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Notes d'Itinérances
22 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (38/47). Las Parrandas Remedianas.

Un original appel à la messe de Noël - Une rivalité bon-enfant

 

 

Remedios est également réputée pour son festival de rue qui se déroule chaque année en décembre. Ces festivités sont considérées comme étant les plus anciennes de Cuba.

 

La légende veut que ces fêtes aient été initiées par le curé de l’église de San Juan Bautista, le père Francisco Vigil de Quiñones, au XVIIIe siècle. Inquiet de ne pas voir venir ses ouailles à la messe de minuit, il aurait demandé à un groupe d’enfants du village de réveiller les habitants, en organisant un chahut, armés de sifflets, de cuillères et de pots. L’organisation des Parrandas s’est fixée progressivement, en réduisant notamment le nombre de quartiers de 8 à 2 pour être figé dans sa forme actuelle en 1871.

 

Le 24 décembre, les deux équipes rivales, des quartiers de San Salvador (étendard bleu et blanc frappé d’un coq) et du Carmen (étendard marron frappé d’un globe terrestre), situés de part et d’autre de l’église, s’affrontent avec de la musique, des constructions provisoires, des personnages déguisés, des jeux de lumière et des feux d’artifice. Les thèmes sont choisis par chaque quartier, dans le plus grand secret. Par exemple : Louis XIV, Cléopâtre, le fantôme de l’opéra. Le tout a été préparé tout au long de l’année par les supporters de chacune des deux équipes.

 

Bien évidemment, c’est l’occasion de faire le plus de bruit possible pour évoquer l’appel des fidèles à la messe de minuit. La musique traditionnelle des parrandas, le « repique », évoque le son des cloches qui appellent les fidèles. Les orchestres comprennent des tambours, des trompettes, des cloches à vache, des guiros, et tout objet susceptible d’être utilisé en percussion. A 21 heures, après que les cloches de l’église San Juan aient sonnées, commence la confrontation qui se déroule en trois manches. De musique et des danses d’abord, pendant que sont mises en place les hautes structures, de présentation de ces constructions avec jeux de lumière, enfin avec des feux d’artifice.

 

Les deux quartiers rivaux étant situés de part et d’autre de l’église, la frontière géographique divise les familles, les couples, les amis ! Chacun restant membre de la parrenda de son quartier de naissance.

 

De réjouissances religieuses, les parrandas sont devenues fête populaire, puis évènements touristiques. Le souvenir de ces manifestations est même conservé, depuis 1980, dans un musée hébergé dans un bâtiment du XIXe siècle où sont présentés des photos, des documents, des costumes et des objets faits à la main.

 

La visite du musée vaut aussi pour son guide. Enseignant d’anglais, il a décidé d’apprendre seul le français et le parle parfaitement au bout de six mois ! Il émaille sa présentation de nombreuses anecdotes sur les célébrations des parrandas. Bien que fervent admirateur de la parrenda de San Salvador, il n’a pas hésité à nous proposer une succulente adresse de paladares dans le quartier adverse du Carmen !

 

La même ouverture d’esprit semble régner dans l’hôtel de Remedios, à moins que ce ne soit par pur esprit mercanti pour ne fâcher personne : les bannières des deux quartiers étant exhibées côte à côte dans le hall !

 

Liste des articles sur Cuba Ouest.

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