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Notes d'Itinérances
28 février 2014

Laos de Vientiane à Luang-Prabang (12/17). Monastères de Luang Prabang - Le Vat Xieng Thong.

Vat Vihan - Chapelle rouge - Char funéraire et abri de la pirogue de course

 

 

Au XVIIIe siècle la cité royale aurait compté pas moins de soixante-cinq monastères ; il n’en reste plus aujourd’hui « que » vingt-deux dans le périmètre sauvegardé qui soient toujours en activité bien que d’importance différente.

 

La quasi-totalité des Vats de Luang Prabang furent détruits en 1828 par l’armée du général siamois Phia Bodin. Ils ont généralement été reconstruits à l’identique au cours du XIXe siècle mais à nouveau pillés en 1887 par les Ho (troupes de bandits et de pirates appelées aussi « Pavillons noirs »).

 

Le Vat Xieng Thong, le « monastère de la cité d’or », est l’emblème religieux de la cité royale et un des symboles du bouddhisme laotien ce qui lui permis d’être épargné lors de la destruction de 1828 mais aussi du pillage de 1887, le commandant des troupes Ho, Kham Oun, ayant été jeune bonze à Luang Prabang. Le temple avait été construit en 1560 par le roi Setthathirat.

 

Le Vihan se compose d’une salle munie d’un piédestal où trône le Bouddha principal, d’une chaire à prêcher, d’une terrasse, et d’un porche. Le faîte pointu, la très grande douceur des lignes incurvées des toits à recouvrement, les murs latéraux très bas, le lambrequin en bois sculpté entre les piliers du porche avec ses deux arcatures jumelées séparées au milieu par un motif en pointe, en font la référence architecturale du style dit « de Luang Prabang ».

 

« Le Pra Bang !

Depuis tant de milliers d’années, sa toute-puissance était établie – depuis que la statue avait été fondue au loin, d’un mélange d’or, d’argent, de pierreries, par les soins d’un disciple du Bouddha lui-même – depuis que sur les prières du peuple de sauvegarder cinq osselets du Bouddha, les cinq reliques avaient volé s’incruster au front, la gorge, le creux de l’estomac, les deux mains du Pra Bang ! – depuis que, marquant chaque étape par un miracle, la divinité tutélaire était parvenue, avec les graines du figuier indien, au pays des millions d’éléphants et du parasol blanc… » [1].

 

L’extérieur et l’intérieur du vihan, murs, colonnes, poutres, sont ornés de dessins à la feuille d’or, réalisés au pochoir, sur un enduit laqué noir ou rouge. Les extrémités de la poutre faîtière représentent des queues de Nagas, ces serpents-dragons, habitants du monde souterrain où ils gardent les trésors de la terre. Le Naga est tout à la fois une incarnation d’une des natures de Vishnou, avec Garuda l’aigle géant, mais il est aussi le protecteur de Bouddha dans sa méditation.

 

Sur la façade postérieure du temple, sur fond rouge, est représenté en mosaïque de verres colorés l’arbre de vie, l’arbre de l’illumination ou Mai Thong, encadré de deux paons. De petites scènes de la vie sont également reproduites, des oiseaux, des hiboux, des écureuils, un homme qui marche derrière une tortue et un cerf, un tigre, des bœufs. Au-dessus, un stupa et une figuration de Bouddha debout évoquent Bouddha contemplant le monde terrestre.

 

A côté, la chapelle rouge, qui abrite une image rare du bouddha couché en Nirvana, présente à l’extérieur une magnifique mosaïque de verres colorés réalisée en 1957 à l’occasion des 2 500 ans de Bouddha. Elle relate un conte laotien, l’histoire dite de Xiao Savath, dans lequel de nombreuses scènes de la vie populaire sont représentées : pagodes, maisons, transports en charrettes, repiquage et battage du riz, discussions, danses.

 

Enfin, le vat présente également la chapelle du char funéraire en bois doré du roi Sisavang Vong, père du dernier souverain, l’abri du tambour et l’abri de la pirogue. La toiture est toute en longueur et repose sur des poteaux dont certains sont escamotables pour permettre de déplacer la pirogue. Propriété du village, ou d’un quartier de la ville, les pirogues sont un symbole de la communauté lors des grandes courses. Celles-ci sont organisées pendant la saison des pluies, au plus haut niveau des rivières et quand le repiquage du riz est terminé (vers fin août). Les pirogues, de près de trente mètres de long, armées d’une quarantaine à une cinquantaine de rameurs, s’opposent deux à deux lors des courses.

 


[1] Jean Ajalbert. « Sao Van Di ». 1907.

 

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