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Notes d'Itinérances
19 décembre 2013

URSS 1988 (2/28). Du tourisme en URSS.

Une organisation planifiée et centralisée du tourisme

 

 

 « Le tourisme est considéré en Union Soviétique comme un bon moyen de développer et d’affermir les relations amicales entre les peuples. (...) Les touristes qui visitent l’Union Soviétique ont la possibilité d’être en prise directe avec l’un des plus grands pays du monde, d’en découvrir les villes anciennes mais aussi toutes nouvelles, de voir vivre son peuple. Celui-ci il y a soixante ans encore, labourait la terre à l’araire de bois et était, dans sa grande majorité, analphabète. Aujourd’hui, il construit les plus grandes centrales électriques du monde et part à la conquête de l’espace »[1].

 

Nous profitons d’un voyage du Comité d’entreprise pour visiter la « patrie du socialisme ». Le voyage est organisé avec la collaboration de l’Association « France-URSS » laquelle poursuit le noble but de « favoriser, dans l’intérêt de la Nation et de la Paix, la connaissance mutuelle et la coopération des deux pays ». L’association traite les projets de voyage avec l’unique agence de voyage soviétique, « Intourist ».

 

Les documents d’Intourist précisent que « pour voyager en URSS vous pouvez choisir pratiquement tous les modes touristiques connus » et de les citer : circuits automobiles, croisières fluviales ou maritimes, festivals, séjours de vacances, séjours de cure, séjours pour chasseurs et pêcheurs, « Business tour », ski, sport... à condition toutefois de passer par Intourist ! En dehors d’Intourist, point de salut ! Le séjour libre n’existe pas en U.R.S.S.

 

Dans sa rubrique « Informations pratiques », la brochure de « France-URSS » précise[2] :

 

Réglementation des douanes soviétiques (à lire très attentivement) :

Ce qu’il n’est pas permis d’importer en Urss :
- Armes de guerre de tous types et munitions pour ces armes
- Opium, haschich et dispositifs pour les fumer ;
- Publications et œuvres de caractères pornographiques ;
- Œuvres imprimées, clichés, négatifs, pellicules impressionnées, photos, disques, films, manuscrits, dessins, etc... pouvant causer préjudice à l’Urss sur le plan politique et économique.

 

 

 OK, là, rien que de très normal...
OK toujours, c’est évident,
Ces soviétiques sont bien pudibonds !
Comment définit-on ce qui peut causer préjudice à l’URSS ? Et moi qui ai emporté « l’Huma » ! Est-ce que je risque la prison ?

 

Le départ s’effectue sur un appareil spécialement affrété par la compagnie aérienne soviétique Aéroflot, la première compagnie au monde par le nombre de passagers / kilomètres transportés ! Notre appareil est un moyen-courrier Tupolev 154. Il a une silhouette élégante, avec ses ailes lisses et fines, ses deux réacteurs placés à l’arrière sur le fuselage, comme pour les Caravelles, des ailes arrière situées au sommet de la dérive et une cabine effilée terminé par un nez pointu peint en noir à l’emplacement du radar. Dérivé du célèbre Tupolev 134, la première mise en service de ce modèle date de 1968. A l’intérieur, c’est un peu sommaire : sièges étroits, minces, tablettes et portes de coffres légères, pour tout dire, cela fait un peu camelote. Cela ne s’arrange pas avec le repas servi en vol : charcuterie racornie et quantités limitées. Bon, ne commençons pas à dénigrer les « camarades » soviétiques ! Ces Français sont décidément incorrigibles, ils ne se sont pas foutu d’instaurer le socialisme dans leur pays mais critiquent les réalisations du premier Etat socialiste !

 

Pour éviter d’avoir à remplir les réservoirs de carburant en France, et ainsi épargner des dépenses en devises étrangères, une escale est prévue à Prague. Nous avons ainsi la chance d’admirer la courbe douce et paresseuse de la Vltava au pied de la colline de Hradcany, le château de Prague, la cathédrale Saint-Guy et, au fond, le monumental mémorial de Ziskov et l’abominable tour de télévision aux formes lourdes et massives. Malgré la disparition de l’immense statue de Staline qui dominait les jardins de Letna, la tendre et rêveuse Prague traîne encore quelques lourds boulets d’architecture poststalinienne.

 

Allons bon ! Voilà que cela recommence ! Encore des critiques malveillantes et une ironie tout à fait déplacée !

 


[1] Léonide Zadvorny. « L’URSS en voiture ». 1980.

[2] Association France-URSS. « URSS - Conseils pratiques ».

 

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