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Notes d'Itinérances
12 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (4/24). Cités mayas du Nord.

Tulum - Chichen Itzza et Uxmal

 

 

Curieusement, le sens de visite que nous avons choisi pour des raisons pratiques d’organisation matérielle, nous fait partir des cités les plus récentes pour, progressivement, aller à la rencontre des cités les plus anciennes !

 

Tulum est considérée comme une des dernières cités mayas. Si la fondation de la cité remonterait au VIIe siècle, son développement date de 1200 et elle connut son apogée vers 1400. La plupart des ruines de la cité datent de cette époque. Si ce n’était son admirable situation, une falaise surplombant la mer des caraïbes, le site est très décevant, les monuments sont de taille modeste, parfois si petits qu’ils rendent toute activité quasi impossible à l’intérieur, leur maçonnerie est médiocre et les sculptures grossières. Outre la magnifique promenade longeant la falaise, il offre l’intérêt de présenter des fortifications avec un chemin de ronde. Elle a été aperçue, de leurs navires, par l’expédition de Juan de Grijalva, en 1518, elle est décrite comme une cité aussi grande que Séville ! Mais que pouvaient-ils voir de leurs bateaux, en contrebas, si ce n’est le temple de la pyramide ?

 

Chichén Itzá permet de remonter encore un peu dans le temps. Si sa fondation est du Ve siècle, ses monuments datent du classique terminal (800 / 1000) et du post classique ancien (1000 / 1250). Cette dernière période correspond à la migration des guerriers toltèques descendus vers le Sud, depuis le plateau mexicain. Le roi de Tula, « Ce Acatl Topiltzin Quetzalcóatl », ou « Kukulkan », se serait emparé de la ville entre 967 et 987 avec une telle férocité que, cinq siècles plus tard, les chroniques des « livres sacrés » des Mayas en faisaient encore état. Les Toltèques généralisèrent le rituel du sacrifice humain qui, semble-t-il, aurait été jusqu'alors moins important. La conquête toltèque induisit également une architecture nouvelle, mêlant les traditions maya et toltèque : beauté des proportions (extraordinaire pyramide de Quetzalcóatl ou Castillo), qualité de la maçonnerie, finesse des décors sculptés, représentation du Serpent à plumes Quetzalcóatl, statues du dieu de la pluie Chacmool représenté selon une pose typique, à demi couché [1].

 

Mais la partie plus ancienne de Chichén Itzá, construite entre le VIe et le Xe siècle dans le style maya classique, qui se répandit à partir des collines de Puuc, est également remarquable. L'édifice des Nonnes, certes plus modeste que les grands temples mayas / toltèques, présente une grande richesse d’ornementation : masques frontaux et angulaires, frises de grecques, moulures, corniche…

 

Uxmal a été construite entre 700 et 1000, comme la partie la plus ancienne de Chichén Itzá, à une période dite du « classique terminal » et dans un style, le style Puuc qui me semble être le plus riche et le plus harmonieux de l’architecture maya. Le style Puuc se caractérise par des bâtiments en longueur (Palais dit « Du Gouverneur »), aux lignes droites horizontales, formant parfois de grandes cours rectangulaires (Quadrilatère dit « des Nonnes »), d’une architecture soignée. Leurs murs, constitués d’un noyau de pierres et de mortier, sont recouverts d’un joli parement de pierres régulières, sculptées, formant dans la partie haute des façades de grandes mosaïques aux motifs variés : treillis, croisillons, grecques, moulures, colonnettes et masques du dieu de la pluie, Chahk, au long nez recourbé en forme de trompe. A ces motifs généraux peuvent s’ajouter des éléments délicats, tortues sur le bandeau supérieur de la façade ou aras aux ailes déployées dans des poses différentes sur un bandeau en façade dont les pierres taillées imitent les plumes d’oiseaux [2].

 

Uxmal a fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration depuis 1927, mais il semble néanmoins que les monuments du site étaient souvent dans un meilleur état de conservation que dans la plupart des sites mayas du fait de la qualité de la construction.

 

Jusqu’en 1972, le site faisait partie d’une immense hacienda et les propriétaires s’y rendaient à cheval, puis en Land Rover, pour y pique-niquer dans la journée. A partir des années 50 un hôtel, construit sur le site, reçut la visite des « Grands de ce monde », visite dont la mémoire a été conservée dans une série impressionnante de photographies dans le hall de l’hôtel « Hacienda Uxmal ».

 


[1] UNESCO. Liste du patrimoine mondial de l’Humanité.

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