

L’ensemble architectural central, appelé « le Palais », est le monument le plus étonnant de Palenque. Posé sur une haute plateforme à laquelle on accède par de grands escaliers au Nord, à l'Est et à l'Ouest, il est composé de souterrains, de galeries et de chambres autour de patios, et même d’une sorte de tour à claire-voie. Il fut agrandi et remodelé à diverses occasions, en 654, 661 et 668. Les archéologues ne s'accordent pas sur sa destination, pour les uns ce serait un ensemble résidentiel, pour d'autres un complexe administratif ou encore des bâtiments à vocation cérémonielle. Les murs en sont richement ornés de stucs. Derrière le Palais, les pyramides dites « de la Croix » et « du Soleil », présentent de hautes crêtes faitières, ajourées, surmontant la voute du temple.

 

Plus haut, dans la vallée de l’Usumacinta, le site de Bonampak est situé en plein pays Lacandon. La gestion du site a d’ailleurs été transférée aux indiens lacandons, il y a dix ans, par l'Etat mexicain. Aussi, à l’entrée du pays lacandon, convient-il de changer de véhicule pour pénétrer dans leur territoire. Le site n’est internationalement connu que depuis 1946, les Lacandons l’ayant alors fait visiter à deux étrangers venus étudier leur communauté [1].

 

Bonampak s’étend sur plus de 3 000 hectares et renferme plus de 150 complexes de logements, éloignés les uns des autres, avec de vastes espaces vides pour les séparer qui étaient, selon les archéologues, consacrés aux cultures, notamment du cacao. L’acropole, composée de plusieurs terrasses, est adossé à une colline naturelle. Plusieurs petits édifices couverts, soit d’une voûte en pierres, soit de matériaux périssables, sont disposés sur ces terrasses, à différentes hauteurs. C’est dans l’un d’entre eux que subsistent de magnifiques peintures représentant des manifestations cérémonielles réalisées vers 790 : le souverain et sa suite, danses de la fertilité, processions, guerre, capture et jugement de captifs, supplice des prisonniers à qui l’on coupe les doigts, rite de la saignée en faisant passant une cordelette dans la langue, sacrifice humain par l’arrachage du cœur… L’ensemble permet d’acquérir des informations sur certains aspects de la vie des Mayas : habillement, activités et rites. Ces peintures sont réalisées selon une technique voisine de la peinture à fresque, dans trois chambres contigües, sur les murs et la voûte recouverts d’un revêtement de stuc. Chaque pièce aurait été peinte d'une seule traite, pendant la courte période où le stuc était encore humide, par un maître et ses deux assistants. Les peintures se sont conservées grâce à l’infiltration de l’eau dans le toit qui, traversant le plâtre, a recouvert les murs intérieurs d'une couche de carbonate de calcium protectrice et légèrement transparente.

 


[1] Voir la passionnante étude de Julie Liard, « S’affirmer Lacandon, devenir patrimoine – Les guides mayas de Bonampak (Chiapas, Mexique) », 2010, sur les conséquences des études anthropologiques et archéologiques (mais aussi le tourisme) sur le patrimoine matériel et sur les individus qui vivent dans les zones étudiées.

 

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