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Notes d'Itinérances
12 octobre 2013

En pays maya - Yucatan et Hautes Terres (3/24). Les Basses-Terres du Nord. Que savons-nous des Mayas ?

Une civilisation qui disparait avant l'arrivée des conquistadores espagnols - Peu d'informations et difficiles d'accès

 

 

Finalement, assez peu de choses !

 

Les civilisations des Amériques, avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1 492 suivie de la longue conquête militaire du continent par les Européens, comprenaient plusieurs ensembles : le groupe de Mésoamérique avec les peuples Olmèques, Toltèques, Zapotèques, Mixtèques, Aztèques et Mayas, le groupe d'Amérique du Sud avec les peuples Incas, Moches, Chibchas et, en Amérique du Nord, les peuples du Mississipi. Par les chroniques des conquistadores, ou du fait de l’ampleur des constructions qu’ils ont réalisées, il est le plus souvent fait référence, aujourd’hui, aux civilisations Aztèques, Mayas et Incas.

 

Les Mayas occupaient une région d’Amérique centrale qui s'étend du Sud du Mexique jusqu’au Honduras incluant la péninsule du Yucatan et la région du Chiapas (Mexique), les Etats du Guatemala et du Belize, et une partie du Salvador et du Honduras. Ils n’en étaient ni les premiers ni les seuls occupants.

 

L’arrivée de l’Homme sur le continent américain, en plusieurs vagues successives, daterait de moins 40 000 à moins 20 000 ans avant JC et elle aurait été rendue possible par l’assèchement du détroit de Béring lors de grandes glaciations. La première civilisation connue dans la zone géographique maya est la civilisation Olmèque qui s’est développée à partir de 2 800 avant notre ère. Leur capitale était située à San Lorenzo Tenochtitlán, au Sud-est de la côte du golfe du Mexique. Ce sont les Olmèques qui auraient « inventés » les grands éléments de la religion des peuples mésoaméricains, les temples-pyramides, l'écriture, l'astronomie. L’apogée de la civilisation maya se situe entre 200 et 800 de notre ère avec les réalisations les plus spectaculaires : centres urbains, temples-pyramides, routes, écriture, connaissances astronomique, mathématiques et calendrier. Toutefois, déjà au cours de cette période, il y eut des arrêts dans la coutume d’ériger des stèles, à des dates différentes selon les différentes cités, laissant à penser qu’elles traversaient chacune des crises graves. A partir de 800, s’ouvre une période de transition pendant laquelle les cités mayas auraient été progressivement abandonnées.

 

L'arrêt des constructions monumentales et des inscriptions associées mais, complémentairement, l’absence de traces d'hécatombes, de charniers, d’incendie ou de destructions volontaires des bâtiments, laissent à penser que les cités se sont progressivement vidées de leur population, à des dates différentes toutefois. Les cités Puuc, comme Uxmal, connurent encore un âge d'or après l’an 800 mais entrent ensuite en crise et se dépeuplent aux alentours de l’an mil. Seule Chichén Itzá, située à 150 km d’Uxmal, continue de prospérer. Selon la légende, elle aurait été conquise par les Toltèques menés par Kukulkan, lesquels y auraient fondé une dynastie puissante. Ils introduisirent des cultes du Nord de la Mésoamérique, comme celui de Quetzalcóatl. Au XIIIe siècle, Chichén Itzá décline à son tour au profit de Mayapán, qui devient la dernière capitale politique des Mayas dans la péninsule du Yucatan, de la fin des années 1220 jusque dans les années 1440 suite à une longue période de guerres civiles. Quand les conquistadors espagnols pénétrèrent dans le Yucatan, les Mayas n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes, mais ils n’en opposèrent pas moins une résistance farouche à l’occupation pendant un siècle. Les maladies importées d’Europe eurent aussi en partie raison de leur résistance, la variole faisant de terribles ravages (un tiers de la population des Hautes-Terres !).

 

La fin des grandes constructions à l’issue du premier millénaire, la quasi absence de chroniques espagnoles sur la civilisation maya, l’autodafé des codex sur ordre de l’évêque Diego de Landa, mais aussi une écriture particulièrement complexe à déchiffrer, ne facilitèrent pas l’étude de la civilisation maya, de son histoire, ses connaissances, ses symboliques, sa structuration sociale, son organisation économique comme ses modes de construction. Du moins, la découverte des grandes cités, au XIXe [1], l’étude de leurs monuments et de leurs stèles, l’analyse systématique de leurs inscriptions, et plus récemment l’étude des habitats, des zones agricoles, des sites funéraires, des céramiques, permet-il progressivement de combler les différentes interrogations sur la civilisation maya [2].

 


[1] Claude Baudez, Sydney Picasso. « Les cités perdues des Mayas ». 2011.

[2] Musée du Quai Branly. « Mayas, de l’aube au crépuscule ». Catalogue de l’exposition 21/06 – 02/10/2011.

 

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