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Notes d'Itinérances
17 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (20/47). Qui, des voyageurs ou du chauffeur, organise le voyage ?

Halte dans une famille cubaine - Pinar del Rio - Vallée de Viñales

 

 

Première étape du voyage hors de La Havane, Pinar del Rio au nord, et la vallée de Viñales célèbre par ses massifs karstiques semblables aux formations géologiques du Viêt-Nam ou de Chine. Avec un arrêt prévu au lieu-dit les « Quatre chemins », non loin de la ville d’Artemisa, pour y rencontrer la femme d’un agronome cubain actuellement en stage à Montpellier et lui déposer les cadeaux envoyés par son mari. Celui-ci n’a pas craint de charger notre barque avec de nombreux jouets pour son fils, un sac à dos et une magnifique paire de baskets. Il a d’ailleurs fallu se répartir entre nous l’ensemble de ses colis tant le volume en était imposant.

 

Les « Quatre chemins » sont à peine un hameau, quelques maisons alignées le long d’un chemin, et il ne manque toutefois pas de gens pour nous indiquer l’adresse de la famille que nous recherchons. La maison de ce scientifique de l’Institut cubain de recherche agronomique est très simple, un rez-de-chaussée, avec un toit de tôle, composée de quatre pièces, une cuisine, un salon et deux chambres pour les parents, la grand-mère et le petit-fils. Au sud, côté cuisine, un large auvent couvre une terrasse. Si l’ensemble est modeste, les pièces petites, la propreté y est méticuleuse et l’équipement néanmoins complet avec téléphone, chaine hi-fi, télévision et magnétoscope rutilants de chromes et de diodes, sans oublier fauteuils, divan et napperons !

 

A notre arrivée, tout le monde s’active pour demander des nouvelles du mari absent depuis plusieurs mois, nous faire visiter la maison et nous préparer un café, pendant que nous déballons l’ensemble des cadeaux pour la famille.

 

Avant d’arriver à Pinar del Rio, notre chauffeur nous arrête dans la ferme d’un producteur de tabac pour une visite « impromptue ». Nous sommes fort bien reçus par le producteur, un homme jeune, qui nous montre ses champs de tabac et son séchoir à tabac dans lequel l’on s’active à enfiler les feuilles nouvellement récoltées et encore bien vertes sur de longues perches.

 

La famille, de six ou sept personnes, vit sur une propriété familiale de 8 hectares irrigués de tabac et de maïs et haricots. Là encore la maison, certes modeste, laisse néanmoins penser que la famille vit très correctement. Il faut dire que le départ d’un car de touristes juste avant notre arrivée et la venue d’un autre car pendant la visite, manifestent que l’agriculteur ne cultive pas que le tabac. Il pratique manifestement aussi l’agrotourisme en servant de guide aux étrangers et en leur proposant à l’issue de la visite des produits du terroir : des cigares fabriqués maison ! Les producteurs cubains de tabac n’ont peut-être pas grand-chose à apprendre en matière d’accueil à la ferme.

 

Comme nous n’avons pas particulièrement préparé notre halte pour le déjeuner, notre chauffeur nous conduit à Pinard el Rio dans une de ses « bonnes adresses » personnelles, sans manquer de nous répéter, à plusieurs reprises, que nous pouvons lui faire confiance, qu’il connait tous les bons coins et que nous serons particulièrement satisfaits de ses propositions.

 

Le doute s’insinue néanmoins progressivement et sournoisement dans notre esprit. Outre que la visite du producteur de tabac, certes intéressante, était très loin d’être fortuite, la note du déjeuner est plutôt salée pour une prestation très moyenne, poisson et riz. Là encore, le restaurateur devait faire partie du circuit des chauffeurs de minibus car nous voyons arriver d’autres lots de touristes accompagnés au cours du repas !

 

Nous sentons que notre voyage est progressivement et insidieusement en train de se transformer en un circuit organisé par notre chauffeur en fonction certainement des rétributions qu’il reçoit lors de ses différentes haltes. Or c’est justement ce que, collectivement, nous ne voulions pas ! Aussi, ne cachons-nous pas que nous trouvons le déjeuner onéreux et que nous déciderons nous même du restaurant pour le dîner, essayant ainsi de « reprendre la main ».

 

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