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Notes d'Itinérances
19 novembre 2013

Cuba, deux ou trois choses à propos de l'ïle du "lézard vert" (28/47). Trinidad, capitale de l’économie sucrière.

 Une ville coloniale ancienne - Ayant conservé un charme provincial

 

 

Bâtie sur les contreforts de la montagne de l’Escambray, à deux pas de la mer des Caraïbes, Trinidad est la troisième ville fondée par les conquérants espagnols à Cuba. C’est de là que partirent, en 1517, les expéditions de Francisco Hernandez de Cordova et, en 1518, celle de Cortez. Elle est restée la plus « authentique » des cités coloniales de l’île. Il faut dire que, jusque dans les années 1950, elle était difficile d’accès par la route ! Ce n’est qu’à cette époque qu’une route relia enfin Trinidad à Sancti Spiritus.

 

La ville est classée au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, depuis 1988, avec ses palais, ses maisons coloniales basses à véranda ou à auvents débordants, présentant parfois des balcons de bois, et ses petites rues pavées de « chinas pelonas » (traduction : cailloux chauves !), à savoir des galets extraits de la rivière. Les maisons de Trinidad ont la particularité d’être construites sur un seul niveau, dotées de « puertas ventanas » (portes fenêtres) en bois tourné, et leurs toits  recouverts de tuiles « romaines » importées de France.

 

« … Trinidad, ville qui avait eu son heure de gloire coloniale avant de devenir une sorte de musée (contre le gré de ses habitants, personne ne veut vivre dans un musée) »[1].

 

Le plan de la ville est assez grossièrement constitué de rues perpendiculaires, tracées à flanc de collines, dont les plus importantes vous conduisent à la Plaza Mayor située en hauteur.

 

Le petit parc central, pavé de pierres délestées des navires, est composé de quatre jardinets délimités par des grilles de fer forgé peintes en blanc, séparés par deux allées perpendiculaires dont la principale s'ouvre par deux statues de lévriers en bronze.

 

La Iglesia Parroquial de Santisima Trinidad trône sur le côté haut de la place, laquelle est entourée de palais coloniaux : la Casa de Los Sanchez-Iznaga, de 1819, qui abrite le Musée de l'architecture coloniale ; la Casa de Aldeman Ortiz, de 1809 avec son long balcon de bois en façade, accueille une galerie d'art et d'artisanat.

 

Le développement de Trinidad démarre véritablement au XIXe siècle. Fuyant une rébellion des esclaves d’Haïti, de nombreux colons français s’installent à Cuba notamment dans la région de Trinidad. Ils y développent la culture de la canne et l’industrie du sucre. Ce sont ainsi cinquante petites sucreries qui sont en activité dans la « Valle de los Ingenios », au Nord-est de la cité. La bourgade accède alors à un nouveau statut, celui de capitale du Departamento Central.

 

Bientôt, le sucre supplante le travail du cuir et la production de bœuf salé. Les moulins de la région produisent plus de 80 000 tonnes de sucre par an et assurent le tiers de l’approvisionnement en sucre de l’île. La ville devient florissante et, dès 1827, elle peut se targuer d’être celle qui compte le plus grand nombre d’habitations en mortier et en toits de tuiles ! Aujourd’hui l‘architecture locale témoigne encore de cette période d’opulence.

 


[1] Guillermo Cabrera Infante. « La Havane pour un infante défunt ». 1979.

 

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