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Notes d'Itinérances
6 avril 2024

Trastevere - Lungara et Janicule (6/20). Le Jardin botanique (Orto botanico).

Un jardin botanique ancien mais aussi très récent ! 

 

 

Le jardin botanique de Rome est situé sur les pentes du Janicule, dans le parc du palais Corsini, résidence de la reine Christine de Suède de 1659 à 1689. Dans le jardin, elle fit planter de nombreuses essences, construire des terrasses et édifier des fontaines. L’établissement dépend aujourd’hui du Département de biologie environnementale de l'Université de Rome « La Sapienza ». Le jardin botanique de Rome a des origines anciennes et récentes tout à la fois : anciennes parce qu'un premier jardin botanique a été réalisé sous Innocent IV de Fieschi (1243 / 1251), récentes parce qu'il est établi sur le Janicule depuis 1883 seulement. 

 

En 1279, le pape Nicolas III Orsini (1277 / 1280) fait construire des murs autour du verger situé au Vatican, ordonnant d'y planter plusieurs arbres et un "simple jardin", à savoir un secteur réservé à la culture des plantes médicinales. Pendant la parenthèse d'Avignon ( 1305 / 1377), le jardin est abandonné jusqu'à ce que les papes, au début du XVI siècle, reviennent à Rome et s'y intéressent en lien avec l'enseignement de la médecine. Paul III Farnese (1534 / 1549) développe le jardin botanique du Vatican et installe des cultures provenant du nouveau monde dans son jardin du Palatin, les "Orti Farnesiani". Alexandre VII Chigi (1655 / 1667) décide d'allouer un nouvel espace sur la colline du Janicule pour la création du jardin botanique universitaire. Après plusieurs délocalisations, l'État italien a finalement acheté à Tommaso Corsini, en 1883, le palais Corsini alla Lungara afin d’y installer, dans le palais, la plus ancienne académie scientifique d’Europe, l'Accademia dei Lincei et, dans le parc, le jardin botanique universitaire[1].

 

Le jardin botanique couvre une superficie de 12 hectares au cœur de la ville, sur une partie de la zone archéologique occupée dans l'Antiquité par les thermes de Septime Sévère. Le parc comprend plus de 3 500 espèces végétales, disposées au long d’un parcours sur la colline du Janicule. Le réseau d’irrigation, les espaces consacrés aux plantes aquatiques et les fontaines du site sont alimentées par l’aqueduc de l’Acqua Paola.

 

Depuis l’entrée du jardin, située sur le largo Cristina di Svezia, une allée rectiligne bordée de palmiers (Chamaerops humilis, Phoenix canariensis, Washingtonia filifera et Butia) conduit à la fontaine des Tritons. A gauche, une allée se dirige vers la roseraie qui comprend des espèces qui fleurissaient dans les jardins baroques de Rome aux XVIIe et XVIIIe siècles, à la forêt de bambou puis au jardin japonais d’où l’on peut avoir une vue générale sur Rome. Le parcours se poursuit en traversant une zone de plantes persistantes, puis celle des conifères avec un Araucaria australien, un séquoia américain et quelques Taxodium distichum (cyprès chauve) de Floride. En contre-bas, sont situées des serres contenant des orchidées et des plantes tropicales mais aussi un laboratoire pour les botanistes. Le jardin botanique comprend également un jardin méditerranéen, un jardin des Simples, une vallée des fougères, des bassins de plantes aquatiques, un « jardin des parfums » pour les aveugles avec le nom des espèces végétales signalé en braille[2].

 

Le Jardin botanique de Rome a des fonctions didactiques, d’éducation environnementale et de recherche scientifique. Il organise des expositions, des cours, des conférences et des congrès et reçoit annuellement cent mille visiteurs[3]. L’activité en direction des écoles est importante avec environ 250 visites guidées par an. Le jardin est également un site de recherches spécialisées sur l’écologie du milieu urbain. Enfin, il participe au Réseau italien des banques de matériel génétique pour la conservation ex situ (RIBES) de la flore italienne spontanée. La Banque compte plus de 1 300 références réparties en 133 familles, 580 genres et 936 espèces. Les graines sont conservées sous vide, une partie à 4°C pour une utilisation de court terme, et une partie à -20°C pour un stockage de long terme. La banque de matériel génétique conduit des activités d'échange de semences avec les jardins botaniques en Italie et dans le monde.

 


[1] Gloria Ludovisi. « L’Orto Botanico a Roma ». Archivio Storico Capitolino. Municipio di Roma. Sd.

[2] Site du jardin botanique.

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