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Notes d'Itinérances
11 mai 2014

Cuba, oriente (7/34). José Martí, « l’Apostol » !

Le culte de José Marti - Le héros et ses statues

 

 

Depuis notre dernier voyage, il semble que le culte du Che soit un peu moins envahissant. Moins de slogans, moins d’images. Sur la place de la Révolution à La Havane, sa représentation géante sur la façade du ministère de l’Intérieur a été complétée depuis le 50e anniversaire de la révolution par celle, toute aussi grandiose, de Camilo Gorriarán Cienfuegos. Le portrait de ce héros de la Révolution orne désormais la façade du ministère de l’Informatique et des Communications. Avec sa barbe de prophète et son chapeau qui lui fait une auréole, on dirait Dieu le Père !

 

S’il y a un culte de la personnalité à Cuba, ce n’est pas celui de Fidel, ni de Raùl, mais bien celui de José Marti Perez (1853 / 1895). Il est à peu près partout.

 

Dans toutes les écoles trône son buste, mais aussi sur les places, placettes, squares, musées et dans les halls des administrations. Dans les bureaux, les couloirs, les escaliers, ce sont souvent des photographies, de « l’apostol » (l’apôtre).

 

« J’ai touché le point le plus haut de mon pays. A cet endroit, bien sûr, on ne pouvait pas ne pas trouver un buste de José Marti, l’apôtre, le héros de l’Indépendance de Cuba, l’auteur intellectuel de la Révolution et de tous les poèmes qu’on nous faisait réciter quand on était petits, le maître, l’homme politique, le penseur, le personnage le plus connu, le buste qui est dans toutes les écoles cubaines »[1].

 

Le personnage est attachant : poète, orateur, pédagogue, journaliste, fin observateur du monde, homme politique, révolutionnaire, général de l’armée de libération. C’est une personnalité riche, multiple et très mal connue des Français !

 

La première statue qui lui est dédiée en France, et la seule encore à ce jour, est située à Montpellier, résultat de l’action de l’association « Montpellier Cuba Solidarité ». Elle a été inaugurée le 28 janvier 2009 à l'occasion du 156e anniversaire de la naissance de José Marti. Cette statue, offerte par l’ambassade de Cuba en France, est l'œuvre du sculpteur cubain Alberto Lescay Merencio. En regard de tous les bustes disséminés partout à Cuba - et malheureusement, rarement originaux - elle est plutôt très réussie.

 

C’est que dans la statuaire, le pauvre Marti a généralement un air des plus tristes. Sur les photographies, il n’est pas plus souriant et il semble toujours porter toute la misère, sinon du monde, du moins de Cuba, sur les épaules. La seule photographie que je connaisse et pour laquelle il n’a pas cet air sombre et mélancolique, est celle où il est avec son fils José Francisco.

 

Marti organisa la lutte armée contre l’Espagne. Embarquant en Haïti à la tête d'une petite troupe armée, il débarque le 11 avril 1895 à la Playitas de Cajobabo, à 70 km à l’Est de Guantanamo, quasiment à la pointe de l’île. Rejoint par le général Antonio Maceo, ils forment l'armée mambise qui se dirige vers Guantanamo puis Santiago de Cuba. Tout au long de la route qui va de Cajobabo à Guantanamo, des monuments en béton célèbrent les premières victimes de l’armée de libération.

 

Le 19 mai 1895, âgé de 42 ans, José Marti est tué à la bataille de Dos Rios, en menant une charge contre les lignes ennemies. Son corps est ramené à Santiago de Cuba où il est inhumé.

 

Un mausolée composé d’une tour octogonale, dont chaque face est percée d’une large ouverture, accueille la dépouille de Marti dans le cimetière Santa Ifigenia où reposent aussi de nombreux héros de la guerre d’Indépendance comme de la révolution castriste.

 


[1] Karla Suárez, Francesco Gattoni. « Cuba, les chemins du hasard ». 2007.

 

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