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Notes d'Itinérances
21 septembre 2013

Yémen - Aden Arabie (25/33). La plaine de la Tihama le long de la mer Rouge.

La Tihama, une plaine littorale, basse - Un climat difficile mais un développement de la production agricole

 

 

La Tihama est une longue bande côtière, quasi désertique, s'étendant tout le long de la Mer Rouge, des côtes de l'Arabie Saoudite au nord jusqu'au détroit de Bab El Manded au sud. Le climat y est particulièrement difficile avec une température élevée toute l'année, de 30 à 45°, et une pluviométrie très faible de 20 à 50 mm.

 

Les paysages sont très différents du reste du Yémen, il s’agit en effet d’une grande steppe plate, désertique, avec de belles dunes au nord d’Al Hodeidah. La végétation naturelle est rare, seuls quelques arbustes épineux résistent aux conditions climatiques.

 

La région a néanmoins joué un rôle important dans l'histoire du Yémen, notamment avec les villes de Zabid qui était un grand centre intellectuel et a participé activement à la diffusion de l'islam, et la ville de Mokha dont le port a été une plaque tournante du commerce du café.

 

 « Il faut vous dire que le pays en général est fort sec, n’y ayant que de mauvaises eaux nitreuses et presque salées, comme l’est presque tout le bord de la mer Rouge. Mais le territoire de Moka est le pire de tous, il y fait une chaleur excessive et il ne tombe presque pas de pluie, en sorte qu’à notre arrivée, il y avait deux années entières qu’on n’avait vu tomber de l’eau  » [1].

 

Les habitants de la Tihama sont également différents de ceux des régions montagneuses du Yémen, plus noirs de peau et les femmes ne sont pas voilées. Seraient-ils les descendants des occupants éthiopiens du Yémen aux IIIe au VIe siècle ? L'architecture des habitations contraste aussi avec celle des hauts plateaux ou les régions de l'est du pays. L'habitat n’est plus constitué de hautes maisons de pierre, ouvertes sur l’extérieur, mais de cases de terre et de branches en zone rurale, comme en Afrique subsaharienne, et de maisons entourant une cour en zone urbaine.

 

Malgré son climat fort peu accueillant, la Tihama est devenue progressivement une grande région agricole avec la réalisation de pompages pour l’irrigation à partir de nappes phréatiques peu profondes (50 mètres). Ces nappes se rechargent facilement grâce aux eaux de ruissellement des massifs montagneux voisins.

 

Si la production agricole est assurée par de nombreuses petites exploitations, il existe aussi de grosses unités, utilisant des techniques modernes de production et d’irrigation. Aujourd’hui, on y cultive les céréales, le sorgho, les arbres fruitiers (mangue, papaye, goyave) et le coton. L’élevage y est également pratiqué (bovins et dromadaires). Toutefois, n’allez pas imaginer un panorama de vertes prairies à l’herbe grasse et de vergers à l’ombre fraîche ! En juin, le paysage ressemble davantage à une savane, semi désertique, même si, de-ci de-là, les tâches vertes, clairsemées, des plantations de manguiers égayent un peu un paysage plutôt jaunâtre et poussiéreux.

 

La Tihama est aussi devenue une importante région industrielle ainsi qu'une plaque tournante des échanges avec le port en eaux profondes d’Al Hodeidah. Compte tenu de la pression démographique dans les montagnes du centre, la Tihama est considérée par le gouvernement comme la « nouvelle frontière » du Yémen.

 


[1] Jean de La Roque. « Voyage de l’Arabie Heureuse par l’Océan Oriental et le Détroit de la Mer Rouge, Fait par les François pour la première fois, dans les années 1708, 1709 & 1710. Avec la relation particulière d’un Voyage Fait du Oort de Moka à la Cour du Roy d’Yémen, dans la féconde Expédition des années 1711, 1712 & 1713 ». 1716.

 

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Commentaires
M
bonjour<br /> <br /> nouveau sur cette plateforme, je visite un peu les blog.<br /> <br /> le votre est très joli<br /> <br /> bonne journée<br /> <br /> Mr-He
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