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Notes d'Itinérances
12 mai 2014

Cuba, oriente (8/34). Une petite ville tranquille, Guantanamo.

Jolies filles et base américaine - La "Guantanamera"

 

 

La ville de Guantanamo est très largement et très honorablement connue par la chanson qui célèbre ses jolies filles ; elle est aussi célèbre, et de manière haïssable, par la base américaine située à proximité. Elle mérite toutefois beaucoup mieux que la détestable réputation que lui est faite par les Etats-Unis ! Au vrai, c’est une petite ville fondée au début du XIXe par les Français qui fuyaient la rébellion des esclaves en Haïti. La ville conserverait quelques vestiges de l'architecture française, mais il faut bien les chercher car elle ressemble plutôt à toutes les petites villes cubaines : plan en damier et petite place centrale ombragée avec le buste de José Marti et un kiosque à musique.

 

La ville se trouve à une trentaine de kilomètres à l'intérieur des terres. La circulation y est placide, les passants tranquilles, les commerçants avenants. Sur la place, le café « La Indiana » accueille avec bonhommie les guantanameros et les rares touristes de passage dans la ville.

 

La chanson « Guantanamera » (« fille de Guantánamo ») aurait été composée en 1929 par José Fernández Díaz, dit Joseíto Fernández, surnommé aussi « le petit roi de la mélodie ». C’est une « guajira », une chanson traditionnelle accompagnée par une guitare qui utilise un rythme lent, de la famille du « son » cubain, dont les paroles évoquent la vie rurale ou des histoires d'amour. Les paroles originales de la chanson se rapporteraient à une femme de Guantánamo avec qui Joseíto Fernández aurait eu une relation amoureuse et qui l’aurait finalement quitté. Mais la version la plus souvent utilisée est l’adaptation de Julián Orbón dont la première strophe reprend celle d’un poème de José Martí « Versos Sencillos » (Vers simples), faisant ainsi de la chanson un véritable hymne national.

 

Yo soy un hombre sincero,
De donde crece la palma,
Y antes de morirme quiero
Echar mis versos del alma
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)

Je suis un homme sincère,
Du pays où pousse le palmier,
Et avant de mourir, je veux,
Verser mon chant hors de mon âme,
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)

 

Mi verso es de un verde claro
Y de un carmín encendido,
Mi verso es un cierro herido
Que busca en el monte amparo.
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)
 Cultivo una rosa blanca,
en julio como en enero
Para el amigo sincero,
que me da su mano franca
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)
 Con los pobres de la tierra,
Quiero yo mi suerte echar,
El arroyo de la sierra,
Me complace mas que el mar
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)

Mes vers sont d'un vert si clair,
Et d'un carmin si brûlant,
Mes vers sont comme un cerf blessé
Qui cherche refuge dans les bois
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)
Je cultive une rose blanche
En Juillet comme en Janvier,
Pour tout ami sincère
Qui me donne sa main franchement
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)
 Des pauvres de la terre,
Je veux partager le sort.
Le ruisseau de la montagne
Me plait plus que l'océan.
Guantanamera, guajira Guantanamera (bis)

       

Joseíto Fernández utilisa cette chanson comme indicatif de l’orchestre qu’il fonda en 1934. L’air devint populaire et célèbre grâce à un programme quotidien de la radio qui présentait les crimes passionnels, suicides et évènements dramatiques survenus dans l’île. Joseito improvisait sur ces faits divers en entrecoupant les couplets du fameux refrain. Et cela dura 21 ans !

 

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