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Notes d'Itinérances
21 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (35/47). Sancti Spiritus et son « Musée Romantique ».

Palais Valle Iznaga - « Musée Romantique » ou « Museo de Arte Colonial » ? - Pont sur le Yayabo

 

 

L’ancien palais de la famille Valle Iznaga, construit en 1740 et 1808, est aujourd’hui transformé en musée.

 

L’appellation « Musée Romantique » est assez curieuse car je ne vois pas très bien ce qu’il y a de « romantique » là-dedans ? Il expose en effet une grande variété de meubles et d’objets qui furent propriétés de cette famille enrichie dans la culture et le commerce du sucre. La collection inclut des bijoux, des porcelaines, des objets en argent, des meubles, des peintures, des sculptures, le tout de la fin du XIXe et du début du XXe.

 

Les chambres des maîtres, couchant séparément, étant elles-mêmes fort peu « romantiques » : meubles très sombres, volumineux et massifs, tableaux religieux, crucifix, prie-Dieu… et pot de chambre !

 

Ce n’était pas tout à fait l’image que je me faisais du romantisme du moins à la mode européenne. Je ne vois rien dans ce musée qui fasse référence au merveilleux, au fantastique, à la passion, la mélancolie, au lyrisme et à l’exaltation de l’imaginaire, bref, tout ce qui faisait la caractéristique du romantisme germanique ou français. On peut y trouver une pointe de morbide, certainement, mais sans plus. Cela sent plutôt la bonne conscience, la volonté de pouvoir, la puissance, une morale étroite et rigoureuse, l’asservissement aux valeurs étriquées de la hiérarchie catholique de l’époque. Mon Dieu, que l’on devait s’y ennuyer !

 

Petite anecdote révélatrice : la fille de la maison ayant exprimé le désir de jouer du piano, papa fit tout simplement venir un piano de New York. Arrivé au port de Trinidad, faute de route carrossable, le piano fut porté à dos d’esclaves jusqu’à Sancti Spíritus, ce qui représente 69 kilomètres quand même ! Une fois le piano installé, la jeune demoiselle aurait décidé de ne pas en jouer. Trop difficile peut-être ?

 

« Seulement la terre connue, arpentée, cadastrée, les gens d’Europe l’ont mise en coupe : on est partout volé comme dans un bois ; les paradis sont des entreprises commerciales de cobalt, d’arachides, de caoutchouc, de coprah ; les sauvages vertueux sont des clients et des esclaves. Les curés de tous les dieux blancs se sont mis à convertir les idolâtres, ces fétichistes, à leur parler de Luther et de la Vierge de Lourdes, à leur révéler les culottes de chez Esders. Après l’Eucharistie arrive le travail forcé du Brazzaville-Océan »[1].

 

Où est le Romantisme dans tout ça ?

 

En poursuivant la descente de la calle Maximo Gomez, le héros de la « Guerre de Dix ans », on découvre le pont de Yayabo, du XVIe siècle, sur la rivière du même nom. C’est le plus vieux pont de l’île de Cuba. Il a été construit en briques avec pour liant un « ciment romain », c’est à dire un mélange de chaux, de sable et de puzzolana, un composé de roches, de morceaux de briques, de tuiles ou d'autres matériaux pulvérisés. Il présente cinq arches, de tailles croissantes jusqu’à l’arche centrale plus haute, donnant au pont une double pente très marquée. D’aucuns prétendent qu’en réalité, le liant nécessaire à l’assemblage des briques ne serait pas ce fameux ciment romain mais du lait de chèvre !

 

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