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Notes d'Itinérances
9 mai 2016

Luanda, la perle de l'Afrique (5/26). Un choix très limité de lieux d’hébergement.

Peu d’hôtels – Des prix prohibitifs

 

 

Retrouvailles avec le « Tropico », un hôtel de deux cent chambres construit à la fin des années 60 par les Portugais. En plein centre-ville, il était alors situé « avenida Luis de Camoëns »... comme il se doit. Il n’a pas changé depuis son érection conservant même les meubles caractéristiques de cette période, rectangulaires, de bois vernis sombre. Ce sont les mêmes tableaux composés de représentations « cubistes » de petits ports portugais, ou des scènes de chasse plus classiques dans leur facture où caracolent d’illustres seigneurs portugais aux pourpoints gonflés et brodés, des scènes populaires comme ces « Pescadores da Nazare » qui hèlent à force de muscle et de cordes des barques de pêche sur la rive. Dans les placards des chambres, on y trouve encore les fiches de renseignement du « Centre d’informations touristiques de l’Angola - République Portugaise » précisant que l’hôtel était crédité provisoirement de quatre étoiles.

 

Il n’a vraiment pas changé, c’est à dire qu’il est un peu plus fatigué : la climatisation dans les chambres ne fonctionne plus régulièrement, les meubles accusent l’usure du temps, le placage de bois se décolle et la couleur se ternit, les serrures sont cassées, le mitigeur de la baignoire hésite constamment à envoyer l’eau entre douche et bain, les ampoules électriques sont disparates, en boule, en fuseau, les prises électriques se désolidarisent des murs, les chasses d’eau roulent comme les chutes Victoria dans un pays où l’eau est si rare. Les ascenseurs sont capricieux comme de vieilles demoiselles et ne savent jamais s’ils daigneront s’arrêter au bon étage. Quand ils fonctionnent, bien sûr ! Les seules choses qui aient changé, ce sont le nom de la rue, l’hôtel est aujourd’hui situé Rua da Missao, et le prix, autrefois de 550 escudos, il est maintenant de 140 dollars / jour / personne, signe que les temps, eux, ont bien changé.

 

Le ménage semble s’y faire avec une certaine désinvolture, ou alors avec un art consommé de la planification, car à la fin de la semaine chaque chose aura été faite au moins une fois, nettoyage de la baignoire, du lavabo, poussière, balayage et changement des serviettes et des draps. La chose est d’autant plus méritoire que les chambrières sont perpétuellement tentées par de magnifiques feuilletons télévisés brésiliens qui rendent l’organisation du travail extrêmement délicate.

 

Inconfortablement installés dans les fauteuils défoncés du bar du Tropico, je discute tranquillement avec un responsable angolais quand, je vois sortir un énorme cafard qui se dirige à un train de sénateur vers nos fauteuils et disparaît sous l’un d’eux. Décidément, ils me feront à chaque fois le même coup, au moment calme et serein de l’apéritif. Déjà à Lubango, chez un ami coopérant qui m’hébergeait, ils avaient signalé paisiblement leur présence par une traversée du salon à petits pas comme si nous étions chez eux. « Non, non, ne bougez pas, je ne fais que passer, vous ne me dérangez pas », semblent-ils nous dire.

 

Je ne suis pas vraiment sûr que le « Tropico » mérite encore les quatre étoiles qui lui avaient été provisoirement attribuées lors de son ouverture ! Peut-être faudrait-il le signaler à l’administration incompétente ?

 

Mais le choix des hôtels à Luanda est très limité car, dans les années 90, il n’y a que trois possibilités ! Le meilleur des trois est l’hôtel « Tivoli » situé en plein centre de la ville, également rua da Missao, très propre, service impeccable mais aussi le plus cher, trop cher en regard du montant règlementaire des indemnités journalières de mission qui nous sont attribuées, pourtant parmi les plus élevées au monde ! Seconde possibilité, le « Présidente – Méridien » : « Savoir vivre à Luanda, c’est descendre au Président Méridien ». C’est du moins ce qu’affirme sa publicité parue dans une revue de commerce international.  « L’hôtel préféré des hommes d’affaires avec ses 182 chambres, dont vingt suites, ses deux restaurants avec spécialités angolaises, ses services, coiffeur, boutique, fax et paiement par carte de crédit » toujours selon la publicité, car je n’ai jamais trouvé la trace du second restaurant, la boutique est rarement ouverte et seules les cartes « American express » sont acceptées. Par contre, il n’est pas rare d’y croiser des cafards et les cloisons des chambres sont en papier à cigarettes ce qui permet de bénéficier de la vie nocturne de ses voisins. Enfin, il est exilé tout au bout du « largo de 4 Fevereiro ». Reste le « Tropico », en plein centre, voisin du « Tivoli » et à deux pas de l’ambassade de France…

 

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